17 Octobre 2025
Chicago Med // Saison 11. Episode 3. Horseshoes and Hand Grenades.
Après un deuxième épisode marquant par le retour de Will Halstead, Chicago Med poursuit sur sa lancée avec un troisième chapitre bien plus intime, où l’émotion l’emporte sur le spectaculaire. Cet épisode, intitulé “Horseshoes and Hand Grenades”, replace Natalie Manning au cœur du drame, confrontée à une épreuve qui réveille ses blessures passées autant qu’elle redéfinit sa relation avec Will. L’épisode reprend directement après les événements du précédent cliffhanger : Owen, le fils de Natalie, a été grièvement blessé lors d’une fusillade. De retour à Chicago, l’ancienne médecin du Gaffney Medical Center doit faire face à l’impensable : son enfant, entre la vie et la mort, souffre d’une lésion rénale grave.
Ce qui frappe dès les premières minutes, c’est la tension silencieuse entre Natalie et Will. Lui, rongé par la culpabilité, tente de garder la tête froide. Elle, submergée par l’angoisse, refuse d’envisager la moindre attente. Cette opposition entre raison médicale et instinct maternel sert de fil conducteur tout au long de l’épisode. Le scénario prend ici le temps de s’attarder sur les émotions des personnages, chose que Chicago Med avait parfois mise de côté ces dernières saisons. Voir Natalie osciller entre colère, désespoir et vulnérabilité, c’est retrouver une facette plus humaine de la série — celle qui explore la frontière trouble entre la vie professionnelle des médecins et leurs propres blessures.
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Le choix de Natalie de vouloir donner un rein à son fils, malgré sa grossesse, illustre parfaitement la complexité du personnage. Ce n’est pas seulement une mère prête à tout pour sauver son enfant : c’est aussi une femme qui refuse de revivre la tragédie de son passé, hantée par la mort de son mari lors de sa première grossesse. Mais sa détermination vire parfois à l’entêtement. Son refus d’écouter les mises en garde de Will et d’Hannah Asher, qui lui rappellent les risques pour le bébé, donne lieu à des échanges tendus. L’épisode montre bien comment la douleur peut brouiller la raison, et comment la peur de perdre à nouveau pousse Natalie dans ses retranchements.
Cette tension atteint son paroxysme lorsqu’elle reproche à Will de privilégier leur futur enfant au détriment d’Owen. Une accusation injuste, mais profondément humaine. Ce moment, aussi maladroit soit-il, permet de comprendre la peur qui guide Natalie : celle de voir sa famille se désagréger sous le poids du drame. Si Natalie semble d’abord s’isoler dans sa douleur, c’est finalement sa discussion avec Hannah qui marque un tournant. Cette conversation, sobre et sincère, permet aux deux femmes de trouver un terrain d’entente. Au lieu de se juger, elles se reconnaissent mutuellement dans leurs faiblesses. Ce moment d’apaisement est sans doute l’un des plus réussis de l’épisode.
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Il redonne à Natalie une dimension plus nuancée, loin de l’image parfois rigide qu’elle renvoyait par le passé. Son empathie retrouvée et sa capacité à s’ouvrir font d’elle une figure plus touchante, plus vraie. Le parallèle entre ces deux femmes, toutes deux confrontées à la maternité et aux sacrifices qu’elle implique, apporte une belle profondeur au récit. Chicago Med rappelle ici qu’au-delà des urgences et des protocoles, ce sont les choix personnels qui définissent vraiment ses personnages. De son côté, Will traverse un arc plus introspectif. Sa culpabilité face à l’accident d’Owen le pousse à remettre en question sa place dans cette famille recomposée. Mais l’épisode choisit de transformer cette fragilité en évolution.
La scène où il lit la lettre d’Owen est d’une simplicité désarmante. En quelques lignes, le jeune garçon exprime ses doutes, sa peur d’être remplacé par le futur bébé — avant de l’appeler “papa” pour la première fois. Ce moment suspendu, sans pathos excessif, résume tout le cœur de Chicago Med : la fragilité des liens humains face à l’imprévu. Ce passage marque la véritable réconciliation entre Will et Natalie. Plus qu’un geste symbolique, l’adoption d’Owen vient boucler un arc narratif entamé il y a plusieurs saisons. Ce n’est pas une fin, mais une nouvelle étape, celle d’une famille enfin unie malgré les cicatrices. En parallèle, les cas médicaux secondaires servent habilement de miroir au drame principal.
