Nouveau Jour (épisodes 1 à 5) : après cinq épisodes, l’ennui s’installe malgré quelques atouts

Nouveau Jour (épisodes 1 à 5) : après cinq épisodes, l’ennui s’installe malgré quelques atouts

L’arrivée de Nouveau Jour sur M6, annoncée comme un événement estival marquant, a éveillé une certaine curiosité. L’idée de retrouver un feuilleton quotidien avec une intrigue entre tensions familiales, drame et quelques touches de légèreté avait de quoi susciter l’intérêt. Pourtant, après avoir regardé les cinq premiers épisodes, difficile de ne pas ressentir une forme de lassitude. Malgré un cadre séduisant et un casting plutôt bien choisi, la série peine à convaincre sur la durée. Il y a des débuts qui promettent, puis il y a ceux qui laissent perplexe. Nouveau Jour semble naviguer entre ces deux eaux sans vraiment choisir sa direction. Retour sur ces premiers pas en demi-teinte. Le premier épisode pose un décor agréable : un hôtel de standing situé au cœur des vignobles héraultais. 

 

Les images de la région, baignées de soleil, apportent un souffle estival qui rappelle les sagas télévisées que certains affectionnaient pendant les grandes vacances. Visuellement, le soin apporté aux plans extérieurs donne une identité chaleureuse à la série. Ce n’est pas désagréable, au contraire. L’idée de situer l’action dans un établissement hôtelier, espace clos par nature mais ouvert aux va-et-vient de nombreux personnages, promettait un terrain propice aux intrigues. Famille, clients, employés : le brassage social et les tensions internes semblaient annoncer de multiples pistes narratives. Dans ce premier épisode, une scène marquante retient l’attention : l’arrivée mystérieuse d’un personnage au visage couvert de sang. 

 

Cette image forte installe d’emblée un suspense qui pousse à vouloir découvrir la suite. Difficile alors de ne pas avoir un minimum d’attentes face à ce qui s’annonce. Il faut le souligner : le casting réunit quelques visages bien connus du public. Helena Noguerra dans le rôle de Louise Bartoli apporte une certaine prestance à l’ensemble. Son personnage de directrice d’hôtel autoritaire a de l’allure, et l’actrice parvient à maintenir un équilibre entre dureté et vulnérabilité. De son côté, Laëtitia Milot intrigue dès les premières minutes avec un rôle qui s’écarte légèrement de ses habitudes. Son personnage semble cacher bien des choses, et l’envie d’en savoir plus s’installe naturellement. Le souci, c’est que cette implication n’est pas toujours suivie par l’ensemble de la distribution. 

 

Certains rôles secondaires manquent de justesse, ce qui peut casser l’immersion. Les dialogues, parfois un peu forcés, donnent une sensation artificielle à certaines scènes qui mériteraient plus de spontanéité. À trop vouloir osciller entre drame et comédie, le ton devient flou, et le jeu d’acteur en pâtit. Il est évident que la série a cherché à ne pas se limiter à un simple soap familial. En injectant quelques éléments de thriller, notamment via des secrets de famille et un mystérieux corbeau qui hante les Bartoli, la production tente de créer une dynamique plus tendue. Cependant, au fil des épisodes, ce mélange des genres montre ses limites. Les transitions entre les moments plus légers et les scènes censées être lourdes de tension ne fonctionnent pas toujours. 

 

Le résultat donne une impression de déséquilibre constant, avec des scènes qui peinent à trouver leur juste ton. L’humour, souvent amené par des personnages secondaires un peu caricaturaux, tombe parfois à plat. Le suspense, lui, reste en surface, faute d’un scénario suffisamment travaillé pour véritablement tenir en haleine. Au bout de cinq épisodes, ce qui devait être un atout devient un handicap : l’univers de la série n’arrive pas à s’affirmer clairement. Visuellement, il n’y a pas grand-chose à reprocher aux paysages et aux extérieurs. La lumière, les vignes, la mer en arrière-plan… Tout y est pour créer une ambiance agréable. Même le choix de l’hôtel comme décor principal fonctionne au départ. Mais rapidement, une certaine monotonie s’installe. 

 

Les scènes en intérieur, parfois filmées dans des décors qui manquent de réalisme ou de chaleur, nuisent à l’immersion. On finit par se rendre compte que, malgré quelques belles images, le cadre ne suffit pas à compenser les faiblesses du récit. Il manque un véritable univers, une atmosphère plus marquée qui permettrait au spectateur de s’attacher à cet endroit et à ses habitants. Pour l’instant, cela ressemble davantage à un décor de carte postale qu’à un lieu où l’on aurait envie de s’attarder. Le principal reproche que ces cinq premiers épisodes inspirent tient sans doute dans le rythme. Les promesses du premier épisode s’effilochent assez vite. Les rebondissements sont prévisibles, les conflits manquent de mordant, et les révélations tardent à arriver.

