Small Town, Big Story (Saison 1, 6 épisodes) : curiosité irlandaise

Small Town, Big Story (Saison 1, 6 épisodes) : curiosité irlandaise

Avec Small Town, Big Story, Chris O’Dowd signe une série qui oscille entre comédie, drame et un soupçon d’étrangeté. L’intrigue repose sur l’arrivée d’une production hollywoodienne dans une petite ville irlandaise, ravivant des souvenirs enfouis et exposant les tensions sous-jacentes d’une communauté en apparence paisible. À travers six épisodes, la série explore des dynamiques complexes, notamment entre Wendy Patterson (Christina Hendricks), une productrice de retour dans son village natal, et Séamus Proctor (Paddy Considine), un médecin respecté dont la vie bien rangée vacille au contact du passé.

 

L’équilibre d’une petite ville rurale irlandaise est mis à mal lorsqu’une grosse production hollywoodienne débarque à Drumbán.

 

Dès les premiers épisodes, Small Town, Big Story semble vouloir jongler avec plusieurs registres : comédie grinçante, drame sentimental, voire une touche de mystère presque surnaturel. Ce mélange crée un effet de surprise, mais également une sensation d’incohérence. À plusieurs reprises, l’intrigue prend des tournants inattendus, parfois au détriment de la fluidité du récit. Certains éléments scénaristiques, notamment l’aspect légèrement fantastique qui surgit sans crier gare, peuvent déstabiliser. Le format en six épisodes laisse peu de place pour développer pleinement les personnages secondaires, qui auraient mérité plus de profondeur. 

 

Le spectateur est rapidement plongé dans un tourbillon d’événements et de révélations, ce qui crée une dynamique intéressante mais donne parfois l’impression que la série ne prend pas le temps de poser ses enjeux. Le point fort de la série réside dans son casting. Christina Hendricks incarne une Wendy à la fois déterminée et vulnérable, tiraillée entre ses ambitions professionnelles et les souvenirs d’un passé douloureux. Face à elle, Paddy Considine donne à Séamus une complexité intrigante, bien loin d’un simple archétype du médecin de campagne. 

 

Leur relation, entre rancœur et attirance, sert de fil conducteur à l’intrigue et apporte une intensité dramatique appréciable. Parmi les rôles secondaires, Eileen Walsh se démarque dans son interprétation de Catherine, l’épouse de Séamus. Son personnage, en apparence discret, s’avère être un moteur essentiel de plusieurs intrigues. D’autres figures locales ajoutent une touche d’excentricité bienvenue, même si certaines scènes frôlent le caricatural. L’un des aspects les plus discutables de la série réside dans son rythme. En tentant d’aborder plusieurs sous-intrigues en seulement six épisodes, Small Town, Big Story donne parfois l’impression de survoler certains arcs narratifs sans leur accorder l’attention qu’ils méritent.

 

Quelques épisodes supplémentaires auraient sans doute permis d’explorer davantage la ville et ses habitants, de développer les enjeux de la production cinématographique et d’apporter plus de nuances aux relations entre les personnages. À la place, la série semble parfois se précipiter vers ses révélations sans réellement les faire résonner auprès du spectateur. Si le mélange des genres peut être déroutant, il contribue aussi à une atmosphère singulière. La série capte avec justesse l’ambiance d’une petite ville irlandaise où les secrets sont monnaie courante et où l’arrivée du cinéma agit comme un révélateur de tensions enfouies.

 

Visuellement, Small Town, Big Story tire parti de ses décors naturels pour renforcer son identité. Les paysages irlandais, entre verdure omniprésente et ruelles chargées d’histoire, participent à l’immersion du spectateur. L’ambiance sonore, discrète mais efficace, accompagne les moments de tension comme ceux de légèreté avec une certaine subtilité. En fin de compte, Small Town, Big Story ne plaira pas à tout le monde. Son mélange de registres et son rythme effréné risquent de frustrer ceux qui recherchent une narration plus linéaire et posée. 

 

Cependant, elle propose une expérience originale, portée par un casting de qualité et une mise en scène soignée. Si la série parvient à rectifier certains déséquilibres dans une éventuelle deuxième saison, elle pourrait affirmer son identité et offrir un récit plus abouti. En attendant, cette première saison laisse un sentiment mitigé : entre moments brillants et occasions manquées, Small Town, Big Story demeure une curiosité intrigante, mais imparfaite.

 

Note : 5/10. En bref, une première saison entre ambitions et hésitations. 

Prochainement en France

Disponible sur Sky, accessible via un VPN

Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025

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