Mussolini: Son of the Century (Mini-série, épisodes 1 et 2) : les prémices du fascisme en Italie

Mussolini: Son of the Century (Mini-série, épisodes 1 et 2) : les prémices du fascisme en Italie

Les deux premiers épisodes de Mussolini: Son of the Century posent les bases d’un récit immersif sur l’ascension du dictateur italien. Loin d’un simple biopic, la mini-série explore les tensions politiques de l’époque et les dynamiques de pouvoir qui ont permis l’émergence du fascisme. L’approche narrative, le choix des cadres et la mise en scène donnent à l’ensemble une dimension troublante, en écho à certaines tendances politiques contemporaines. Loin des œuvres qui enjolivent ou dramatisent excessivement l’histoire, cette adaptation du livre d’Antonio Scurati se distingue par un ton brut et une mise en scène dépouillée d’artifices superflus. 

 

La naissance du fascisme en Italie et la dictature de Mussolini, de la fondation des Fasci Italiani en 1919 jusqu'au discours de Mussolini au parlement après le député socialiste Giacomo Matteotti en 1925. Plus largement, la série donnera un aperçu de Mussolini et de ses relations personnelles, notamment avec sa femme Rachele, son amante Margherita Sarfatti et d'autres figures emblématiques de l'époque.

 

Le travail de reconstitution met en lumière les luttes entre socialistes, monarchistes et autres factions, illustrant comment les alliances et les trahisons ont façonné le paysage politique italien. Chaque scène politique ou confrontation physique repose sur une tension palpable. Le climat d’incertitude et d’opportunisme de l’époque est habilement retranscrit à l’écran, sans jamais tomber dans une relecture trop simpliste des événements. L’interprétation de Luca Marinelli apporte une profondeur indéniable au personnage de Mussolini. 

 

Sa transformation est saisissante, aussi bien dans sa gestuelle que dans sa manière d’habiter chaque scène. Sa manière d’interpeller directement le spectateur brise la distance habituelle entre la fiction et son public, renforçant l’impact de son personnage. Loin d’une caricature, le jeu de Marinelli navigue entre charisme et brutalité, montrant un Mussolini stratège autant qu’un homme porté par ses propres contradictions. Loin d’un simple monstre de l’histoire, la série s’intéresse aussi à l’homme derrière le mythe, ses ambitions, mais aussi ses failles et ses craintes.

 

Joe Wright propose une mise en scène qui joue habilement avec les codes de la propagande de l’époque, sans jamais la glorifier. En reprenant certains éléments esthétiques tout en les détournant, il interroge la manière dont les discours politiques façonnent les perceptions et influencent les foules. Loin d’une simple fresque historique, la série prend parfois un ton plus ironique, introduisant un second degré qui empêche toute complaisance. Ce mélange de réalisme cru et d’éléments plus stylisés donne à l’ensemble une identité forte, qui capte l’attention du spectateur sans jamais le relâcher.

 

Les affrontements, qu’ils soient verbaux ou physiques, bénéficient d’une mise en scène efficace. Les luttes de rue, les discours enflammés et les négociations tendues sont filmés avec une intensité qui ne laisse pas indifférent. Ces scènes, loin d’être de simples démonstrations de force, mettent en lumière la violence sous-jacente d’une époque en pleine mutation. Elles montrent également comment certaines figures ont su exploiter le chaos ambiant pour asseoir leur influence. En suivant les mécanismes qui ont mené Mussolini au pouvoir, la série pousse inévitablement à la réflexion sur le présent. 

 

Sans être ouvertement militante, elle met en lumière des schémas récurrents dans l’histoire politique : l’exploitation de la peur, l’instrumentalisation du discours et l’attrait pour des figures autoritaires en période de crise. Plutôt que de livrer une simple leçon d’histoire, Mussolini: Son of the Century invite à une lecture plus large des événements, en soulignant la complexité des choix individuels et collectifs face à la montée d’un régime autoritaire. Ces premiers épisodes réussissent à poser les bases d’un récit à la fois dense et immersif. La qualité de l’interprétation, la rigueur historique et la réflexion sous-jacente sur le pouvoir en font une œuvre qui mérite l’attention.

 

Note : 8.5/10. En bref, loin d’un simple divertissement, Mussolini: Son of the Century s’impose comme une série qui interroge et invite à la réflexion, en montrant avec justesse les rouages de l’histoire et leurs résonances contemporaines.

Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025

 

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