 

Certes, l’on pourrait défendre l’idée qu’une série quotidienne installe ses intrigues sur le long terme. Mais même dans ce cadre, il est possible de donner du relief et de la tension rapidement. Ici, on a l’impression que tout traîne un peu. Il n’y a pas assez de matière pour que l’envie de revenir chaque jour devant l’écran soit sincèrement présente. Par ailleurs, certaines scènes donnent l’impression de remplir artificiellement le temps d’antenne plutôt que de faire avancer l’histoire. Cela crée une sensation de longueur qui devient pesante au fil des épisodes. La réussite d’un feuilleton repose souvent sur la capacité des personnages à captiver, à évoluer, à provoquer l’empathie ou le rejet. Or, dans Nouveau Jour, peu de figures marquent vraiment les esprits.

 

Certains caractères semblent stéréotypés, presque figés. L’autoritaire, le gentil maladroit, le manipulateur… Des archétypes sans grande nuance qui peinent à se renouveler d’un épisode à l’autre. Il y a bien quelques tentatives pour complexifier les personnages, notamment avec des secrets qui émergent peu à peu, mais cela reste superficiel. Il manque ce petit supplément d’âme qui fait qu’on s’attache, même aux figures les plus détestables. Il y a clairement un problème d’identité. Trop tiède pour séduire les amateurs de vrais soaps, trop sage pour captiver les amateurs de thrillers, la série semble souffrir de vouloir plaire à tout le monde sans vraiment viser un public précis. Face à la concurrence, il aurait fallu oser plus. Prendre des risques narratifs, installer des intrigues plus marquées, développer des personnages plus ambivalents. 

 

Au lieu de cela, Nouveau Jour donne l’impression de rester dans un entre-deux qui n’emballe personne. Il serait injuste de nier totalement les efforts de production. Il y a de belles intentions, quelques scènes réussies, et un casting qui fait le travail dans l’ensemble. Visuellement, certaines séquences captent l’attention et donnent envie d’y croire. Mais au-delà de ces éléments, l’ennui prend le dessus. Le rythme mollasson, l’intrigue trop lisse et les dialogues parfois maladroits donnent une impression d’inachevé. Il manque de l’intensité, de l’émotion véritable, ce petit quelque chose qui donne envie de s’accrocher. Ce qui est sans doute le plus regrettable, c’est de sentir qu’il y avait matière à mieux faire. 

 

L’idée d’un feuilleton quotidien ancré dans un hôtel de luxe ensoleillé, avec des tensions familiales en toile de fond, avait du potentiel. Mais ce potentiel semble s’être dilué dès les premiers épisodes. Faut-il continuer à regarder Nouveau Jour ? La question se pose sincèrement. Après cinq épisodes, l’envie de continuer s’émousse. Il y a toujours une chance pour que la série trouve enfin son rythme et son ton dans les semaines à venir. Mais pour l’instant, il est difficile de s’enthousiasmer. Ce qui manque cruellement, c’est une vision claire. La série hésite entre plusieurs directions sans parvenir à en choisir une. Et tant que cet équilibre ne sera pas trouvé, le risque est grand de voir les téléspectateurs décrocher, un par un.

 

Nouveau Jour avait toutes les cartes en main pour devenir un rendez-vous quotidien agréable et captivant. Un cadre plaisant, un casting solide, un concept qui pouvait séduire. Mais ces cinq premiers épisodes laissent un goût d’inachevé. Le sentiment dominant est celui d’une belle idée gâchée par un manque d’audace, un rythme poussif et une narration sans éclat. Dommage, car tout n’est pas à jeter : quelques éléments fonctionnent, mais ils ne suffisent pas à masquer les faiblesses.Reste à espérer que la série saura se reprendre, en densifiant ses intrigues et en donnant plus de relief à ses personnages. Pour l’instant, l’impression est celle d’un pétard mouillé, qui s’éteint doucement avant même d’avoir véritablement explosé.

 

Note : 4/10. En bref, Nouveau Jour avait toutes les cartes en main pour devenir un rendez-vous quotidien agréable et captivant. Un cadre plaisant, un casting solide, un concept qui pouvait séduire. Mais ces cinq premiers épisodes laissent un goût d’inachevé. Le sentiment dominant est celui d’une belle idée gâchée par un manque d’audace, un rythme poussif et une narration sans éclat. 

Disponible sur M6+

 

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