Critique Ciné : Guns Up (2025, direct to SVOD)

Critique Ciné : Guns Up (2025, direct to SVOD)

Guns Up // De Edward Drake. Avec Kevin James, Christina Ricci et Luis Guzmán. 

 

Connu pour des productions sans éclat telles que Apex ou Cosmic Sin, Edward Drake persiste dans son exploration du cinéma d'action de seconde zone. Cette fois, il tente d'insuffler une dose de comédie familiale à un thriller mafieux. L'intention est louable, le résultat beaucoup moins. L'intrigue de Guns Up suit Ray Hayes (Kevin James), un ancien policier reconverti en homme de main pour un syndicat criminel du New Jersey. L'objectif affiché de Ray est simple : assurer un avenir décent à sa famille. Pour ce faire, il troque son badge contre des poings, tout en rêvant d'ouvrir un petit restaurant avec sa femme Alice (Christina Ricci). Rien de bien original jusque-là. 

 

Un ex-flic et un père de famille travaille au noir comme homme de main pour la mafia. Lorsqu'une mission tourne mal, il n'a qu'une nuit pour faire sortir sa famille de la ville.

 

Ce schéma du criminel au grand cœur cherchant à décrocher est un vieux refrain du cinéma, et Guns Up ne cherche jamais vraiment à l'actualiser. Là où le bât blesse, c'est dans la manière dont Edward Drake raconte son histoire. Le film manque cruellement de rythme. Chaque scène semble s'étirer sans réelle nécessité, comme si le réalisateur peinait à maintenir l'attention. Les séquences d'action, qui pourraient au moins offrir un sursaut d'énergie, se révèlent convenues et sans relief. On devine les coups avant qu'ils ne soient portés, et même les explosions paraissent fatiguées. Kevin James, habitué aux rôles comiques et bon enfant, peine à convaincre en homme déchiré entre sa famille et la pègre. Son personnage de Ray ne parvient jamais à véritablement exister.

 

Tantôt caricature de père de famille maladroit, tantôt ersatz de gangster à la petite semaine, Ray reste en surface. James, malgré quelques mimiques bien senties, n'arrive pas à faire oublier son image de comédien de sitcom. Christina Ricci, de son côté, apporte un peu plus de nuance. Son personnage d'Alice tente d'échapper au cliché de la femme passive et parvient, par moments, à exister par elle-même. Malheureusement, le scénario ne lui offre pas suffisamment de matière pour aller au bout de cette dynamique. Les figures secondaires, incarnées par des acteurs chevronnés comme Luis Guzmán ou Melissa Leo, sont sous-exploitées au point de disparaître presque totalement de la mémoire une fois le générique lancé. La plus grande faiblesse de Guns Up réside sans doute dans son incapacité à choisir un ton clair. 

 

Le film oscille sans cesse entre l'humour noir et le drame familial, sans jamais parvenir à harmoniser les deux. Les scènes domestiques où Ray tente de préserver une apparence de normalité au sein de sa famille, pendant qu'il joue les gros bras pour la mafia, auraient pu offrir un contrepoint intéressant. Mais l'écriture reste paresseuse, se contentant de juxtaposer les genres sans véritable alchimie. Visuellement, Guns Up ne laisse guère d'impression. Les décors sont génériques, sans identité propre, ce qui contribue à cette sensation d'assister à un DTV sans âme. L'utilisation de la musique, avec des morceaux de blues-rock sur les séquences d'action, renforce ce sentiment de déjà-vu sans conviction. Même le choix du méchant, incarné par Timothy V. Murphy affublé d'un bandeau sur l'œil, frôle la caricature.

 

Il faut toutefois reconnaître un mérite au film : celui d'avoir tenté, à travers un twist tardif, d'injecter un peu de surprise dans un récit balisé. Malheureusement, cette pirouette narrative arrive trop tard et son impact reste limité. Le sursaut comique qui en découle permet à Kevin James de retrouver brièvement son registre habituel, mais cela ne suffit pas à redresser la barre. En filigrane, Guns Up aborde un thème intéressant : celui de la frontière floue entre le bien et le mal dans un contexte de précarité économique. Ray n'est pas un mafieux par goût du pouvoir ou de la violence, mais par nécessité financière. Cette approche aurait pu donner lieu à un commentaire social pertinent, mais le film préfère rester en surface, se contentant de cocher les cases du genre sans véritable profondeur.

 

La mise en scène d'Edward Drake, déjà critiquée dans ses précédents projets, reste ici sans éclat. L'absence de tension dramatique, le manque de créativité visuelle et le jeu souvent forcé de certains acteurs donnent au film une impression d'amateurisme. On peine à croire que Guns Up ait trouvé sa place sur grand écran tant il semble calibré pour le streaming ou la vidéo à la demande. Ce qui aurait pu être une comédie d'action modeste mais efficace s'enlise dans une exécution molle et sans idée forte. Les amateurs de films de gangsters ou de comédies décalées risquent de rester sur leur faim. Même les inconditionnels de Kevin James pourraient bien peiner à trouver leur compte dans cette aventure sans relief. En conclusion, Guns Up échoue à construire une identité claire et laisse l'impression d'un produit fabriqué à la chaîne, sans passion ni ambition véritable. 

 

Si quelques scènes offrent un sourire ou un moment de légèreté, l'ensemble souffre d'un manque de souffle et d'audace qui le condamne à l'oubli. Pour ceux qui cherchent un divertissement de samedi soir sans trop d'attentes, Guns Up peut remplir son rôle de fond sonore. Mais pour qui espère un film d'action comique un tant soit peu original ou marquant, le rendez-vous est manqué.

 

Note : 3/10. En bref, Guns Up échoue à construire une identité claire et laisse l'impression d'un produit fabriqué à la chaîne, sans passion ni ambition véritable. 

Prochainement en France directement en SVOD

 

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