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Le duo Frost et Lenox se retrouve face à des parents voulant utiliser le corps de leur fils décédé pour perpétuer une lignée idéalisée. Ce dilemme éthique résonne avec la question centrale de l’épisode : jusqu’où peut-on aller par amour ou par peur de perdre ce qu’on aime ? Lenox, toujours marquée par sa propre maladie, se montre particulièrement incisive, voire téméraire. Sa franchise, parfois brutale, met en lumière un autre thème cher à Chicago Med : le courage de dire la vérité, même quand elle dérange. En définitive, ce troisième épisode de la saison 11 s’impose comme un retour à l’essence de la série.
Pas de rebondissements inutiles ni de suspense artificiel : juste des personnages en proie à leurs émotions, des choix impossibles, et une sincérité rare. Après quelques saisons plus inégales, Chicago Med retrouve ici une justesse qui lui va bien. Ce n’est peut-être pas l’épisode le plus marquant sur le plan de l’action, mais c’est sans doute l’un des plus authentiques sur le plan humain.
Note : 5.5/10. En bref, ce troisième épisode de la saison 11 s’impose comme un retour à l’essence de la série. Après quelques saisons plus inégales, Chicago Med retrouve ici une justesse qui lui va bien.
Chicago Fire // Saison 14. Episode 3. In the Blood.
Après deux premiers épisodes inégaux, Chicago Fire saison 14 semble enfin trouver un certain équilibre avec l’épisode 3, “In The Blood”. Loin d’être révolutionnaire, cet épisode parvient néanmoins à renouer avec une dimension plus intime et humaine, celle qui a longtemps fait la force de la série. Il ne règle pas tout, mais il donne enfin le sentiment que les scénaristes savent où ils veulent aller avec leurs personnages, notamment avec Stella et Kelly. C’est une avancée prudente, mais qui mérite d’être soulignée après un début de saison marqué par les départs, les coupes budgétaires et des intrigues qui semblaient tourner à vide.
Le contexte est posé dès les premières minutes : la ville impose de nouvelles restrictions budgétaires - ce qui est une sorte d’écho amusant aux couples budgétaires imposées par NBC -, et le 51 doit faire face à un manque de moyens et de personnel. Dans cette situation tendue, le commandant Pascal prend les devants, quitte à contourner les règles. Ce choix, risqué mais cohérent avec son tempérament, permet de remettre un peu d’enjeu dans une série qui avait parfois perdu son ancrage dans la réalité du service public. Pour la première fois depuis longtemps, Chicago Fire met vraiment en avant les conséquences concrètes de ces décisions administratives. Les pompiers doivent composer avec moins de ressources, ce qui crée une tension palpable sur le terrain.
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Et cette tension, bien exploitée, donne à l’épisode une tonalité plus juste, moins artificielle que celle des deux précédents. Pascal reste un personnage clivant — son autorité ne fait pas toujours l’unanimité — mais au moins, il agit. Et dans une série où beaucoup de décisions récentes semblaient subir les contraintes de production, cela fait du bien de voir un chef prendre position, même si ses méthodes restent discutables. Au cœur de l’épisode, le parcours de Stella et Kelly retrouve un peu de consistance. Leur décision d’accueillir Isaiah continue d’être explorée, cette fois de manière plus nuancée. Contrairement à l’épisode précédent, où tout semblait précipité, celui-ci prend le temps de montrer leurs différences d’approche.
Kelly, suivant les conseils de Joe, tente de créer du lien par des moments simples : un jeu vidéo, un échange sans pression. Ce n’est pas une grande scène émotionnelle, mais c’est une approche sincère, qui lui ressemble. Stella, de son côté, a plus de mal à trouver sa place. Et cela paraît logique. Isaiah a encore sa mère, et elle doit s’imposer sans remplacer. Cette dualité entre les deux — Kelly dans l’action, Stella dans la réflexion — ramène la série vers quelque chose de plus humain. On retrouve un couple uni, mais pas parfait, qui tâtonne. C’est dans cette hésitation que Chicago Fire redevient crédible. Ce qui fonctionne surtout, c’est que l’épisode laisse enfin la place aux doutes.
