Critiques Séries : X-Files. Saison 4. Episodes 11 et 12.

Critiques Séries : X-Files. Saison 4. Episodes 11 et 12.

X-Files // Saison 4. Episodes 11 et 12. El Mundo Gira / Leonard Betts.


X-Files adore chercher des explications scientifiques à tout phénomène paranormal qu’il puisse exister dans ce monde. Le mythe du Chupacabra est un mythe connu qui provient du folklore mexicain et que X-Files va forcément introduire dans une histoire centrée sur une communauté latino qui croit énormément à ce genre de phénomènes. Cet épisode pourrait être mis dans le même panier que « Teso Dos Bichos » de la saison précédente, c’est à dire ce qui se fait de plus médiocre dans l’univers de X-Files. Et une fois de plus, John Shiban tente de nous faire avaler ses histoires sur le folklore mexicain. C’est dingue qu’il ait autant insister car c’est tout de même ce qui se fait de plus mauvais dans la série (et ce même s’il a co-signé un excellent épisode et il s’agit du suivant, « Leonard Betts »). Je me souviens de ces histoires sur des histoires de légendes mexicaines et cela n’a jamais été ma tasse de thé dans aucune série (même celles qui se sont inspirées de X-Files par la suite comme Supernatural qui a déjà tenté une relecture elle aussi des mythes et des légendes de toutes sortes). Conceptuellement, X-Files est une série procédurale qui fonctionne donc avec une intrigue par épisode (quand elle ne se concentre pas sur la mythologie de la série). Cet épisode entre à merveille dans la conception de la série.

Certaines scènes même sont assez ridicules et je ne parle pas que de la scène d’ouverture qui est tout de même sacrément mauvaise et qui donne l’impression de plonger dans un très mauvais épisode des Experts avec des montres (et je crois bien que cette dernière a déjà tenté de le faire lors de la saison 10 avec ce tueur qui se faisait passer pour une créature du genre). C’est une bonne idée sur le papier mais l’exécution manque cruellement de rythme et donne souvent l’impression que la série ne sait pas quoi faire de cette (bonne) idée de départ. Bien que John Shiban soit un bon scénariste au fond, il n’est pas ici au sommet de son art. Des séries de ce genre là peuvent faire des choses particulièrement jouissives quand elle se concentre sur ce qu’elles connaissaient et maîtrise et je crois que les légendes mexicaines ce n’est pas la tasse de thé de X-Files. D’autres viendront alors me dire que X-Files a déjà réussi des épisodes qui déconstruisent l’histoire et la façon de raconter l’histoire. Ce n’est pas non plus un épisode très étayé et très intelligent. On n’a pas l’impression d’apprendre quoi que ce soit sur la science de la série et c’est l’un des autres problèmes de X-Files quand elle ne sait pas forcément quoi faire. Et puis la structure des révélations de l’épisode ne nous réserve aucune surprises là non plus.

En effet, on apprend quelque chose, on voit ce que c’est, on voit comment les immigrants vivent et ce qui leur fait peur, on passe du temps avec des gens du coin et puis l’on se rend compte que finalement X-Files n’a pas parlé du Chupacabra si ce n’est effleuré la mythologie de cette créature. Comme quoi… Heureusement que Mulder et Scully sont là afin de nous rappeler que ces deux là c’est du solide et que sans eux, des épisodes comme celui-ci seraient parmi les plus faciles à oublier des épisodes d’une série policière lambda. Et puis il y a la fin de l’épisode, confuse et étrange. Elle ne nous apporte rien de plus et surtout aucune véritable surprise. La vraie réussite pour nous c’est donc « Leonard Betts », co-écrit entre Vince Gilligan (oui !), John Shiban (de l’épisode précédent et Frank Spotnitz (oui !). Et pour la mise en scène, on s’en remet au maître, Kim Manners (décédé en 2009) et qui après avoir officié sur X-Files est devenu un réalisateur fétiche de Supernatural. Mais pour ce qui est de « Leonard Betts », cet épisode parvient à nous tenir en haleine du début à la fin avec cette histoire d’homme capable de se régénérer. Il n’y a pas d’explication scientifique à cette histoire et au fond tant mieux (même si Fringe aurait réussi à expliquer le phénomène à cause d’une transmutation avec je ne sais trop quoi).

