Critiques Séries : The Cleaning Lady. Saison 4. Episode 3.

Critiques Séries : The Cleaning Lady. Saison 4. Episode 3.

The Cleaning Lady // Saison 4. Episode 3. Mercy.

 

L’épisode 3 de la saison 4 de The Cleaning Lady marque une pause apparente dans l’intensité dramatique des épisodes précédents, sans pour autant ralentir l’évolution des enjeux. Il donne l’impression d’un chapitre tampon, nécessaire pour relier les pièces du puzzle et mieux faire comprendre vers quoi cette saison veut mener ses personnages. C’est un épisode qui travaille davantage en sous-texte, en silences, en regards, en décisions morales prises à huis clos plutôt qu’en éclats spectaculaires. La scène d’ouverture installe immédiatement une atmosphère pesante. 

 

Un homme enterre un sac en plein désert avant d’être pris en chasse par deux voitures. Ce qui semble être une mission de fuite ordinaire bascule rapidement en accident brutal. Le camion se renverse, l’homme s’extirpe péniblement, le corps brisé. Ce personnage, qu’on apprendra plus tard à connaître sous le nom de Rex, devient le fil rouge de cet épisode. Sa survie, son rôle, et son humanité vont soulever des questions délicates, particulièrement pour Thony, qui se retrouve une fois de plus placée dans une situation où la médecine, l’éthique, et la loyauté entrent en collision.

Le dilemme moral de Thony est central dans cet épisode. Requise par Jorge pour soigner Rex, elle découvre rapidement que cet homme est plus qu’un simple exécutant. Il aurait été le chauffeur lors d’une tentative d’assassinat contre Jorge, mais clame son ignorance des intentions de ses commanditaires. Le problème, c’est que ni Jorge ni son homme de main, Neto, ne le croient. Et ce dernier emploie des méthodes que Thony ne peut tolérer. Ce qui se joue ici, ce n’est pas simplement une scène de torture de plus, mais un glissement progressif de Thony dans un univers où sauver une vie implique parfois d’en écourter une autre. 

 

Sa décision d’induire Rex dans un coma artificiel pour le protéger, puis d’utiliser l’adrénaline pour le réveiller sous ordre, finit par déboucher sur un choix lourd de conséquences : mettre fin à ses souffrances, une fois les informations cruciales obtenues. Thony agit seule, sans approbation, sans autre légitimité que sa conscience. Et cela suffit à créer un moment de tension silencieuse, presque douloureux. C’est une exécution douce, une euthanasie dissimulée sous un prétexte fonctionnel. Elle promet à Rex de remettre l’argent à sa famille. Et elle tiendra parole. L’identité de l’ennemi n’était pas claire jusqu’à ce que Jorge mette la main sur le sac enterré. 

Un détail visuel sur les billets permet d’identifier le coupable présumé : Neto, son propre allié. Une fois cette certitude acquise, l’heure n’est plus à la discussion. Jorge choisit une démonstration de force, un règlement de comptes à ciel ouvert, en présence des membres du cartel. Le face-à-face avec Neto dans le désert n’est pas qu’une simple vengeance. C’est une prise de pouvoir symbolique. Jorge a besoin d’être vu comme le leader incontesté, capable de châtier la trahison sans hésitation. Le duel au couteau se termine dans la poussière, le sang et les pierres. Jorge n’est pas sorti indemne physiquement, mais il en ressort affirmé. 

 

Une scène brutale, mais logique dans la construction du personnage, qui continue de naviguer entre instinct de survie et affirmation politique au sein du cartel. Pendant ce temps, en prison, Ramona tisse sa toile. Ce qui devait être un isolement devient pour elle une position de repli stratégique. Chiqui commence à suspecter son identité, mais Ramona conserve une longueur d’avance. Elle joue la carte de la clairvoyance, mais derrière ce théâtre mystique se cache un travail de renseignement minutieux. Faire pression sur Chiqui en manipulant son entourage extérieur devient une méthode aussi efficace que brutale. Cela dit, cette intrigue donne le sentiment de stagner. 

L’univers carcéral, censé incarner un obstacle, ne semble pas suffisamment verrouillé pour empêcher Ramona d’agir avec efficacité. L’impression que cette partie de l’histoire s’étire sans direction nette commence à se faire sentir. Fiona se bat de son côté pour maintenir à flot ce qu’il reste de son activité de nettoyage. La précarité économique pousse à des compromis douteux, comme l’idée de travailler pour une application de transport sans avoir les papiers nécessaires. L’obtention d’un faux permis est rapide, l’illusion de liberté aussi. Pourtant, le rejet lors de la première tentative suffit à lui rappeler que tout ne se résout pas avec des raccourcis.

 

L’épisode illustre aussi la charge mentale écrasante que Fiona subit. Entre les obligations professionnelles, les soucis d’argent, et les tensions avec ses enfants, elle finit par oublier un moment important dans la vie de sa fille. Jaz, qui semble toujours faire les choses correctement, commence à exprimer son ras-le-bol de passer au second plan. Dans ce chaos, une note plus légère s’introduit avec Chris et le fils de Rose qui transforment le vieux van familial en un véhicule plus attrayant. Un souffle de créativité au cœur d’un quotidien de plus en plus pesant.

Au milieu de tout cela, Thony doit encore assurer son poste à l’hôpital. La fatigue accumulée la pousse à commettre une erreur : réanimer un patient qui avait pourtant signé pour ne pas être réanimé. Cela entraîne une confrontation avec le docteur Dupont, mais aussi un moment inattendu de gratitude de la part de la femme du patient, venue dire au revoir à son mari. Ce moment suspendu semble adoucir l’image que Thony avait de son collègue. La scène dans la salle de repos, où Dupont avoue son besoin de boire après une perte, introduit un relâchement temporaire entre les deux. 

 

Ce genre de petit glissement dans la dynamique entre les personnages offre une respiration bienvenue. L’épisode se termine sur un plan discret mais révélateur : Thony, quittant la maison de la famille de Rex après y avoir déposé l’argent, est prise en photo à son insu. Ce détail suffit à installer une tension sous-jacente pour la suite. Rien n’est oublié, rien n’est caché longtemps. Quelqu’un surveille. Reste à savoir qui, et dans quel but. Cet épisode 3, même s’il paraît moins intense à première vue, fonctionne comme une charnière. Il remet les personnages à leur place, redistribue les cartes, et ouvre des pistes pour les conflits à venir. 

Jorge affirme son autorité, Thony franchit une nouvelle limite morale, Fiona touche du doigt ses propres contradictions, et Ramona continue de manœuvrer dans l’ombre. Chaque intrigue conserve sa logique propre, et même si certaines prennent plus de place que d’autres, l’ensemble reste cohérent. Il faudra voir si les promesses esquissées ici se confirment dans les prochains épisodes. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur l’orientation globale de cette saison, mais ce troisième volet pose des fondations solides.

 

Note : 5/10. En bref, un épisode de transition, riche en tensions silencieuses.

Prochainement en France

 

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