20 Juin 2015
Spy // De Paul Feig. Avec Melissa McCarthy, Jason Statham et Rose Byrne.
Après Mes meilleures amies et Les flingueuses, Paul Feig récidive avec Spy, beaucoup plus réussi que le précédent mais n’égalant pas le premier. Le créateur de Freaks & Geeks est aussi pour la première fois scénariste de l’une de ces comédies, tentant d’apporter ici tous les ingrédients nécessaire pour faire une comédie d’espionnage ultra référencée et réussie. Ce n’était pas gagné, surtout quand on passe après l’excellent Kingsman qui avait su donner un coup de fouet à l’espionnage en étant drôle, amusant et surtout particulièrement prenant. L’avantage de Spy est de se moquer du genre à sa façon. Paul Feig utilise alors tout un tas de registres (les twists à gogo, les blagues référencées - un Martini et un générique pour James Bond, une méchante qui a la classe, etc.). Il y a tout un tas de choses qui ne sont pas sans rappeler les films d’espionnages que l’on a pu aimer depuis sa plus tendre enfance. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti. J’ai même retrouvé un peu de la folie des Bond avec Roger Moore. C’est loin d’être une critique ici, c’est même une qualité. Le tout se retrouve affublé bien entendu de Melissa McCarthy à nouveau très en forme. Cette dernière a beau rester presque dans le même registre, ses personnages sont toujours hilarants et ici, elle nous offre les meilleures répliques du film.
Susan Cooper est une modeste et discrète analyste au siège de la CIA. Héroïne méconnue, elle assiste à distance l’un des meilleurs espions de l’agence, Bradley Fine, dans ses missions les plus périlleuses. Lorsque Fine disparaît et que la couverture d’un autre agent est compromise, Susan se porte volontaire pour infiltrer le redoutable univers des marchands d’armes et tenter d’éviter une attaque nucléaire…
Si certains running gag peuvent être un peu lourds sur les bords (Aldo l’italien dragueur), certains sont plutôt réussis dans leur ensemble (notamment tout ce qui tourne autour de Rose Byrne mais aussi de l’excellente Miranda Hart (cette dernière forme un excellent duo avec Melissa McCarthy) et un Jason Statham étrangement drôle. On découvre donc un peu plus de la panoplie comique de ce dernier et c’est même une excellente idée. Ce qui avait tout du pastiche s’avère être beaucoup plus malin dans le sens où le film de Paul Feig est beaucoup plus que ça : un film d’espionnage comique et rien de plus. Mais ce film avait justement tout pour être raté dans ce sens là et pourtant… En effet, Melissa McCarthy porte le film du début à la fin, imposant son comique de la situation aussi bien que ses onomatopées (un petit rire trop fort dans un restaurant et tout le monde prend un fou rire dans la salle). Ce ne sont que des petites choses mais elles sont très importantes dans l’appréciation d’un tel film. Par ailleurs, on pourrait presque regretter qu’il y ait quelques temps morts. Ils ne sont pas nombreux mais justement, le film en a tellement peu que du coup on a l’impression qu’à ces moments là on s’ennui.
Pas de personnages drôles, pas de répliques cultes, pas de gags outranciers, rien du tout, alors que le film tente de faire évoluer son histoire. Le film tombe donc parfois dans certains pièges répétitifs ou encore dans certaines lourdeurs passagères mais l’appréciation générale fait son effet. C’est drôle et c’est tout ce que j’ai envie de retenir. Je suis très grand client de Melissa McCarthy (que je déteste pourtant dans Mike & Molly). On retrouve face à elle une autre actrice de l’écurie Chuck Lorre : Allison Janney (co-héroïne de la comédie Mom sur CBS) qui, pour le peu de scènes qu’elle a dans ce film, est tout de suite un personnage mémorable qui lui colle à la peau. Côté mise en scène, Paul Feig ne fait pas de fioritures en tout genre et reste à la comédie classique qu’il sait faire depuis des années. Ce n’est ni surprenant, ni mauvais pour autant. C’est simple comme il fallait probablement l’entendre et c’est déjà pas mal. Finalement, Spy est une assez agréable surprise avec une actrice principale drôle, gauche comme il faut pour du bon comique de situation et le tour est joué. Sans compter sur une panoplie de seconds rôles particulièrement forts. L’avantage de Paul Feig est d’avoir réussi à faire un film d’espionnage ultra féminin (féministe même) où la méchante, l’espionne de choc et la patronne de la CIA ne sont que des femmes. J’ajouterais à cela la coéquipière capable de faire du rentre dedans à 50 Cent et tirer quelqu’un au sniper (tout cela avec la voix anglaise de Roselyne Bachelot). Parfait.
Note : 7.5/10. En bref, avec une Melissa McCarthy en forme, Spy s’avère être une comédie féminine et féministe succulente.
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