Critiques Séries : The Walking Dead: Daryl Dixon. Saison 3. Episode 5.

Critiques Séries : The Walking Dead: Daryl Dixon. Saison 3. Episode 5.

The Walking Dead: Daryl Dixon // Saison 3. Episode 5. Limbo.

 

L’épisode 5 de la saison 3 de The Walking Dead: Daryl Dixon donne l’impression d’une respiration forcée dans une série qui, jusque-là, avançait avec une direction claire. Après plusieurs chapitres solides, cet épisode marque un ralentissement évident dans le rythme, comme si la narration hésitait sur la voie à suivre. J’ai eu la sensation d’un épisode à la fois chargé d’idées intéressantes et vidé de véritable progression. Daryl et Carol ont traversé l’enfer pour se retrouver, et leur dynamique est depuis longtemps l’un des piliers émotionnels de la franchise. Pourtant, les scénaristes choisissent de les séparer une nouvelle fois, à seulement deux épisodes de la fin de la saison. 

 

Cette décision semble davantage répondre à une nécessité scénaristique qu’à une logique interne. Daryl prétend avancer plus vite seul, tandis que Carol se voit assignée à la protection d’Antonio et Roberto. Ce choix, qui aurait pu être riche en tension dramatique, paraît au contraire précipité. La séparation des deux personnages aurait pu avoir du sens dans une saison plus longue, où chacun suivrait un arc parallèle avant de se retrouver. Ici, elle donne surtout l’impression d’un détour inutile. La relation entre Carol et Daryl est le cœur de ce spin-off depuis leur réunion en France. Les éloigner sans vraie raison narrative revient à priver la série de son principal moteur émotionnel.

Carol reste un personnage fascinant, mais dans cet épisode, elle paraît étrangement détachée. Depuis sa blessure survenue en mer, elle semble prisonnière d’une fragilité scénaristique qui ne correspond pas à son tempérament. Par moments, elle est lucide et déterminée ; à d’autres, elle paraît effacée, presque passive. J’ai du mal à comprendre si les scénaristes cherchent à la rendre vulnérable ou simplement à la maintenir à l’écart pour justifier la séparation avec Daryl. Ses interactions avec Antonio, par exemple, montrent une tentative d’introduire un nouveau lien émotionnel, mais sans réelle intensité. Ce qui faisait la force de Carol, c’était sa capacité à agir avec conviction, même dans le doute. Ici, elle subit plus qu’elle n’agit. 

 

La série semble hésiter entre poursuivre sa reconstruction personnelle et l’utiliser comme élément de soutien pour d’autres personnages. De son côté, Daryl traverse une intrigue secondaire qui ressemble davantage à une parenthèse qu’à une étape essentielle du récit. Sa rencontre avec un groupe de lépreux isolés dans le désert apporte un décor visuellement marquant, mais le contenu reste mince. J’ai eu le sentiment d’assister à une sorte de quête annexe, comme celles que l’on trouve dans les jeux vidéo : un épisode intéressant sur le moment, mais sans véritable conséquence sur la trame principale. Daryl aide cette communauté à récupérer leur réserve d’eau volée par un groupe d’hommes violents vivant à bord d’un train. 

L’idée a du potentiel : un affrontement dans un paysage aride, des survivants marqués par la maladie, une lutte pour une ressource vitale. Mais cette histoire s’achève aussi vite qu’elle commence, sans laisser de trace durable. Cela souligne un problème récurrent cette saison : des arcs narratifs prometteurs mais trop vite refermés. L’épisode aborde des thèmes intéressants – la marginalisation, la survie collective, la compassion face à la différence – mais sans les explorer pleinement. La colonie de lépreux aurait pu devenir un miroir de ce qu’est devenu le monde post-apocalyptique : un lieu où les exclus se réinventent, où la peur de l’autre s’exprime sous une nouvelle forme. Au lieu de cela, tout se résout en une mission de sauvetage expéditive.

