12 Avril 2025
Matlock // Saison 1. Episode 17. I Was That, Too.
L’avant-dernier épisode de la saison 1 de Matlock marque un tournant dans la série. Il ne s’agit pas seulement d’un épisode de plus, mais d’un moment clé où les masques tombent, où la tension entre Matty et Olympia atteint son paroxysme. Pour ceux qui suivent la série depuis le début, cet épisode représente le point culminant d’une relation complexe, faite de non-dits, de trahisons et de fidélité bancale. Dès les premières minutes, on comprend que quelque chose a changé. Olympia, habituellement mesurée, laisse éclater une colère froide, implacable.
Sa confrontation avec Matty ne laisse aucune place à la discussion ni à la justification. Elle n’écoute pas, elle impose. C’est un interrogatoire, presque une mise en accusation privée. Et Matty, privée de ses outils habituels — son accent, son ton chaleureux, ses détours narratifs — se retrouve dos au mur. L’épisode débute là où le précédent s’est arrêté : Olympia confronte Matty près d’une ruelle, à côté d’une voiture mystérieuse. Ce face-à-face, tendu dès la première seconde, se transforme rapidement en huis clos : Olympia embarque Matty dans un bureau abandonné de leur cabinet, l’oblige à remettre ses affaires personnelles, à donner ses codes d’accès, puis lui ordonne d’écrire noir sur blanc toutes les mensonges qu’elle a pu raconter.
Interdiction formelle de mentionner sa fille. Cette interdiction en dit long. Olympia ne veut pas entendre de justification, surtout pas liée à une douleur familiale. Elle refuse d’être manipulée. À ses yeux, Matty est une manipulatrice, une imposture. Le ton est donné : la confiance est rompue, et rien ne garantit qu’elle puisse être restaurée. Ce qui rend cet épisode particulièrement marquant, c’est qu’il confronte les spectateurs à une vérité difficile à digérer : Matty, malgré son charme, n’est pas irréprochable. Depuis le début, on s’attache à cette femme vive, pleine de ressources, qui semble toujours vouloir faire le bien autour d’elle. Mais ici, sa duplicité est exposée en pleine lumière.
Même ses alliés les plus proches ne savent plus sur quel pied danser. Olympia, quant à elle, incarne la voix de ceux qui ne se laissent pas berner. Elle exprime une colère légitime, une frustration qu’on devine accumulée au fil des épisodes. Elle se sent trahie, manipulée. Et même si sa manière de le montrer est brutale, elle reste profondément humaine. Ce genre de confrontation, qu’on a parfois évité dans nos propres vies, résonne avec une vérité universelle : on ne peut pas tout pardonner, surtout quand la confiance a été exploitée.
Pendant qu’Olympia et Matty règlent leurs comptes à l’étage supérieur, une autre affaire se déroule au cabinet : celle d’Amy, une jeune femme enceinte qui cherche à se libérer d’un mari oppressant. Cette histoire parallèle n’est pas là par hasard. Elle reflète, à sa manière, les rapports de pouvoir, les dynamiques toxiques et les contrats piégés. Amy, comme Matty, se bat contre un système. Elle veut sortir d’une relation dans laquelle elle se sent piégée, tout comme Matty essaie de s’expliquer face à une vérité qui l’enferme. Et c’est cette affaire qui, paradoxalement, va permettre à Matty de revenir un peu dans la lumière.
Grâce à ses compétences juridiques, elle contribue à la résolution du conflit d’Amy, démontrant qu’elle reste une avocate brillante, malgré ses mensonges personnels. Ce qui frappe dans cet épisode, c’est la tension émotionnelle constante. La série choisit ici de prendre le temps, de s’attarder sur les silences, les regards, les hésitations. Rien n’est surjoué. Même les moments de colère ou de menace restent dans une justesse troublante. On sent que les scénaristes veulent nous faire ressentir ce que ça coûte, humainement, de faire tomber les masques. Olympia, malgré sa rigueur, vacille. À plusieurs reprises, elle semble au bord de céder, d’écouter, de comprendre. Mais la douleur est trop forte.
La perte de repères, la sensation d’avoir été utilisée, tout cela pèse trop lourd. Et Matty, malgré son intelligence et sa répartie, se retrouve impuissante face à une vérité qui ne peut plus être esquivée. La fin de l’épisode laisse planer le doute. Olympia rejoint Matty à la maison des Kingston, mais ses intentions restent floues. Est-ce le début d’un pardon ? Ou une stratégie pour faire éclater une vérité plus grande encore ? Rien n’est certain, et c’est là toute la richesse de la série : elle refuse de céder à la facilité du tout-blanc ou tout-noir. Les personnages sont nuancés, ambigus. Ils évoluent.
On devine cependant que le lien entre Matty et Olympia ne sera plus jamais le même. Quelque chose s’est brisé. Et même si la collaboration professionnelle peut reprendre, la complicité, elle, aura du mal à se reconstruire. Ce qui, d’un point de vue narratif, ouvre des perspectives intéressantes pour la suite. Cet épisode 17 de la première saison de Matlock joue un rôle essentiel. Il redistribue les cartes, met à nu les fragilités des personnages et force chacun à faire face à ses propres contradictions. Le rythme, la tension dramatique, et la manière dont les intrigues personnelles s’entrelacent avec l’affaire judiciaire en font un moment clé de la série.
Note : 8/10. En bref, ce n’est pas un épisode spectaculaire, ni particulièrement démonstratif. Mais il est profondément humain. Et c’est, à mes yeux, ce qui fait la force de Matlock : sa capacité à explorer les zones grises, là où la justice, l’amitié et la loyauté se heurtent aux réalités intimes de chacun.
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