Ce qui est souvent génial dans X-Files c’est qu’il y a des cas comme celui-ci qui n’ont pas vraiment d’explications scientifiques (on pourrait aussi parler du cas de Toom par exemple, qui n’a pas d’explication lui non plus). Et puis les cinq dernières minutes de cet épisode sont brillantes. Elles nous font oublier pas mal de choses et surtout l’épisode précédent qui était assez long et ennuyeux à suivre. On pourrait même presque oublier le reste de l’épisode après cette fin terriblement efficace. C’est tout de même impressionnant d’avoir un épisode aussi fort d’un point de vue horreur et terreur. On ne s’y attend pas nécessairement. La fin de cet épisode permet aussi d’indiquer que Scully pourrait bien avoir un cancer et c’est la première fois que la série le suggère dans l’histoire de la série. La première indication était dans l’épisode 4.04 « Unruhe » quand Schnauz pointe le nez de Scully. La seule vraie explication scientifique de cet épisode est le liquide de Betts, le « providone loden » qui est utilisé par les chercheurs dans des recherches sur les amphibiens. Pour les fans de X-Files, cet épisode aurait une référence cachée à l’enlèvement de Scully alors que Betts se retrouve dans l’ambulance 208 et que Scully se réveille à 2:08am avec son saignement de nez (ce serait donc une référence à l’épisode 2.08, où Scully revient après son enlèvement).

Pour en revenir à l’épisode en lui-même, être diffusé après le Superbowl est quelque chose de très important et pour une série c’est souvent l’occasion de gagner le coeur de nouveaux téléspectateurs. Cet épisode ne peut que donner envie d’en voir plus (et pas seulement pour le cliffangher qui reste suggestif, surtout si l’on n’a jamais vu aucun autre épisode de la série). Si cela n’a pas joué énormément sur les audiences de la série (comme pour beaucoup de séries d’autre genre d’ailleurs), cela a tout de même permis de nous offrir un épisode particulièrement horrifique. La série pousse alors tout ce qu’elle peut pousser à l’extrême (et surtout l’univers visuel confié à Kim Manners histoire d’être sûr et certain que celui-ci allait être réussi), sans parler de l’utilisation de l’univers de la série dans toute sa splendeur (et pas seulement pour Betts lui-même et son histoire). La série utilise aussi la relation entre Mulder et Scully et la façon dont elle est actuellement utilisée dans la série (pas de recap entre les deux personnages). C’est aussi ambitieux de montrer un tel épisode en guise de post-Superbowl car il n’y a pas vraiment d’enjeux gros pour les personnages de la série (on sait pertinemment que Scully ne va pas être en danger dans les 5 dernières minutes de l’épisode).

L’une des lignes les plus importantes de cet épisode (et qu’il faut probablement retenir si l’on veut se souvenir du point de départ) c’est « You have something that I need » et ce dont il a besoin c’est justement du cancer. Au fond ce n’est qu’une suggestion sur la santé de Scully (et c’est fait de façon très minutieuse d’ailleurs) mais ce n’est pas que ça. Cet épisode démontre donc une fois de plus que X-Files a un univers très complexe qu’elle sait mettre en scène au travers d’intrigues de cas de la semaine absolument banal au premier abord et qui s’avèrent être beaucoup plus complexe au final. Par ailleurs, pour la petite anecdote, cet épisode a été diffusé derrière le Superbowl et a obtenu la meilleure audience de toute l’histoire de la série (9 saisons tout de même et il est impossible que le retour de la série en 2016 fasse aussi fort, ce serait un comble).

Note : 3.5/10 et 10/10. En bref, en utilisant à merveille l’univers de X-Files dans le second épisode la série brille. Le premier est à oublier.

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