21 Mars 2025
Dans le paysage audiovisuel, certaines mini-séries attirent l'attention par leur idée et leur originalité. Galerie Désastre s'inscrit dans cette dynamique en proposant une approche légère mêlant comédie et mystère. En cinq épisodes de quatre minutes, elle met en place un univers particulier qui, bien que plaisant, ne peut explorer tous ses aspects en profondeur. Léa est une jeune femme dont le parcours semble figé. Son emploi actuel n’a rien de stimulant : elle est agente de sécurité dans une galerie d’art dirigée par son beau-père Martin, avec qui elle entretient une relation compliquée.
Léa, la définition même de la maladresse, travaille dans la galerie de son jeune et pénible beau-père Martin en tant qu’agente de sécurité. Le hic, c’est qu’elle déteste autant son job (elle, son rêve, c’est de devenir galeriste) que ce Martin lui-même, avec qui elle ne s’est jamais entendue. La rencontre de Jade, une étrange « cliente » qui projette de voler une œuvre exposée dans la galerie, va venir bouleverser la morne vie de Léa. S’associer à Jade et à son projet représente pour Léa l’occasion rêvée de se venger de Martin tout en se donnant une chance de s’émanciper. D’une pierre deux coups !
Ce poste ne correspond en rien à ses ambitions, son rêve étant de gérer sa propre galerie. Mais pour l’instant, elle se retrouve enfermée dans une routine pesante. L’apparition de Jade, une cliente atypique qui projette de voler une œuvre, bouleverse cette monotonie. Ce qui aurait pu rester un simple incident devient une opportunité pour Léa, qui y voit un moyen de défier Martin et, d’une certaine manière, de se réapproprier sa vie. Cette rencontre est le point de départ d’un récit qui oscille entre comédie et intrigue, avec une approche décalée.
L’interaction entre Léa et Jade est au cœur de la mini-série. L’une est hésitante, prisonnière d’un quotidien qui lui pèse ; l’autre agit avec un naturel déconcertant. Le duo fonctionne grâce à cette opposition, sans toutefois révolutionner le genre. Leurs échanges sont rythmés par une forme de tension mêlée de curiosité, qui maintient l’intérêt sans toutefois surprendre réellement. Jade, en particulier, intrigue par son comportement détaché et imprévisible. Ce contraste avec Léa apporte une certaine énergie aux scènes, même si la série, par sa durée limitée, n’a pas le temps de développer pleinement leur relation.
L’identité visuelle de Galerie Désastre joue un rôle important dans l’atmosphère générale. La galerie d’art devient un décor propice à l’intrigue, et l’ensemble bénéficie d’une mise en scène soignée. L’éclairage, les costumes et les décors sont bien pensés et participent à l’ambiance générale. L’humour repose principalement sur des dialogues bien écrits et des situations décalées, jouant davantage sur le contraste des personnages que sur de véritables rebondissements. Cette approche fonctionne mais reste mesurée : l’ensemble est agréable sans être particulièrement marquant.
Avec son format très court, Galerie Désastre doit aller à l’essentiel. Cela permet un rythme dynamique, mais empêche aussi d’approfondir les personnages ou l’univers. On perçoit un potentiel plus large qui n’a pas l’occasion de s’exprimer pleinement. La série parvient à maintenir un bon équilibre entre intrigue et humour, mais sans grande surprise. Elle suit une ligne claire, sans prendre de risques majeurs, ce qui la rend accessible mais aussi un peu prévisible.
Galerie Désastre est le fruit du travail de la nouvelle promotion du programme Tremplin de Series Mania Institute. Ce projet collectif a permis à de jeunes talents de se confronter aux différentes étapes de la création audiovisuelle, sous la direction de Martin Genty. Le résultat témoigne d’un savoir-faire certain, avec une exécution soignée et une cohérence d’ensemble appréciable. Les aspects techniques sont bien maîtrisés : jeu des acteurs, mise en scène et direction artistique forment un tout harmonieux. Cependant, la série reste dans un cadre classique et ne cherche pas à dépasser les attentes.
Galerie Désastre propose une histoire bien construite et un cadre visuel plaisant, mais son format court limite son impact. L’univers esquissé donne envie d’en voir plus, sans pour autant laisser une empreinte forte. Au final, cette mini-série se suit avec plaisir, sans être particulièrement marquante. Elle reflète le talent de ses créateurs et leur capacité à structurer un récit efficace, mais reste dans une approche sage, qui ne bouscule pas les codes du genre. C’est une expérience sympathique, qui donne un aperçu des compétences en jeu, sans pour autant surprendre véritablement.
Note : 6/10. En bref, une agréable surprise amusante. Dommage que cela dure si peu de temps.
Disponible sur Series Mania+, myCanal et France.tv Slash
Galerie Désastre a été créée par les étudiants du programme Tremplin 2024 du Series Mania Institute, l’école adossée au festival international des séries.
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