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La série reconnaît que la reconstruction après une perte ne se fait pas en un claquement de doigts, et que vouloir aider ne suffit pas toujours. Même si tout cela reste en surface, l’intention est là, et cela suffit à créer un peu d’émotion là où les deux premiers épisodes n’en laissaient plus passer. Autre bonne surprise de cet épisode : Violet Mikami retrouve un rôle plus central. Et cette fois, elle n’est pas définie uniquement par ses relations sentimentales. L’incident auquel elle fait face la touche personnellement, sans pour autant réduire son arc à une simple réaction émotionnelle. Depuis plusieurs saisons, le personnage de Violet a souvent été traité comme la moitié d’un duo — avec Gallo, Hawkins ou Carver — alors qu’elle mérite depuis longtemps d’exister seule.
Cet épisode lui redonne cette autonomie, tout en rappelant qu’elle reste une paramédic compétente et humaine. Ce n’est pas un virage complet, mais c’est une direction intéressante. On sent la volonté de lui redonner de la profondeur, d’en faire autre chose qu’un élément de décor dans les intrigues des autres. Si la série poursuit sur cette voie, Violet pourrait redevenir l’un des piliers émotionnels de Chicago Fire. Même si l’épisode reste centré sur ces trois axes — Pascal, le couple Stellaride, et Violet —, les intrigues secondaires parviennent enfin à s’articuler de manière plus fluide. Contrairement à l’épisode 2, où l’on sentait une cassure entre les scènes d’action et la vie personnelle des personnages, “In The Blood” retrouve un meilleur équilibre.
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Les scènes de caserne respirent davantage, et la dynamique entre les membres du 51 semble plus naturelle. Cela n’efface pas les problèmes de continuité de la saison, ni l’impression de redite autour de certains personnages comme Vasquez, mais au moins, le rythme est plus maîtrisé. Chicago Fire n’a pas encore retrouvé sa pleine intensité, mais cet épisode a le mérite de réintroduire une cohérence narrative et émotionnelle. On sent une direction, même fragile, qui cherche à reconnecter les personnages à leurs motivations profondes. Après un début de saison où tout semblait s’effriter — entre les départs précipités et les intrigues recyclées —, “In The Blood” rappelle que la série peut encore raconter des histoires humaines, quand elle prend le temps de le faire.
Note : 5/10. En bref, ce n’est pas un grand tournant, ni un retour en grâce, mais plutôt une respiration. Un épisode qui, sans prétendre tout réparer, prouve que Chicago Fire n’a pas totalement perdu la flamme.
Chicago PD // Saison 13. Episode 3. Canaryville.
Le troisième épisode de la saison 13 de Chicago PD, intitulé “Canaryville”, recentre le récit sur le couple formé par Kim Burgess et Adam Ruzek. Après un début de saison plus sombre dominé par Dante Torres et ses tourments intérieurs, cette nouvelle intrigue revient à quelque chose de plus intime : la famille, le couple, et les frontières parfois floues entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Depuis plusieurs saisons, Kim et Adam incarnent le cœur émotionnel de la série. Leur relation, marquée par des hauts et des bas, a toujours été traversée par une forme de sincérité qui les rend profondément humains. Aujourd’hui mariés et parents de Makayla, ils essayent de construire un foyer stable tout en restant confrontés à la réalité de leur métier.
Cet épisode illustre bien cette tension permanente : comment trouver un équilibre entre la sécurité que l’on veut offrir à sa famille et la violence inhérente à la vie de policier ? Ce qui distingue cet épisode des précédents, c’est sa manière de nous faire entrer dans le quotidien de Kim et Adam. On les voit chez eux, dans leur quartier, dans ce décor qui tranche avec les ruelles sombres et les scènes d’enquête habituelles. Ces moments donnent une respiration bienvenue à la série. Ils rappellent que derrière les badges et les armes, il y a des êtres humains qui aspirent à des choses simples : un foyer, une stabilité, un peu de paix. Kim et Adam ne sont plus seulement partenaires sur le terrain, ils sont partenaires de vie.
