The Midwich Cuckoos (Saison 1, 7 épisodes) : le village des damnés

Les histoires de personnes disparues qui réapparaissent ce n’est pas nouveau sur le petit écran. On a déjà eu Les 4400 ou encore Manifest plus récemment. David Farr (Hanna, The Night Manager) adapte ici The Midwich Cuckoos de John Wyndham dans une aventure aussi efficace que palpitante. Le roman datant des années 60, il a été réadapté à notre époque ce qui permet aussi d’offrir une perspective différente et originale à une histoire qui était déjà très réussie dans le livre. Au début, lorsque toutes les femmes revenues tombent enceinte le petit village voit ça comme un signe du ciel sauf que ce n’est pas vraiment le résultat final. Avec ses sept épisodes, The Midwich Cuckoos a le temps de se dévoiler petit à petit et de nous offrir tout un tas de surprises. Ce n’est pas la première adaptation de cette histoire et celle de John Carpenter (Le Village des Damnés en 1995) est bien plus effrayante que cette mini-série mais l’occasion est ici saisie de faire autre chose.

Midwich, une petite ville de banlieue, est un lieu paisible et agréable. Jusqu'au jour où des personnes disparaissent... pour réapparaître quelques temps plus tard de façon aussi mystérieuse. Si les habitants concernés retrouvent une apparente normalité, les femmes en âge de procréer sont soudainement et inexplicablement enceintes.

En apportant des modifications au récit, celui-ci s’avère par moment encore plus séduisant. Les personnages ont le temps d’être développés et peuvent respirer afin de créer une ambiance terrifiante. Bien que la mini-série partage des éléments du récit original, David Farr apporte sa propre patte afin de rendre justement le tout encore plus percutant à sa façon. The Midwich Cuckoos reprend donc pas mal de choses que l’on a pu voir dans le monde des séries britanniques tout en reprenant la trame de base. Le casting est pour beaucoup dans la réussite de l’adaptation. Tout le monde apporte un brin d’émotion et de frayeur (notamment les enfants). Les enfants sont d’ailleurs ceux qui brillent réellement du début à la fin alors qu’ils se révèlent au fil des épisodes. The Midwich Cuckoos parvient tout de même à transposer l’histoire originale au présent (donc notre époque) tout en gardant l’essence et le coeur de ce qu’a imaginé John Wyndham.

Les invasions aliens ce n’est pas nouveau mais sur le petit écran elles ont tendance à tomber dans tout un tas de pièges. Pour le coup, The Midwich Cuckoos les évite grâce à l’émotion de ses personnages et leur développement. Contrairement aux deux films qui ont déjà adapté cette histoire, The Midwich Cuckoos a ici la chance d’avoir suffisamment de temps entre les mains pour donner corps à TOUS les personnages sans exception. Tout n’est pas parfait non plus. Certains moments ne sont pas toujours palpitants et le ton employé ne colle pas toujours non plus mais j’apprécie la façon dont The Midwich Cuckoos a ajouté une vraie diversité au casting. Alors oui tous ces enfants blonds du film de Carpenter étaient effrayants mais The Midwich Cuckoos échange ici l’horreur pure pour de la vraie science fiction. La SF a toujours été profondément humaine et c’est pour cela que j’ai bien aimé cette adaptation.

Note : 6.5/10. En bref, une nouvelle adaptation qui a le temps de ses ambitions et permet d’offrir une perspective différente aux deux précédentes adaptations cinématographiques.

Prochainement en France