2 Avril 2025
Les enquêtes policières en huis clos ont toujours exercé une fascination particulière. L’intrigue qui se tisse derrière des portes closes, où chaque personnage pourrait être coupable, fait partie de l’attrait du genre. The Residence, mini-série Netflix signée Shondaland, plonge dans cet univers avec un postulat alléchant : un meurtre commis dans l’enceinte de la Maison-Blanche, en pleine réception officielle. Pourtant, malgré une introduction prometteuse et un cadre immersif, la série finit par souffrir de son ambition démesurée.
Une enquête a lieu au sein de la Maison-Blanche : 132 pièces, 157 suspects, un cadavre.
Dès le premier épisode, The Residence installe une ambiance prenante. Cordelia Cupp, détective au charisme singulier interprétée par Uzo Aduba, est appelée en urgence pour élucider un crime au sein du pouvoir américain. Son arrivée sur place pose immédiatement les bases d’une enquête complexe où le protocole et les secrets de la Maison-Blanche deviennent des obstacles autant que des indices. Le premier atout de la série réside dans son esthétique et sa mise en scène. Chaque pièce du célèbre bâtiment est exploitée visuellement, transformant les lieux en un véritable terrain de jeu pour l’enquête.
La réalisation prend un malin plaisir à jouer avec les angles et la perspective, renforçant l’impression d’un Cluedo grandeur nature. L’ambiance est également soutenue par des dialogues bien écrits et une distribution qui joue avec justesse, oscillant entre sérieux et ironie. L’un des points forts de The Residence est sa richesse narrative. Chaque épisode dévoile de nouveaux éléments, révélant progressivement l’enchevêtrement des intrigues secondaires. Les interactions entre les différents suspects sont habilement construites, et Cordelia Cupp brille par son approche décalée et méthodique.
Son regard affûté et ses silences appuyés suffisent parfois à déstabiliser ses interlocuteurs. Toutefois, cette densité narrative devient rapidement un frein. L’intrigue multiplie les détours, introduisant une quantité impressionnante de personnages et de sous-intrigues qui, au fil des épisodes, alourdissent le rythme. Ce qui devait être une enquête palpitante se transforme parfois en un parcours semé d’embûches où l’attention du spectateur est mise à rude épreuve. Après une mise en place dynamique, la série peine à maintenir son intensité. Passé le quatrième épisode, la répétition des interrogatoires et des révélations anecdotiques ralentit le récit.
Ce qui faisait son charme au départ – des personnages hauts en couleur et une enquête truffée de rebondissements – devient progressivement un exercice de style un peu trop étiré. À plusieurs reprises, on en vient à se demander si l’histoire n’aurait pas gagné en efficacité dans un format plus court, voire en un film plutôt qu’en huit épisodes. L’aspect comique, bien présent dans les premiers épisodes, s’essouffle également. L’humour décalé et les dialogues piquants laissent place à des situations qui peinent à surprendre.
L’insistance sur certains traits de caractère, comme la passion de Cordelia pour les oiseaux, finit par sembler forcée plutôt que pertinente. Malgré ces longueurs, The Residence parvient à tenir son suspense jusqu’aux dernières minutes. La résolution de l’enquête est à la hauteur des attentes, avec une explication qui fait sens et qui s’inscrit dans la logique des événements. Le final, bien que légèrement précipité, apporte une conclusion satisfaisante, prouvant que l’intrigue principale avait toutes les cartes en main pour captiver du début à la fin.
En définitive, The Residence est une série qui dispose de solides atouts : un cadre unique, une détective charismatique et une enquête bien construite. Cependant, son désir d’en faire trop finit par la desservir. La multiplication des intrigues secondaires et la durée excessive de certains passages nuisent à son efficacité globale. Ce whodunit à la Maison-Blanche divertit, mais laisse l’impression qu’il aurait gagné en puissance avec une narration plus resserrée. Pour les amateurs du genre, l’expérience reste agréable, à condition d’accepter quelques baisses de régime en cours de route.
Note : 5.5/10. En bref, ce whodunit à la Maison-Blanche divertit, mais laisse l’impression qu’il aurait gagné en puissance avec une narration plus resserrée.
Disponible sur Netflix
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