Critiques Séries : The Walking Dead: Daryl Dixon. Saison 3. Episode 6.

Critiques Séries : The Walking Dead: Daryl Dixon. Saison 3. Episode 6.

The Walking Dead: Daryl Dixon // Saison 3. Episode 6. Contrabando.

 

Après un début de saison prometteur, The Walking Dead: Daryl Dixon commence à montrer des signes de fatigue. L’épisode 6 de cette troisième saison laisse une impression mitigée, comme si la série tournait en rond à la veille de sa conclusion. L’univers reste visuellement captivant, mais la narration semble s’être perdue quelque part entre Barcelone et Solaz. Ce nouvel épisode met en lumière un problème déjà perceptible depuis plusieurs semaines : la séparation prolongée entre Daryl et Carol a fait perdre à la série une grande partie de sa tension émotionnelle. Ce sixième épisode tente de jongler entre plusieurs intrigues : Daryl et Paz sur les routes vers Barcelone, Carol empêtrée dans les drames politiques de Solaz, et Fede, dont la descente vers la cruauté se confirme. 

 

Pourtant, malgré la densité apparente du scénario, le sentiment dominant reste celui d’une stagnation. Daryl continue d’enchaîner les missions et les alliances temporaires. Après les lépreux de l’épisode précédent, le voici plongé dans une nouvelle communauté réfugiée à proximité de Barcelone. L’idée aurait pu ouvrir une perspective différente sur la survie post-apocalyptique en Europe, mais la construction reste la même : un groupe opprimé, un chef corrompu, et Daryl qui finit par régler le problème à coups de couteau et de bon sens.  Ce schéma répétitif finit par réduire l’impact des situations, pourtant riches en potentiel. De son côté, Carol reste bloquée dans une intrigue secondaire où elle n’a plus la même présence qu’autrefois. 

La voir cantonnée à des scènes d’attente et de soins, alors qu’elle a prouvé depuis longtemps qu’elle était l’un des personnages les plus déterminés de la franchise, est frustrant. L’épisode révèle enfin les intentions réelles de Fede, le maire de Solaz. Ce personnage, qui paraissait jusqu’ici ambigu, bascule définitivement dans la noirceur. Le poison administré à Roberto devient le déclencheur de cette révélation, tout comme la découverte du passé partagé entre Fede et Antonio. Leur rivalité trouve son origine dans une histoire d’amour tragique, celle de Maria, la défunte épouse d’Antonio. Cette relation passée devient la clé d’une rancune mal digérée et d’un pouvoir exercé par vengeance.

 

L’idée aurait pu être forte si elle avait eu plus de temps pour s’installer. Le parallèle entre Fede et certains anciens antagonistes de The Walking Dead est évident : un homme ordinaire, corrompu par la peur et le regret. Pourtant, là où un Negan ou un Gouverneur imposait une vision cohérente du monde, Fede apparaît plus comme une pièce forcée dans le puzzle, un méchant par défaut. Ce basculement rapide donne le sentiment d’un raccourci scénaristique. Sa complexité morale, entre collaboration forcée et désir de contrôle, n’est qu’effleurée. Le personnage méritait un développement plus patient, surtout après avoir été présenté comme un leader soucieux de la survie collective.

Depuis son retour dans la série, Carol semblait destinée à retrouver une place centrale aux côtés de Daryl. Pourtant, la mise à distance entre les deux n’a fait que s’accentuer. Dans cet épisode, Carol se retrouve une fois de plus confinée à Solaz, oscillant entre compassion et inertie. Son rôle se limite à découvrir la vérité sur Fede et à prendre soin de Roberto, sans que cela n’impacte réellement l’intrigue principale. Ce traitement soulève une question que je me pose depuis plusieurs épisodes : pourquoi ramener Carol si c’est pour la laisser en marge ? Melissa McBride a prouvé plus d’une fois qu’elle pouvait donner de la profondeur à Carol, qu’il s’agisse de sa douceur trompeuse ou de sa brutalité maîtrisée. 

 

Ici, cette dualité disparaît presque entièrement. Sa relation naissante avec Antonio apporte quelques nuances, mais elle reste fragile. Antonio s’ouvre à elle, partage sa douleur, tandis que Carol reste en retrait, presque silencieuse. Cette retenue fait partie de son caractère, certes, mais l’écriture semble avoir oublié que Carol agit autant qu’elle ressent. L’avoir cantonnée à un rôle de spectatrice dans une intrigue locale réduit la portée du personnage. Pendant que Carol cherche des réponses, Daryl poursuit sa route avec Paz. Leur duo fonctionne correctement, mais il renforce l’impression que la série s’éparpille. Paz apporte une énergie nouvelle et un regard différent sur ce monde dévasté. 

