Critiques Séries : Severance. Saison 1. Episodes 1 et 2.

Critiques Séries : Severance. Saison 1. Episodes 1 et 2.

Severance // Saison 1. Episodes 1 et 2. Good News About Hell / Half Loop.

 

Severance adopte un style dès ses premières minutes. Au début du premier épisode, nous découvrons Mark Scout (incarné par Adam Scott) seul dans sa voiture et ému. Il se remet de ses émotions et se rend à son travail. Une fois qu’il a pris l’ascenseur et rouvre ses yeux, c’est un nouvel homme. A partir de ce moment là on comprend tout de suite la mécanique de Severance et ce qui reste le socle de cette aventure : les employés de Lumon Industries n’ont plus de souvenirs de leur vie personnelle lorsqu’ils sont au boulot (et vice-versa). Visuellement cela me rappelle un peu ce que Loki (Disney+) a pu faire cette saison même si Severance se veut être plus réaliste que fantaisiste. Le changement de personnalité en entrant dans l’entreprise est l’un des premiers twists apporté par Dan Erickson (dont c’est la première création) et Ben Stiller (à la mise en scène). Les premières minutes permettent de pénétrer dans le monde assez effrayant de cette série et de créer une ambiance où il y a une certaine forme de paranoïa car forcément tout cela permet de créer une sorte de conspiration et ce qui va avec.

 

Mark Scout travaille pour Lumon Industries, où il dirige une équipe dont les employés subissent une opération chirurgicale de séparation entre leurs souvenirs liés à leur vie professionnelle et ceux liés à leur vie privée. Cette expérience risquée de l’équilibre entre travail et vie personnelle est remise en cause lorsque Mark se retrouve au cœur d’un mystère qui le forcera à affronter la vraie nature de son travail… et la sienne.

 

Severance parvient à créer dans l’esprit du spectateur une multitude de questionnement ce qui est une bonne nouvelle. Après ces deux épisodes j’ai déjà envie de creuser l’histoire, ne serait-ce que quand dans sa vie personnelle Mark rencontre un homme qui aurait réussi à contourner le fameux sevrage de souvenirs entre les deux vies distincts (personnelle et professionnelle). Dans ce monde dystopique effrayant où l’on peut contrôler l’humain et ses émotions, Severance prend le pari de ne jamais trop en dire pour mieux rendre curieux le spectateur. Et cela fonctionne à la perfection. L’aspect visuel de la série joue beaucoup et permet là aussi avec ce mélange d’éléments très inspiré des années 80 et un propos plus moderne de mélanger les ingrédients. Adam Scott (Parks & Recreation) est parfait sous les traits du héros qui se questionne un peu plus au fil de ces deux épisodes sur ce qu’il fait et ce qu’il doit faire.

 

L’acteur permet aussi de rapidement se retrouver en lui et donc de nous attacher à ses aventures. Il y a par moment des instants où l’on sent la menace (comme lorsque la nouvelle employée dont il a la charge d’entrainer veut démissionner). On sent qu’il est impossible de quitter Lumon Industries. Dans un sens, Dan Erickson fait ici une critique de l’écosystème dans lequel nous vivons, contrôlé par la technologie. C’est presque une métaphore d’Apple et de son propre écosystème et je dois avouer que c’est une belle satire qui a le mérite d’avoir été produite par Apple. Severance c’est donc un mélange effrayant de Black Mirror et d’une comédie de bureau (même si Severance n’est pas vraiment drôle en tant que tel). On s’attarde donc beaucoup sur la psychologie des personnages et c’est aussi ce qui fait tout l’intérêt de la série. Les influences de Severance sont multiples et permettent aussi de créer l’ambiance dans laquelle on est pris.

 

On jongle alors entre l’absurdité de certains moments et quelque chose de proche de ce que l’on peut vivre nous même. Le puzzle n’en est qu’à ses balbutiements mais il est fascinant. Le casting est aussi réussi. Patricia Arquette (Médium) est d’ailleurs parfaite dans ce rôle encore mystérieux mais terriblement sadique dès son apparition. D’autant plus que le contraste entre son personnage au boulot et son personnage de voisine prête à rendre service me fascine.

 

Note : 8/10. En bref, une surprise inattendue qui prouve une fois de plus que les choix d’Apple en termes de production sérielle sont de vraies réussites.

Disponible sur Apple TV+

 

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