14 Mars 2025
The Hunting Party // Saison 1. Episode 6. Arlo Brandt.
L’épisode 6 de The Hunting Party poursuit l’exploration des anciens détenus du Pit, cette fois en s’intéressant à Arlo Brandt, un tueur en série dont les motivations ont évolué depuis son passage dans la prison expérimentale. Loin de son ancienne obsession, il semble désormais vouloir "réformer" les autres, ce qui relance la question de l’impact du Pit sur ses détenus. Plutôt qu’une réhabilitation, les traitements administrés dans cet endroit semblent avoir creusé davantage les traumatismes des prisonniers, les poussant vers de nouvelles obsessions.
Malgré une idée de départ intéressante, l’épisode retombe dans des mécaniques déjà vues. La résolution manque de fraîcheur et repose sur des schémas usés, ce qui atténue l’impact du récit. En parallèle, des révélations sur la conspiration autour du Pit commencent à émerger, mais elles restent encore floues et éparses. Arlo Brandt, introduit comme un tueur compulsif attaché aux objets de ses victimes, a changé. Après son passage dans le Pit, ses crimes ne sont plus motivés par l’accumulation, mais par une volonté de "réforme".
Une transformation qui pousse à s’interroger sur les véritables méthodes employées dans cette prison et sur leurs conséquences à long terme. Plutôt que de simplement tuer, Brandt cherche désormais à briser les autres, à leur faire abandonner ce qui, selon lui, les détruit. Une sorte de miroir déformé de sa propre expérience derrière les murs du Pit. Le problème, c’est que cette dynamique ne semble jamais pleinement exploitée. L’épisode aurait pu jouer sur l’idée d’un piège mental, d’une confrontation psychologique plus fine, mais il préfère retomber sur des mécanismes classiques.
Le dénouement est un bon exemple de cette répétition. Encore une fois, le schéma repose sur une diversion pendant que Bex tente de manipuler le criminel par la parole. Cette approche a fonctionné dans les premiers épisodes, mais elle commence à perdre de son efficacité. À force de recycler les mêmes stratégies, la tension diminue et l’effet de surprise disparaît. Cet épisode renforce l’idée que le Pit n’a jamais eu pour but d’améliorer ses détenus. Plus qu’une prison, c’était un terrain d’expérimentation où les pires criminels étaient soumis à des méthodes peu orthodoxes.
Arlo Brandt en est un exemple frappant. Placé sous un programme de "détachement sévère", il a été privé de toutes ses possessions en échange de nourriture. Une tentative de conditionnement visant à annihiler son obsession pour les objets. Le résultat, cependant, n’a pas été une guérison, mais une transformation vers un autre type de contrôle. Il n’est plus esclave de la possession, mais il cherche à imposer sa vision du "renouveau" aux autres. Ce n’est pas la première fois que la série joue sur cette ambiguïté entre soin et manipulation. Déjà dans un épisode précédent, le docteur Henry Dulles avait montré que le Pit était un lieu où la science et l’éthique ne faisaient pas bon ménage.
Cette fois encore, la série illustre comment ces expérimentations ont laissé des séquelles irréversibles. Le Pit ne libère pas, il déforme. Les détenus en ressortent changés, mais jamais dans le sens espéré. Parallèlement à l’affaire Arlo Brandt, cet épisode met en lumière un autre pan du récit : le mystère entourant Shane et sa relation avec Henry Dulles. Depuis plusieurs épisodes, Shane semble cacher quelque chose et cette intrigue secondaire commence à prendre de l’ampleur. La scène où Shane visite son père en centre médical est marquante. L’homme, autrefois médecin dans le Pit, est aujourd’hui diminué par la maladie d’Alzheimer.
Sa confusion et ses réactions hostiles révèlent à quel point le passé continue de le hanter. À travers cette rencontre, la série pose une question importante : comment les acteurs du Pit vivent-ils avec leurs actes une fois sortis de cet enfer ? Ce qui complique la situation, c’est que Shane n’a jamais révélé cette connexion aux autres. Il cherche des réponses, mais ses motivations restent floues. Ce secret, qu’il garde jalousement, pourrait bien avoir un impact sur la suite des événements. L’épisode clôt cette intrigue sur un rebondissement inattendu : une jeune femme, Sarah Dulles, prétend être la seule fille du médecin.
Si elle dit vrai, alors qui est vraiment Shane ? Pourquoi cherche-t-il à se rapprocher de Dulles ? Cette révélation sème le doute et ouvre une nouvelle piste potentiellement explosive. Si l’épisode apporte quelques éléments intéressants sur le Pit et ses conséquences, il souffre d’un manque d’audace dans son exécution. L’intrigue principale se contente de réutiliser des mécaniques déjà exploitées, tandis que les révélations restent trop dispersées pour créer un véritable impact. Le point fort reste l’accent mis sur les traumatismes, qu’ils concernent les anciens détenus ou ceux qui ont dirigé la prison.
Le Pit continue de hanter ceux qui y sont passés, qu’ils aient été prisonniers ou médecins. Cependant, sans un vrai renouvellement dans la mise en scène des confrontations et des enquêtes, la série risque de perdre en intensité. L’épisode suivant devra impérativement redonner un souffle neuf à l’histoire. Si la série parvient à mieux exploiter le mystère autour du Pit et à éviter les répétitions, elle pourrait enfin atteindre le potentiel qu’elle laisse entrevoir. Pour l’instant, elle semble hésiter entre une série policière classique et une plongée plus profonde dans les mécanismes de la psychologie criminelle. Il va falloir choisir une direction plus affirmée.
Note : 4/10. En bref, la série a des idées (et des bonnes) mais ça patine sec.
Prochainement en France
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog