27 Mars 2025
Chicago Med // Saison 10. Episode 16. Poster Child.
Après une pause de trois semaines, Chicago Med est enfin de retour avec l’épisode 16 de sa saison 10. Si l’ensemble fonctionne plutôt bien et propose des intrigues intéressantes, certains choix scénaristiques soulèvent des questions, notamment en ce qui concerne le traitement du personnage de Sharon Goodwin. Entre une histoire médicale poignante, un sujet de société toujours d’actualité et quelques facilités scénaristiques, cet épisode s’inscrit dans la continuité de la saison, avec des qualités indéniables mais aussi quelques défauts qu’il est difficile d’ignorer.
L’intrigue principale autour de Sharon Goodwin aurait pu être l’un des moments les plus forts de l’épisode. Face à la mère d’une patiente dans le coma depuis plusieurs années, Sharon tente de trouver un terrain d’entente et d’apaiser les tensions. Sur le papier, cette histoire est une belle occasion d’explorer les regrets et la culpabilité qui peuvent peser sur les épaules d’un médecin après une décision médicale difficile. Cependant, ce qui pose problème ici, c’est le manque de continuité dans l’évolution de Sharon. La saison 10 nous a déjà montré à plusieurs reprises qu’elle était profondément marquée par son traumatisme lié au harcèlement et à l’attaque dont elle a été victime.
Pourtant, face à cette mère en colère, qui la tient pour responsable de l’état de sa fille, Sharon reste étonnamment impassible. Dans la réalité, un tel affrontement aurait pu réveiller ses angoisses et déclencher des réactions liées à son stress post-traumatique. Mais l’épisode choisit d’ignorer cet aspect, comme si tout cela n’avait jamais existé. C’est dommage, car en approfondissant cet axe, la série aurait pu rendre cette intrigue encore plus riche et réaliste. L’évolution de la mère de Josephine, la patiente dans le coma, est intéressante mais précipitée. Son parcours aurait mérité plus de nuances.
D’un côté, son attitude initiale est compréhensible : elle est en colère, elle cherche un responsable, et elle n’est pas prête à écouter Sharon. Mais à peine quelques scènes plus tard, elle accepte non seulement d’écouter, mais aussi de consentir à une procédure risquée qui pourrait réveiller sa fille… ou précipiter sa mort. La rapidité avec laquelle elle change d’avis donne l’impression d’un développement un peu forcé. Certes, la douleur d’un parent face à une telle situation est imprévisible, mais une réflexion plus approfondie aurait apporté davantage de crédibilité.
L’histoire de Josephine est bouleversante : un coma prolongé, une tumeur cérébrale qui pourrait paradoxalement être la clé de son réveil… et une opération qui risque de tout empirer. C’est un dilemme médical fascinant qui méritait peut-être un traitement plus nuancé, avec des hésitations plus marquées de la part de la mère. L’autre histoire marquante de cet épisode concerne Liam, un adolescent dont la détresse découle du rejet de sa mère face à son homosexualité. Ce type de thématique n’est pas nouveau dans Chicago Med, mais il reste d’une actualité brûlante, et son traitement est globalement bien mené.
Le Dr. Charles et le Dr. Frost abordent la situation avec tact, mais on sent qu’ils doivent avancer sur des œufs. L’hôpital est tenu par des règles strictes en matière de confidentialité, et ils ne peuvent pas dire directement aux parents de Liam que son mal-être est lié à leur rejet de son orientation sexuelle. Pourtant, on aurait pu espérer un discours plus affirmé, notamment sur les risques de l’auto-mutilation chez les adolescents LGBTQ+ en détresse. Le message passe, mais il est quelque peu dilué. Le père de Liam est une agréable surprise dans cette intrigue.
Si son attitude au départ est ambiguë, il finit par prendre position contre sa femme et reconnaître que son fils a besoin de soutien, et non de répression. En revanche, la mère de Liam est dépeinte de manière assez caricaturale. Son rejet total et son aveuglement face aux souffrances de son fils manquent de subtilité. Cela nuit un peu à l’impact émotionnel de l’histoire, car son rôle bascule presque dans l’exagération, alors qu’un portrait plus nuancé aurait été plus percutant. Ce seizième épisode de la saison 10 de Chicago Med propose des intrigues pertinentes et traite de sujets qui méritent d’être mis en avant.
L’histoire de Sharon et celle de Liam ont un vrai potentiel, mais elles souffrent toutes deux d’un manque d’équilibre et d’un traitement parfois trop rapide. L’évolution de Sharon, en particulier, est décevante : après tout ce qu’elle a traversé, la voir réagir avec autant de distance face à une situation qui aurait pu réveiller ses traumatismes est difficile à croire. L’épisode reste agréable à suivre, mais il donne l’impression que certaines opportunités narratives ont été manquées. Espérons que la suite de la saison viendra approfondir ces thèmes avec plus de subtilité et de continuité.
Note : 5/10. En bref, la série revient par la petite porte. L’épisode reste agréable à suivre, mais il donne l’impression que certaines opportunités narratives ont été manquées.
Chicago Fire // Saison 13. Episode 16. In the Rubble.
Après un épisode 15 qui posait les bases d’un drame poignant, Chicago Fire revient avec "In the Rubble", un épisode qui prend le temps d'explorer la douleur et la colère face à la perte. Ce nouvel opus est plus abouti que son prédécesseur, car il ne se limite pas à l’histoire de Dom Pascal, mais s’intéresse également à l'impact émotionnel sur ceux qui l'entourent. Cette approche rend le récit plus riche et engageant. La perte de Monica Pascal a laissé des traces profondes, et cet épisode explore comment chacun gère cette absence.
Contrairement à "Too Close", qui se focalisait surtout sur le drame de Monica, "In the Rubble" met en avant les répercussions sur ceux qui lui étaient proches. Dom Pascal, interprété par Dermot Mulroney, livre une performance touchante. Son personnage oscille entre déni, colère et culpabilité, ce qui le rend d'autant plus humain. Ce n'est pas juste un homme en deuil, c'est quelqu'un qui cherche un coupable, même si, au fond, il sait que personne n'est réellement responsable. Son affrontement avec Franklin, le conducteur impliqué dans l'accident, montre bien cette lutte intérieure.
La force de cet épisode réside dans la façon dont Firehouse 51 réagit. Ce n'est pas une simple histoire individuelle, c'est une dynamique de groupe. Tous trouvent une manière de soutenir Pascal, chacun à sa manière, et c'est là que l'épisode marque des points par rapport à son prédécesseur. La cohésion de l’équipe est ce qui donne tout son sens à l’histoire. Dès son introduction dans la série, Dom Pascal était un personnage en tension, avec un passé trouble. Son évolution dans cet épisode est intéressante, mais laisse quelques questions en suspens.
Sa transformation paraît un peu rapide : il passe d’un homme rongé par la colère à quelqu'un qui accepte soudainement de lâcher prise. Severide lui parle, et il se calme immédiatement ? Cela semble un peu facile. Ce manque de nuance est légèrement frustrant, car la série aurait pu approfondir davantage cette lutte interne. Cependant, la scène finale, où il trouve enfin du soutien en voyant toute son équipe présente au funérarium, apporte une belle conclusion émotionnelle. L'une des meilleures idées de cet épisode est d'avoir intégré Violet à travers une lettre adressée à Carver.
Son monologue en voix off accompagne l’épisode et lui donne une résonance particulière. Son expérience du deuil, plus récente, permet de donner une autre dimension au récit, en montrant que le deuil n’est jamais linéaire. C’est une belle manière de lier différents arcs narratifs sans que cela semble forcé. Contrairement à "Too Close", qui manquait d'un fil conducteur fort, "In the Rubble" parvient à unifier ses différentes intrigues autour du thème de la perte et du soutien mutuel. Si l’épisode fonctionne mieux que le précédent, certains points restent à développer comme le passé de Pascal. On ne sait toujours pas ce qui l'a amené à Chicago ni ce qui s'est réellement passé à Miami.
Cela pourrait jouer un rôle dans la suite de la saison. Egalement la place de Herrmann. Il passe son test, mais si Pascal reste, alors tout cela n’aura servi à rien. Cela présage-t-il un départ imminent de Pascal ? Et enfin, Damon et Novak. La série commence à installer de nouvelles dynamiques, mais il manque encore de profondeur dans ces interactions. Malgré ces quelques imprécisions, l’épisode fonctionne bien car il parvient à impliquer chaque membre de l’équipe. Chicago Fire a toujours su jongler entre action et émotion, et cet épisode en est un bon exemple.
Il y a des moments de légèreté, notamment avec Cruz, mais aussi des scènes de tension, comme lorsque Pascal prend des risques inconsidérés lors d'une intervention. La série montre une fois de plus que son point fort réside dans la dynamique de son ensemble. Ce n’est pas une question d’un ou deux personnages, c’est tout un groupe qui fonctionne ensemble. C’est probablement ce qui explique pourquoi Chicago Fire continue d’attirer son public, saison après saison. Avec "In the Rubble", Chicago Fire propose un épisode plus engageant que "Too Close". L’exploration du deuil et de la colère de Pascal est bien menée, et la série prend le temps de montrer comment ses collègues réagissent face à son chagrin.
L’intégration de Violet et de sa lettre à Carver ajoute une touche d’émotion supplémentaire qui renforce la narration. Malgré quelques zones floues dans le scénario, cet épisode prouve que la série sait encore équilibrer action et émotions, et maintenir une cohésion entre ses personnages. Si Chicago Fire continue sur cette lancée, la fin de saison pourrait réserver quelques développements intéressants, notamment sur le futur de Pascal et Herrmann. Affaire à suivre.
Note : 6/10. En bref, un épisode mieux construit et plus engageant. Pascal s’avère finalement être un personnage bien plus touchant que le début de la saison ne le laissait imaginer.
Chicago PD // Saison 12. Episode 16. Seen and Unseen.
Après un épisode 15 qui peinait à capter l’attention, Chicago PD revient avec un épisode 16 qui tente d’allier intrigue policière et développement personnel. Cette fois, la série met en avant Kim Burgess, une protagoniste dont l’évolution a été particulièrement marquée cette saison. Mais si l’épisode ambitionne d’explorer son quotidien sous un nouvel angle, le résultat laisse une impression mitigée. L’idée de la placer au cœur d’une enquête qui la touche directement aurait pu être une belle opportunité d’approfondir son personnage.
Pourtant, malgré quelques bons moments, l’ensemble souffre d’un manque de rythme et de tension. Dès l’ouverture, l’épisode s’attarde sur le quotidien de Burgess. Entre son travail, l’organisation de son mariage avec Ruzek, son rôle de mère et les attentes professionnelles qui s’accumulent, elle est à bout de souffle. Ce début, qui s’étire plus que d’habitude, insiste sur son stress, notamment à travers une scène dans son appartement où tout devient source de tension : la musique trop forte du voisin, Mack absorbée par son jeu vidéo, et Ruzek en pleine conversation téléphonique.
On ressent presque physiquement son besoin d’échapper à cette ambiance oppressante. C’est ce qui la pousse à trouver refuge dans un petit diner du quartier. Cet élément, en apparence anodin, prend une place centrale dans l’épisode, et l’idée de la voir se créer une bulle loin du tumulte quotidien est plutôt bien trouvée. Au fil des jours, ce diner devient son rituel, un espace où elle peut enfin souffler. Ce choix d’introduire un lieu aussi marqué par le quotidien et la routine permet d’humaniser Burgess d’une manière qu’on ne voit pas souvent dans la série.
Et le fait que Ruzek respecte son besoin de solitude sans chercher à s’imposer apporte une nuance intéressante à leur relation. Mais cet équilibre est rapidement rompu lorsque le diner devient le théâtre d’une fusillade. Burgess n’est pas présente sur place au moment du drame, mais en arrivant après les faits, elle découvre l’ampleur de la tragédie. À partir de là, l’épisode bascule dans une enquête plus classique, où Burgess, personnellement impliquée, cherche à comprendre ce qui s’est passé. Le problème, c’est que l’intrigue manque de relief.
L’enquête avance sans grande surprise, et les faux-semblants sont trop évidents pour être réellement efficaces. On soupçonne rapidement Neal, un habitué du diner qui, dès le départ, semble trop mis en avant pour être innocent. Pourtant, l’épisode prend trop de temps à déconstruire cette fausse piste, alors que l’élément central du mystère – l’implication du mari de Marge – est relativement prévisible. L’une des seules scènes vraiment marquantes est celle où Burgess, aidée par Ruzek, tente de se remémorer des détails oubliés.