Sa détermination, son lien avec les réfugiés et sa connaissance du terrain donnent un certain réalisme à leurs échanges. Pourtant, la répétition du schéma de “nouvelle communauté en détresse” finit par lasser. Depuis trois saisons, Daryl traverse une succession de lieux où il devient à chaque fois le sauveur providentiel. Le problème n’est pas dans l’action – certaines scènes de combat dans Barcelone sont bien chorégraphiées – mais dans la redondance. Les dilemmes, les dialogues, les confrontations, tout semble suivre une formule prévisible. La beauté des paysages espagnols, les ruines de la ville, ou encore la scène à la cathédrale rappellent que Daryl Dixon dispose d’un cadre unique dans l’univers The Walking Dead. 

 

Mais l’écriture peine à donner un sens durable à ces déplacements. Daryl agit, frappe, puis repart, sans que cela n’évolue vraiment sur le plan émotionnel. L’épisode évoque pourtant des thèmes pertinents : la loyauté, la mémoire, le poids du passé. Fede incarne la rancune, Antonio la culpabilité, Carol la compassion, et Daryl la résistance. Tout cela pourrait s’assembler en un grand récit sur la reconstruction morale dans un monde dévasté. Mais chaque fil narratif reste isolé. Là où la série principale parvenait à construire des arcs sur plusieurs épisodes, Daryl Dixon semble se précipiter, comme si chaque idée devait être conclue avant la suivante. 

Cette fragmentation empêche l’attachement durable aux personnages secondaires, pourtant essentiels pour donner du relief à l’histoire. Ce sixième épisode met aussi en lumière un problème structurel : la répétition. Daryl arrive dans une nouvelle communauté, découvre un conflit interne, puis repart. Ce schéma, répété plusieurs fois dans la saison, finit par émousser l’impact dramatique. À force de vouloir multiplier les décors et les groupes, la série perd de vue son fil conducteur. J’aurais préféré que le scénario se recentre sur le lien entre Daryl et Carol, sur la manière dont ces deux survivants expérimentés affrontent un monde étranger ensemble. Leur relation n’a jamais eu besoin de dialogues appuyés pour exister. 

 

Il suffisait d’un regard ou d’une décision partagée pour comprendre leur complicité. Aujourd’hui, cette alchimie est absente, diluée dans des intrigues secondaires. Il faut reconnaître que la réalisation conserve une identité visuelle forte. L’Espagne post-apocalyptique est filmée avec soin, entre décors naturels et lumière sèche. Les séquences d’action, notamment lors de l’embuscade à Barcelone, sont efficaces et bien rythmées. Le parallèle entre Daryl et la légende de Saint-Georges, évoqué dans la narration, est une belle idée, même si elle arrive un peu tard dans l’épisode. Malgré ces réussites visuelles, l’émotion ne suit pas.

Les enjeux manquent de tension, et les moments censés frapper le spectateur se dissipent aussitôt. La série semble consciente de sa fatigue, sans parvenir à s’en extraire. L’épisode 6 de la saison 3 de The Walking Dead: Daryl Dixon laisse l’impression d’une série en perte de direction. Les décors restent magnifiques, les acteurs investis, mais l’histoire s’enlise dans des répétitions et des choix narratifs discutables. Carol est sous-exploitée, Daryl s’épuise à force de solitude, et les nouveaux antagonistes manquent de consistance.

 

À un épisode de la fin, j’espère encore un sursaut, quelque chose qui reconnecte cette saison à ce qui en faisait la force : deux survivants marqués par le monde, avançant ensemble malgré leurs blessures. Cet épisode, lui, ressemble davantage à une halte avant la tempête, un moment suspendu où la série cherche son souffle.

 

Note : 5/10. En bref, l’épisode 6 de la saison 3 de The Walking Dead: Daryl Dixon laisse l’impression d’une série en perte de direction. Les décors restent magnifiques, les acteurs investis, mais l’histoire s’enlise dans des répétitions et des choix narratifs discutables. 

Disponible sur Paramount+

 

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