Critiques Séries : The Walking Dead: Daryl Dixon. Saison 3. Episode 7 (season finale)

Critiques Séries : The Walking Dead: Daryl Dixon. Saison 3. Episode 7 (season finale)

The Walking Dead: Daryl Dixon // Saison 3. Episode 7. Solaz del Mar.

SEASON FINALE

 

La saison 3 de The Walking Dead: Daryl Dixon s’achève sur un épisode qui, sans être dénué d’intérêt, peine à offrir la conclusion attendue. Après plusieurs semaines de tension, de séparations et de retrouvailles manquées, ce dernier chapitre intitulé “Solaz del Mar” tente de réunir les fils épars d’une intrigue devenue complexe, mais le résultat laisse planer une impression étrange : celle d’un cycle qui se termine sans véritable fin. Daryl et Carol poursuivent toujours leur périple à travers l’Espagne, une route semée d’embûches et de rencontres plus ou moins marquantes. Pourtant, malgré quelques séquences efficaces et des idées visuelles intéressantes, cet épisode final manque de souffle. 

 

Il clôt une saison dense sans réellement donner la sensation qu’un nouveau chapitre s’ouvre naturellement. Depuis leur arrivée sur les côtes espagnoles, Daryl et Carol ont dû composer avec une série de drames politiques et humains. Solaz del Mar, ce refuge devenu piège, concentre à lui seul tout ce qui fait la force — et parfois la faiblesse — de cette série : la tension, les dilemmes moraux, mais aussi une tendance à se répéter. L’épisode s’ouvre sur un retour inattendu : Codron, figure du passé, refait surface après avoir miraculeusement retrouvé la trace du duo. Le hasard est un peu trop parfait, surtout dans un univers où la survie dépend souvent d’un simple détail. 

Son apparition relance brièvement l’attention, mais elle souligne aussi les limites du scénario, qui peine parfois à justifier ses coïncidences. Alors que Daryl et Paz se préparent à attaquer El Alcazar, ce lieu de pouvoir où se décide le sort des captives de “La Ofrenda”, la tension monte. L’idée d’un rituel où les jeunes femmes sont offertes à une élite décadente fonctionne comme une métaphore du monde d’avant, celui que les survivants croyaient révolu. Mais ce décor, pourtant riche de potentiel, n’est qu’effleuré. Le chaos éclate trop vite, et le spectateur n’a pas le temps de ressentir la menace avant que tout parte en flammes — littéralement. Depuis le début de cette saison, Daryl est présenté comme un survivant presque invincible. L’épisode final accentue encore cette impression. 

 

Chaque affrontement tourne à son avantage, chaque tir est parfait. Le personnage, autrefois rugueux et imprévisible, devient ici une figure héroïque presque figée. Cette évolution soulève une question : où est passée la fragilité qui faisait de Daryl un protagoniste si humain ? Son rapport à la violence, sa manière d’affronter la perte, son instinct de survie — tout cela semble lissé au profit d’un rythme d’action plus convenu. Le final tente de lui offrir un moment de bravoure dans une séquence d’infiltration au cœur d’un bal macabre, où il se déguise pour sauver Justina. L’idée est bonne, presque théâtrale : les riches festoient tandis que les morts dansent au bout de fils, avant de se retourner contre leurs maîtres.

Cette scène fonctionne visuellement, et son sous-texte a quelque chose d’ironique dans un monde déjà ravagé. Mais derrière la symbolique, l’émotion reste à distance. Tout semble prévu pour impressionner davantage que pour toucher. De son côté, Carol continue d’exister dans une bulle parallèle. Coincée à Solaz, elle tente de sauver ce qu’il reste d’Antonio et de Roberto. Le sacrifice d’Antonio dans l’épisode précédent plane encore sur ses épaules, et son attachement à ce lieu la ramène à ses vieux démons : protéger coûte que coûte, quitte à se perdre dans le processus.