 

Daryl, en bon samaritain, leur vient en aide sans rien en tirer de plus profond. Ce n’est pas que le geste manque de sens, mais il n’apporte rien de nouveau à son évolution. Le public sait déjà qu’il n’est pas indifférent, que sous son apparente froideur se cache une forme de loyauté sincère. Cet épisode ne fait que répéter ce que la série principale avait déjà établi depuis longtemps. L’un des reproches que je fais à cet épisode tient à son rythme. Après la tension du précédent, celui-ci démarre fort — la recherche de Roberto et Justina promettait une intrigue dynamique — mais tout retombe rapidement. Le sauvetage, réglé en quelques minutes, dissipe tout suspense. 

Ce manque de continuité entre les épisodes donne une impression de désordre narratif, comme si chaque scénario fonctionnait indépendamment du précédent. Il y a pourtant des moments visuellement réussis : les plans désertiques, le train tiré par des rôdeurs, ou encore les duels à moto rappellent par instants l’énergie brute d’un film post-apocalyptique à la Mad Max. Mais ces scènes spectaculaires ne suffisent pas à masquer l’absence de progression. Tout semble suspendu dans une sorte de “limbo”, où la série cherche encore son équilibre. Depuis le début de cette troisième saison, The Walking Dead: Daryl Dixon multiplie les pistes : la reconstruction d’un village, la foi, les blessures du passé, les nouvelles alliances, et même des touches de romance. 

 

Ces éléments pourraient coexister harmonieusement s’ils étaient mieux développés. Malheureusement, chaque intrigue semble interrompue avant d’atteindre son plein potentiel. L’impression dominante, en regardant cet épisode, est celle d’une série qui veut trop dire à la fois sans jamais aller au bout d’une idée. J’aurais préféré moins de sous-intrigues, mais un approfondissement des personnages, en particulier celui de Carol, qui mérite un traitement plus nuancé. Le plus frustrant reste la mise à distance entre les deux protagonistes. Leur complicité est la raison principale pour laquelle cette série fonctionne. Chaque scène partagée entre eux apporte un souffle différent, un mélange de tendresse, de respect et de fatigue accumulée. Les séparer, c’est priver la saison de son équilibre émotionnel.

Daryl seul devient un guerrier solitaire que l’on a déjà vu cent fois. Carol seule devient une survivante en quête de sens. Ensemble, ils forment un duo complémentaire, capable de créer ces instants d’humanité qui manquent tant à l’épisode. Je ne comprends pas pourquoi les scénaristes s’obstinent à reproduire ce schéma de séparation, alors que leur réunion avait redonné à la série toute son intensité. L’épisode 5 agit comme une transition, mais sans direction claire. Les promesses du début de saison — la reconstruction, la confrontation morale, la question du retour — semblent suspendues, attendant un dénouement qui tarde à venir. Ce n’est pas un épisode raté, mais un épisode qui ne trouve pas sa place.

 

Certains choix artistiques et thématiques laissent espérer une conclusion plus aboutie : la réflexion sur la solidarité, la loyauté, et le besoin de se reconnecter à l’autre restent au cœur du récit. Il reste cependant peu de temps pour donner à ces idées la cohérence qu’elles méritent. L’épisode 5 de la saison 3 de The Walking Dead: Daryl Dixon donne la sensation d’un récit en perte de repères. Visuellement intéressant, ponctué de moments de tension bien exécutés, il manque pourtant d’âme et d’un véritable fil narratif. Daryl traverse le désert, Carol soigne ses blessures, et le spectateur attend que les chemins se recroisent enfin pour relancer une dynamique qui fait cruellement défaut ici.

 

Ce cinquième épisode n’est pas sans mérite, mais il illustre parfaitement le paradoxe de cette saison : beaucoup d’idées, peu de direction. Si la série veut offrir une conclusion à la hauteur de ce que ces personnages représentent, elle devra cesser de les éparpiller et retrouver ce qui a toujours fait sa force — deux survivants qui, ensemble, trouvent encore des raisons de continuer.

 

Note : 5/10. En bref, l’épisode 5 agit comme une transition, mais sans direction claire. Les promesses du début de saison semblent suspendues, attendant un dénouement qui tarde à venir. Ce n’est pas un épisode raté, mais un épisode qui ne trouve pas sa place.

Disponible sur Paramount+

 

Retour à l'accueil

Partager cet article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
delromainzika

Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog

Commenter cet article