Cette approche, qui rappelle les techniques d’entretien cognitif parfois utilisées dans les séries comme Esprits Criminels, est un bon moyen d’exploiter son instinct et son sens de l’observation. Mais en dehors de cela, l’enquête peine à maintenir une tension dramatique suffisante. Là où l’épisode réussit à apporter une touche plus pertinente, c’est dans la révélation du mobile du crime. Il ne s’agit pas d’un règlement de comptes ou d’un acte de violence aveugle, mais d’un drame issu d’une situation domestique qui dégénère. Le mari de Marge, en difficulté financière, a préféré commettre un massacre plutôt que de voir son épouse le dénoncer.
Ce type d’histoire est particulièrement glaçant, car il illustre comment les violences conjugales ne restent jamais confinées au cercle familial et peuvent avoir des répercussions bien plus larges. En ce sens, l’épisode soulève une question intéressante : pourquoi ces situations sont-elles encore trop souvent ignorées ou minimisées, alors qu’elles peuvent avoir des conséquences dramatiques ? Malheureusement, ce message reste en arrière-plan, et l’épisode ne prend pas vraiment le temps de l’explorer en profondeur.
Au-delà de l’enquête, l’épisode continue de développer la relation entre Burgess et Ruzek. Depuis le début de la saison, la série s’attarde sur leur quotidien de couple et de parents, et cet épisode ne fait pas exception. Si leur dynamique est plutôt bien traitée, il est clair que le stress accumulé par Burgess pèse sur leur équilibre. Mais au lieu de provoquer des tensions, cela renforce leur complicité. Ruzek joue ici un rôle de soutien essentiel, et l’épisode se termine sur une note plus légère avec l’idée de s’accorder une pause en amoureux.
Ce genre de scène apporte un souffle bienvenu après une enquête relativement froide et permet de rappeler que Chicago PD sait aussi raconter des histoires humaines, loin de l’action pure. Un autre point soulevé, mais encore flou, est l’intérêt croissant du Deputy Chief Reid pour Burgess. Depuis plusieurs épisodes, on sent qu’il la pousse dans une direction particulière, lui confiant des responsabilités supplémentaires sans que ses intentions soient claires. L’épisode 16 ne donne pas encore de réponse, mais continue d’entretenir ce flou autour de ses motivations.
S’agit-il d’un simple test pour voir jusqu’où elle peut aller ? Ou a-t-il un projet plus précis en tête ? Si cette intrigue reste en arrière-plan, elle pourrait bien prendre une place plus importante dans les épisodes à venir. Il serait intéressant de voir si cela aboutit à une évolution professionnelle pour Burgess ou si elle se retrouve piégée dans une situation qui la dépasse. Au final, ce seizième épisode laisse une impression mitigée. Il y avait une réelle volonté de sortir des schémas habituels en intégrant un lieu comme le diner dans la narration et en plaçant Burgess au centre de l’histoire. Mais en dehors de cet aspect, l’intrigue reste assez linéaire et ne décolle jamais vraiment.
L’enquête manque d’intensité, et même si certaines scènes fonctionnent bien, notamment celles entre Burgess et Ruzek, elles ne suffisent pas à compenser l’ensemble. L’épisode ne souffre pas des mêmes défauts que le précédent, qui était trop procédural, mais il manque d’un vrai impact émotionnel ou narratif. En somme, si l’on suit la saison 12 avec attention, cet épisode apporte quelques éléments intéressants, notamment sur l’évolution de Burgess et la possible intrigue autour de Reid. Mais pris isolément, il n’est pas particulièrement marquant.
Note : 4.5/10. En bref, une enquête immersive qui révèle la fragilité des liens. Si le côté contemplatif est un choix narratif intéressant sur le papier, il ralentit aussi la dynamique de la saison. J’espère que la suite saura mieux exploiter ces pistes et éviter de tomber dans une succession d’épisodes qui donnent l’impression de ne pas faire avancer grand-chose.
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