16 Octobre 2025
The Lowdown // Saison 1. Episode 5. This Land?
L’épisode 5 de The Lowdown s’ouvre sur une série d’absences. Les morts s’accumulent, et chaque disparition semble en annoncer une autre. Dale, Blackie, Berta, Allen… quatre noms qui flottent dans l’air comme des échos d’une même tragédie. Chacun a joué un rôle dans la chute de l’autre, et pourtant, rien ne paraît totalement clair. Ce nouvel épisode s’attarde sur les conséquences de ces morts, sur ce qu’elles révèlent des vivants, et sur la manière dont la culpabilité devient un moteur aussi puissant que la vérité. Tout commence avec Frances, encore sous le choc après la mort d’Allen. L’homme qui avait menacé son père a été abattu en plein jour.
Ce fait divers secoue Lee, mais moins qu’on pourrait le croire. Il réagit avec un détachement presque ironique, comme s’il avait fini par s’habituer à voir la mort se glisser dans son quotidien. Pourtant, derrière cette façade, quelque chose se fissure : Frances n’est plus seulement une spectatrice de son enquête, elle devient une victime collatérale de son obstination. Lee tente de la protéger, un peu tard. Il lui interdit désormais de l’accompagner, comme si cette décision pouvait effacer tout ce qu’elle a déjà vu. Sa manière de vouloir la préserver trahit surtout sa peur de ne plus maîtriser la situation. Sa fille est devenue le rappel constant de ce qu’il risque de perdre s’il continue à creuser trop profondément.
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L’arrivée de Wendell, un vieil ami de Lee, marque un tournant. Ce personnage, cynique et usé, incarne une version alternative du héros : celle d’un homme qui a renoncé. Leur relation, fondée sur des années de complicité et d’aigreur, devient le centre émotionnel de l’épisode. Les dialogues entre eux sont d’une franchise rare. Wendell ne ménage pas son ami et lui reproche d’exposer sa fille pour des raisons égoïstes. Il le connaît trop bien pour croire à ses bonnes intentions. Leur échange, à la fois drôle et amer, dévoile deux visions opposées du désespoir : l’un le fuit à travers l’action, l’autre l’étouffe dans la résignation. Leur quête commune — retrouver un terrain nommé Indian Head Hills — agit comme une excuse.
Ce n’est pas tant une enquête qu’un pèlerinage à travers ce qu’ils ont perdu : leurs idéaux, leur jeunesse, leur confiance dans le monde. En cherchant un lieu, ils cherchent aussi à se retrouver, même si leur amitié n’a plus grand-chose de solide. La découverte du terrain convoité par les frères Washberg donne à l’épisode une dimension politique plus nette. Ce lopin de terre, vendu bien au-dessus de sa valeur, devient le symbole d’un système où tout s’achète, y compris le silence. Derrière le nom anodin de White Elk LLC, se cache une transaction douteuse qui semble impliquer Donald Washberg, candidat au poste de gouverneur. Lee devine vite que ce terrain n’a rien d’innocent.
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Ce n’est pas une simple spéculation immobilière : c’est un moyen de faire circuler de l’argent, de financer des ambitions politiques, de blanchir des alliances obscures. Wendell, plus désabusé, y voit surtout une preuve supplémentaire que tout est pourri. Là où Lee cherche encore une vérité à dévoiler, Wendell n’attend plus rien. Leur confrontation physique, grotesque et presque absurde, traduit parfaitement ce fossé entre eux. Deux hommes épuisés, qui se battent pour savoir qui a tort, alors que tout autour d’eux s’effondre. Ce passage, d’un humour grinçant, souligne à quel point la colère et la honte les rapprochent autant qu’elles les détruisent.
Pendant que Lee parcourt l’Oklahoma, Betty Jo reste au centre d’un autre drame. Sa relation avec Donald atteint un point de non-retour. Ce dernier, consumé par la jalousie et le contrôle, découvre que Lee est passé chez elle. La scène entre eux est d’une tension contenue : Donald ne crie pas, il brise les choses. Son autorité politique trouve ici son reflet domestique. Betty Jo, malgré sa peur, refuse de plier. Elle nie avoir trahi, mais son corps tremble. Le moment où il quitte la maison, emportant une arme appartenant à son frère défunt, annonce déjà la suite : la violence va reprendre. Elle n’aura pas le temps de s’expliquer, seulement celui de fuir. La série parvient ici à humaniser Betty Jo sans la transformer en victime pure.
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Elle agit, elle choisit de partir avant qu’il ne soit trop tard. Cette fuite, discrète mais décisive, marque la fin d’une illusion : celle de pouvoir survivre dans un monde où tout le monde ment. Dans cet épisode, Donald prend toute la place. Il incarne ce pouvoir froid, enraciné dans l’arrogance et la peur. Sa participation à une réunion d’hommes influents révèle à quel point son ambition dépasse les frontières du privé. Derrière les discours pseudo-patriotiques et les slogans identitaires, c’est la domination qui s’exprime. Cette scène, presque caricaturale dans sa mise en scène, dit tout de l’Amérique que The Lowdown cherche à dépeindre : un pays où les élites se drapent dans le discours du peuple pour mieux défendre leurs privilèges.
Donald n’est peut-être pas le tueur, mais il reste le moteur de cette corruption morale. La dernière partie de l’épisode plonge Lee dans une atmosphère presque surréaliste. Enlevé par des policiers qui semblent le haïr autant qu’ils le protègent, il se retrouve dans un lieu cauchemardesque : une fête dégénérée où skinheads et forces de l’ordre se confondent. Feux, cris, armes, chaos — tout ce qu’il a tenté d’éviter finit par l’engloutir. Au centre de ce tumulte, un seul visage se détache : celui de Donald Washberg. Le gouverneur présumé tire les ficelles, silencieux et satisfait. La confrontation annoncée ne se produit pas encore, mais tout indique que le moment est proche.
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Lee, encerclé, ne sait plus s’il cherche la vérité ou simplement une sortie. Avec cet épisode 5, The Lowdown poursuit son exploration d’une Amérique à la fois intime et corrompue. Ce n’est plus une enquête classique, mais une descente lente dans les contradictions de ses personnages. Les morts ne sont plus que des prétextes : ce sont les vivants, et leurs mensonges, qui tiennent désormais le premier rôle. Lee, Frances, Betty Jo, Donald, Wendell — chacun à sa manière incarne une vérité partielle. Tous sont coupables de quelque chose, même sans crime. Et si la série continue de poser plus de questions qu’elle n’en résout, c’est peut-être parce que, dans son monde, la vérité n’est pas un but mais un fardeau.
Note : 7.5/10. En bref, avec cet épisode 5, The Lowdown poursuit son exploration d’une Amérique à la fois intime et corrompue. Ce n’est plus une enquête classique, mais une descente lente dans les contradictions de ses personnages.
Disponible sur Disney+
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