Critiques Séries : Watson. Saison 2. Episode 1.

Critiques Séries : Watson. Saison 2. Episode 1.

Watson // Saison 2. Episode 1. A Son in the Oven.

 

La saison 2 de Watson s’ouvre sur un épisode au titre évocateur, « A Son in the Oven ». Après une première saison inégale, cette reprise tente de renouer avec ses intrigues médicales tout en réinstallant les tensions émotionnelles laissées en suspens. Mais au lieu d’un redémarrage fluide, ce premier épisode ressemble davantage à une longue mise au point. Dès les premières minutes, la série cherche visiblement à rafraîchir la mémoire du spectateur. Chaque scène semble rappel­er un pan de la saison précédente : les relations, les trahisons, les réconciliations… Tout est exposé avec insistance, au détriment du naturel. Ces dialogues explicatifs finissent par donner l’impression d’un résumé plus que d’une reprise.

 

Le montage multiplie les vignettes introductives : Watson auprès de Laila, Sasha et Stephens au réveil, Shinwell plongé dans ses dossiers… L’intention est claire : recadrer les personnages dans leur nouvelle dynamique. Pourtant, ces séquences n’ont pas le souffle attendu. Le discours de Shinwell, qui revient sur la disparition d’Ingrid et sur ses propres fautes passées, illustre bien cette tendance à la lourdeur. Chaque mot semble calibré pour combler les oublis du spectateur plutôt que pour faire avancer le récit. L’affaire du jour ramène Watson dans un cadre plus intime. La patiente n’est autre qu’Elizabeth, la mère de Mary, son ex-femme. Cette dernière tombe malade de façon mystérieuse après avoir cuisiné, et ses symptômes évoquent une forme de démence soudaine. 

Ce choix narratif recentre temporairement la série autour des émotions familiales, et surtout autour de la relation complexe entre Watson, Mary et Laila. Le scénario met en place une tension triangulaire un peu artificielle : Mary reste présente à chaque étape du diagnostic, tandis que Laila incarne une présence plus distante mais toujours observatrice. Ces interactions laissent entrevoir un terrain émotionnel intéressant, mais la mise en scène peine à dépasser les échanges convenus. L’enquête médicale prend rapidement des allures d’énigme psychologique : Elizabeth semble bloquée dans une illusion où elle se croit enceinte, âgée de vingt-cinq ans. 

 

C’est l’âge qu’elle avait lorsqu’elle a vécu un épisode clé de sa vie : la naissance d’un fils qu’elle avait fait adopter. Ce souvenir devient la clé du mystère et relie la maladie à un secret de famille longtemps enfoui. Le mélange entre médecine et déduction, marque de fabrique de Watson, produit ici des effets inégaux. Le diagnostic se construit moins à partir d’indices médicaux qu’à travers des révélations presque romanesques. Watson finit par découvrir que ce fils perdu, Miles, travaille dans une boulangerie de quartier. Ce rebondissement repose sur des coïncidences difficiles à avaler, et l’enquête médicale glisse vers une mécanique de polar trop prévisible.

Ce type de scénario met en lumière le principal dilemme de la série : chercher à combiner la structure d’un drame hospitalier classique avec l’héritage de Sherlock Holmes. Le résultat manque souvent de cohérence. Watson se contente d’affirmer, à chaque déduction improbable, qu’il « est un détective », comme pour justifier la logique vacillante du récit. Malgré tout, l’épisode réserve un moment de sincérité : la rencontre entre Miles et Elizabeth à l’hôpital. Lui découvre que cette femme qu’il croyait inconnue venait en réalité chaque jour dans sa boulangerie, silencieuse mais fidèle. Ce geste, à la fois simple et chargé de tendresse, donne enfin un peu de poids émotionnel à un épisode jusque-là mécanique. 

 

Le don de foie qui sauve Elizabeth s’accompagne ainsi d’une forme de réconciliation familiale. Le final annonce plusieurs pistes pour la saison : la possible réintégration d’Ingrid, désormais consciente de ses troubles de personnalité, et surtout la réapparition de Sherlock Holmes, jusqu’ici absent de la série. Ces deux éléments laissent présager un repositionnement du récit, mais rien n’indique encore si la série saura en tirer parti. Ce premier épisode montre une série toujours en quête d’équilibre. Les personnages existent davantage par les fonctions qu’ils remplissent dans le scénario que par une réelle épaisseur psychologique. 

Watson reste au centre, mais son humanité paraît diluée entre ses relations affectives et son obsession du diagnostic. L’intention d’ouvrir cette nouvelle saison par un cas lié à sa vie personnelle aurait pu lui donner plus de relief. Pourtant, les dialogues forcés et la mise en scène didactique freinent toute immersion. Le résultat tient davantage du rattrapage narratif que d’un véritable renouveau. Cette reprise de Watson cherche à renouer avec ses fondamentaux tout en corrigeant les maladresses passées. L’idée de lier drame médical et secrets familiaux fonctionne par moments, mais la lourdeur de l’écriture et les coïncidences invraisemblables limitent son impact. 

 

L’épisode pose néanmoins les bases de futurs développements, notamment autour du retour d’Ingrid et de la réapparition de Sherlock. Reste à savoir si la suite saura enfin donner à Watson une identité claire : celle d’un drame humain plus que d’une copie hésitante entre deux genres.

 

Note : 4/10. En bref, un retour chargé de maladresses et de faux départs qui ne donnent pas l’envie frénétique de poursuivre l’aventure. La saison 1, déjà très médiocre, n’a pas arrangé les choses. 

Prochainement en France 

 

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