 

Fede, devenu l’ennemi principal, incarne cette autorité corrompue prête à tout pour maintenir son pouvoir. Sa manipulation de Dona Marga et sa volonté de transformer la peur en arme rappellent les pires leaders rencontrés dans l’univers Walking Dead. Pourtant, sa chute arrive presque trop vite. Carol découvre la vérité, Justina révèle les mensonges, et en quelques minutes, le tyran s’effondre. Le rythme laisse peu de place à la tension dramatique. Carol, pourtant centrale dans la série, reste cantonnée à un rôle d’observatrice dans la première moitié de l’épisode. Elle agit, mais toujours en réaction. Son potentiel émotionnel n’est pas exploité à sa juste mesure, surtout dans un final qui aurait pu renouer avec sa dimension la plus combative.

Le dernier acte concentre tout ce que l’épisode aurait pu développer plus tôt : la confrontation entre Fede et Daryl, la rébellion à Solaz, la réunion tant attendue de Daryl et Carol. La mise en scène retrouve alors un souffle, mais il arrive tard. Le face-à-face final sur la plage, marqué par l’incendie du bateau, clôt symboliquement cette saison. Ce navire en flammes, seul espoir de retour vers l’Amérique, représente à la fois la fin d’un rêve et le début d’un nouveau cycle. Le duo est condamné à rester en Espagne, piégé entre passé et avenir. Le choix est cohérent avec la logique de la série — Daryl ne rentre jamais vraiment chez lui — mais il soulève une vraie question : que reste-t-il à raconter ? 

 

Tous les antagonistes ont été éliminés, les arcs secondaires résolus, et les mystères de Solaz semblent clos. Le feu du bateau ne suffit pas à relancer la curiosité. Cette saison a exploré des thématiques intéressantes : la reconstruction du pouvoir, la corruption morale, et le prix du sacrifice. Certains moments ont trouvé un vrai écho, notamment dans les tensions entre Fede et sa mère ou dans le dilemme d’Elena face à la survie de son fils. Ces fragments d’humanité rappellent ce qui rend The Walking Dead toujours pertinent : la façon dont les survivants tentent de conserver un sens à leur existence au milieu du chaos. Mais ces moments sont souvent noyés sous le poids d’une narration qui s’éparpille. 

L’épisode 7 en est le parfait exemple : de bonnes idées, mais peu de temps pour les faire respirer. L’alternance entre les intrigues de Daryl, Carol et Justina fragmente le récit au lieu de le renforcer. Sur le plan visuel, la série reste fidèle à son identité. Les paysages espagnols, les ruines baignées de soleil et les séquences nocturnes à la lueur du feu donnent au final une atmosphère presque méditerranéenne, loin du gris américain des débuts. Le contraste entre beauté et violence fonctionne encore. La bande-son, notamment la reprise en espagnol de “Hurt” de Nine Inch Nails, accompagne le générique de fin avec une mélancolie bienvenue. 

 

Ce dernier plan, Daryl et Carol face à la mer en flammes, est sans doute l’un des plus beaux de la saison. Il résume tout : deux âmes épuisées, prêtes à repartir sans savoir vers quoi. L’épisode clôt une saison en demi-teinte. Ni ratée, ni pleinement aboutie, elle donne l’impression d’un chapitre de transition. Le duo fonctionne toujours, mais leur séparation prolongée a affaibli la dynamique qui faisait la force de la série depuis la saison 2. L’annonce d’une saison 4 déjà en tournage en Espagne laisse penser que cette aventure européenne n’est pas prête de s’achever. Reste à espérer que la suite saura redonner du sens à cette errance, et surtout, qu’elle offrira à Carol une place plus active aux côtés de Daryl.

 

Note : 5/10. En bref, The Walking Dead: Daryl Dixon continue d’explorer les ruines du monde avec un regard plus intime, parfois poétique, mais souvent frustrant. Cet épisode final, à l’image du bateau qui brûle, détruit une partie de ce qui tenait encore debout, pour mieux préparer le terrain à quelque chose d’autre. Reste à savoir si la flamme tiendra jusqu’à la prochaine traversée.

Disponible sur Paramount+

The Walking Dead: Daryl Dixon est renouvelée pour une saison 4 qui sera aussi la dernière de la série. 

 

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