Critiques Séries : The Lowdown. Saison 1. Episode 4.

The Lowdown // Saison 1. Episode 4. Short on Cowboys.

L’épisode 4 de The Lowdown, intitulé « Short on Cowboys », s’éloigne légèrement du tumulte habituel pour plonger dans quelque chose de plus intime. L’action laisse place à la parole, à la confession, à l’ambiguïté. C’est un épisode où tout semble à la fois clair et opaque, où chaque révélation soulève davantage de doutes qu’elle n’en dissipe. Tout commence dans un décor familier : un diner américain, un père et sa fille, des tasses de café trop pleines, et un paquet de lettres qui pèse lourd. Lee et Frances décortiquent les écrits laissés par Dale, à la recherche de sens, peut-être même d’une forme de rédemption pour tous ceux impliqués dans sa mort.

Ce moment a quelque chose de fragile. Frances lutte contre la fatigue, Lee contre sa propre agitation. L’un veut comprendre, l’autre veut aller plus vite. Ce duo reste au centre de la série, et cet épisode confirme que leur relation dépasse désormais le simple lien familial : Frances devient une alliée, un repère moral pour un père qui s’enfonce dans les zones grises de son métier et de ses émotions. Mais le calme relatif de cette nuit blanche se brise dès le matin. Frances doit retourner à l’école, et Lee encaisse une nouvelle blessure sentimentale : son ex a accepté la demande en mariage d’un autre. C’est un détail, mais il pèse sur tout l’épisode. À partir de là, Lee agit moins en journaliste qu’en homme blessé.

Le cœur de l’épisode se joue entre Lee et Betty Jo Washberg, la veuve de Dale. Leur rencontre, d’abord fortuite, devient rapidement un jeu de pouvoir. Betty Jo sait ce que Lee a écrit sur elle, et elle n’a pas l’intention de se laisser dompter. Pourtant, entre deux piques, une tension s’installe. Leur déjeuner se transforme en beuverie, puis en confession mutuelle. Chacun cherche quelque chose chez l’autre : Lee veut des réponses, Betty Jo veut être écoutée. Ce n’est pas une relation de manipulation pure, mais un échange entre deux êtres cabossés, trop lucides pour se mentir complètement. La série joue ici avec les codes du film noir : un journaliste désabusé, une femme à la fois victime et complice, un passé trouble. 

L’intérêt ne réside pas dans le suspense, mais dans ce flou moral constant. Qui utilise qui ? Peut-être les deux. Peut-être personne. Au fil des confidences, Betty Jo finit par livrer la vérité la plus lourde de l’épisode. Dale n’était pas le père biologique de Pearl, leur fille. C’est Donald, le frère de Dale, qui l’est. Ce secret ancien explique la querelle qui a précédé la mort de Dale et donne un nouvel éclairage à la rivalité entre les deux frères. Ce n’est pas qu’une trahison familiale : c’est la preuve que tout, chez les Washberg, repose sur une façade. Le mariage entre Dale et Betty Jo était un arrangement. Les apparences de respectabilité masquent des décennies de compromissions. 

Dale, déjà fragile, a vu son monde s’écrouler lorsque la vérité a refait surface. Cette révélation remet en question la nature de sa mort. S’est-il suicidé, incapable de supporter le mensonge ? Ou a-t-il été poussé au bout par ceux qui avaient intérêt à ce qu’il se taise ? L’épisode ne tranche pas, mais laisse planer un malaise persistant. En parallèle, Lee tente de gérer les conséquences de son propre travail. Son journal est poursuivi par Donald Washberg, bien décidé à faire taire toute enquête supplémentaire. La pression monte, et Lee sait qu’il ne lui reste que peu de temps pour faire éclater la vérité. Pourtant, il dévie de son objectif. Son attirance pour Betty Jo brouille la frontière entre le journaliste et l’homme. 

En s’impliquant sentimentalement avec elle, il compromet sa position, mais aussi son intégrité. La série réussit ici à montrer un personnage conscient de ses dérives, sans chercher à les justifier. Ce n’est pas un héros ; c’est un homme qui trébuche, encore et encore, mais continue d’avancer. Pendant ce temps, Allen, le skinhead meurtrier aperçu dans les précédents épisodes, vit ses propres tourments. Son passage dans cet épisode semble anecdotique, mais il ajoute une couche de complexité. L’homme, rongé par la culpabilité, tente de se racheter. Il finit abattu avant d’avoir pu livrer ce qu’il savait. Sa mort ouvre la voie à une menace plus grande, plus diffuse. Quant à Donald, il apparaît toujours comme une figure publique irréprochable. Mais son masque se fissure. 

La manière dont il observe Lee sortir de chez Betty Jo, au petit matin, dit tout : le contrôle qu’il exerce sur son entourage, la jalousie, la peur. Ce regard silencieux clôt l’épisode sur une tension presque étouffante. Ce quatrième épisode confirme ce que The Lowdown installe depuis le début : rien n’est jamais simple. Les personnages ne sont ni bons ni mauvais. Betty Jo n’est pas la manipulatrice que tout le monde décrit, Dale n’était pas un martyr sans faille, et Lee lui-même n’a rien d’un sauveur. Chaque vérité découverte en cache une autre. Chaque aveu semble être une stratégie. L’enquête avance, mais plus elle progresse, plus elle expose les contradictions humaines derrière chaque acte.

C’est cette ambiguïté constante qui rend The Lowdown singulière. La série ne cherche pas à livrer des réponses claires, mais à explorer la complexité du mensonge, du chagrin et du désir. L’épisode 4 de The Lowdown s’éloigne de l’action pour s’attarder sur les relations et les révélations. Ce choix renforce la dimension psychologique de la série et replace Lee au centre d’un réseau de secrets qui le dépasse. Entre la confession de Betty Jo, la disparition d’Allen et la menace de Donald, tout semble converger vers un même constat : la vérité n’a pas de visage unique. Et c’est peut-être pour cela que Lee continue de creuser, quitte à s’y perdre.

Note : 7.5/10. En bref, l’épisode 4 de The Lowdown s’éloigne de l’action pour s’attarder sur les relations et les révélations. Ce choix renforce la dimension psychologique de la série et replace Lee au centre d’un réseau de secrets qui le dépasse.

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