2 Avril 2025
Watson // Saison 1. Episode 8. A Variant of Unknown Significance.
Après quelques épisodes qui semblaient enfin donner une véritable direction à Watson, l’épisode 8 marque une pause dans cette progression. Le retour d’Irene Adler et l’introduction implicite de Mycroft Holmes pourraient être perçus comme des clins d’œil aux amateurs du célèbre détective, mais l’exécution laisse un goût d’inachevé. L’histoire, centrée sur un potentiel fils de Sherlock, s’éparpille et peine à convaincre, freinant l’élan narratif pris par la série ces dernières semaines.
L’épisode s’ouvre sur une séquence familière : Watson et ses internes plongés dans une nouvelle étude de cas. Mais rapidement, l’intrigue bifurque vers une réapparition marquante. Irene Adler refait surface, accompagnée d’un jeune garçon du nom d’Angus, qu’elle présente comme son fils. Dès les premières minutes, la tension est palpable. L’introduction d’Angus n’est pas anodine, et Watson s’accroche vite à l’idée qu’il pourrait être le fils de Sherlock. Ce retournement de situation ne tombe pas de nulle part. Lors d’un épisode précédent, Watson évoquait Irene et son passé de manipulatrice.
Cette mise en contexte préparait clairement le terrain pour cette intrigue, ce qui enlève une partie du suspense. Les indices sont disposés de manière trop évidente, et le récit perd en impact. L’émotion qui sous-tend l’épisode repose sur l’attachement que Watson pourrait développer pour Angus. Si l’idée d’un enfant caché de Sherlock peut sembler séduisante sur le papier, l’écriture ne laisse que peu de place au doute. L’épisode ne construit pas réellement l’incertitude autour de la filiation d’Angus. Tout semble cousu de fil blanc, et malgré les tentatives pour insuffler une charge émotionnelle, le développement reste trop mécanique.
Shinwell, qui joue ici un rôle clé, tente de tempérer Watson. Il rappelle à plusieurs reprises qu’Irene est une manipulatrice et que rien ne prouve ses dires. Pourtant, Watson s’accroche à l’idée d’un lien entre Angus et Sherlock, notamment parce que son propre passé le pousse à envisager cette possibilité. Cette vulnérabilité, si elle est compréhensible, n’est pas exploitée avec assez de subtilité. Le choix d’intégrer les internes dans l’enquête en les répartissant en deux groupes – ceux qui croient à l’histoire d’Irene et ceux qui la remettent en question – pourrait être intéressant.
Pourtant, ces interactions restent anecdotiques et n’apportent rien de significatif à l’intrigue principale. Alors que l’épisode avance, l’illusion finit par se dissiper. Watson, en observant attentivement Irene, remarque des signes de maladie. Peu à peu, il comprend que quelque chose cloche dans l’histoire qu’elle raconte. L’élément décisif vient d’un test ADN que Watson commande en envoyant Shinwell récupérer un échantillon auprès de Mycroft Holmes. Mais cette décision, loin de servir ses intérêts, tombe en réalité dans le piège tendu par Irene.
Le stratagème se dévoile : Angus n’a jamais été malade, et toute cette mise en scène n’avait qu’un seul but – mettre la main sur l’ADN de Sherlock pour en tirer profit. Ce retournement de situation aurait pu être un moment fort de l’épisode, mais la manière dont il est amené le rend prévisible. La tension retombe immédiatement, et la résolution du conflit arrive trop rapidement. Watson confronte Irene avant son départ et découvre qu’elle est atteinte d’un cancer. Son arnaque visait simplement à assurer un avenir à Angus après sa disparition. Face à cette révélation, Watson choisit de l’aider à intégrer un centre de traitement, tout en acceptant de veiller sur Angus si elle ne survit pas.
Cette conclusion, bien que chargée d’émotion, arrive trop tard pour rattraper l’ensemble de l’épisode. Après l’épisode précédent, qui avait installé une tension autour de Moriarty et de Derian, ce huitième volet donne l’impression d’un détour inutile. L’histoire d’Irene et Angus ne fait que ralentir l’élan pris par la série, et le retour aux intrigues principales devra attendre. L’un des problèmes majeurs réside dans l’intégration des figures emblématiques de l’univers de Sherlock Holmes. Plutôt que de s’appuyer sur l’évolution des personnages originaux de la série, l’épisode mise sur des références qui ne parviennent pas à enrichir réellement l’histoire.
L’intrigue principale semble mise de côté, et les internes, qui commençaient à se démarquer, sont relégués à des rôles accessoires. L’épisode 8 laisse ainsi une impression mitigée. En voulant trop insister sur les clins d’œil à l’univers de Conan Doyle, il finit par desservir la dynamique de Watson, qui avait pourtant montré des signes encourageants. Reste à voir si les prochains épisodes parviendront à recentrer l’intrigue sur les éléments les plus engageants de la série.
Note : 4/10. En bref, un détour prévisible qui freine la dynamique de la série. Watson a du mal à trouver le bon équilibre.
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