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Ce lien, qui a longtemps été mis à l’épreuve, s’affirme ici dans une belle complémentarité. Ils se comprennent d’un regard, savent quand se protéger l’un l’autre, sans jamais perdre la complicité professionnelle qui a fait leur force à leurs débuts. La série parvient à montrer ce double ancrage – personnel et professionnel – sans tomber dans la caricature du couple parfait. Mais Chicago PD ne s’en tient pas à cette image apaisée. Comme souvent, le drame finit par s’inviter dans la vie de Kim. Ce choix scénaristique divise, car il rappelle que la série a parfois tendance à faire de la souffrance de ses personnages – et en particulier de ses femmes – un ressort narratif récurrent.
Kim Burgess n’en est pas à sa première épreuve : elle a déjà été blessée, kidnappée, traumatisée. Et dans cet épisode, la série semble encore vouloir la confronter à une nouvelle forme de violence. C’est une décision difficile à recevoir, car le personnage a déjà démontré sa force et sa résilience à de nombreuses reprises. On n’a plus besoin de la voir souffrir pour comprendre qu’elle est solide. Pourtant, Chicago PD choisit de la placer dans une situation qui rappelle la vulnérabilité à laquelle tant de femmes sont confrontées au quotidien. Il y a dans cette mise en scène une volonté de réalisme, de montrer que la violence ne s’arrête pas aux frontières du commissariat.
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Mais il y a aussi un risque : celui de banaliser la douleur de Kim, de l’ajouter à une longue liste de traumatismes qu’elle portera sans que la série prenne toujours le temps d’en explorer les conséquences. Ce qui rend cet épisode intéressant, c’est la manière dont il relie le drame à la notion de famille. Kim et Adam forment aujourd’hui un foyer solide, mais cet équilibre reste fragile. L’épisode met en lumière leurs inquiétudes de parents : comment protéger Makayla d’un monde où la violence peut surgir à tout moment ? Comment rester des modèles quand on porte soi-même des blessures invisibles ? Ces questionnements sont au cœur de leur évolution. On sent qu’ils aspirent à un avenir plus stable, peut-être même à s’éloigner du tumulte de Chicago.
Pourtant, leur métier, leur sens du devoir et leur attachement à l’équipe les ramènent toujours à la réalité du terrain. C’est ce tiraillement constant qui rend leur histoire touchante. Après deux épisodes très centrés sur la douleur intérieure de Torres, Chicago PD revient ici à une dynamique plus familière, mais tout aussi chargée d’émotion. On retrouve cette alternance entre action, enquête et moments de vie personnelle qui a toujours été la marque de la série. Le contraste entre la noirceur de l’épisode précédent et la tendresse sous-jacente de celui-ci donne une respiration bienvenue à la saison. L’épisode montre aussi que la série, malgré ses années d’existence, continue d’interroger ses propres choix.
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Faut-il encore confronter ses personnages à la douleur pour qu’ils évoluent ? Ou peut-on désormais les laisser respirer, les voir avancer vers quelque chose de plus apaisé ? Kim et Adam, par leur parcours, symbolisent peut-être cette transition. Ils ne sont plus seulement des policiers en uniforme ; ils sont devenus des figures de stabilité dans un univers qui en manque cruellement. L’épisode 3 de la saison 13 de Chicago PD n’est pas qu’une enquête supplémentaire. C’est une réflexion sur la famille, sur la vulnérabilité et sur la manière dont les blessures personnelles s’entremêlent avec la vie professionnelle.
Même si certains choix scénaristiques peuvent laisser une impression mitigée, l’épisode a le mérite de poser des questions essentielles sur ce que signifie vivre, aimer et protéger dans un monde où tout peut basculer. En suivant Kim et Adam dans cette nouvelle étape, la série nous rappelle que la véritable force ne réside pas dans la capacité à encaisser la douleur, mais dans la volonté de continuer à avancer malgré elle.
Note : 6/10. En bref, une réflexion sur la famille, sur la vulnérabilité et sur la manière dont les blessures personnelles s’entremêlent avec la vie professionnelle. Même si certains choix scénaristiques peuvent laisser une impression mitigée, l’épisode a le mérite de poser des questions essentielles.
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