Critique Ciné : Athena (2022, Netflix)

Critique Ciné : Athena (2022, Netflix)

Athena // De Romain Gavras. Avec Dali Benssalah, Sami Slimane et Anthony Bajon.

 

Romain Gavras s’est fait un petit nom au cinéma après Le monde est à toi avec Isabelle Adjani en voleuse des Galerie Lafayette. Quatre ans plus tard on le retrouve à la tête d’Athena, un film plus spectaculaire par sa mise en scène, sa photographie et sa bande son que par son scénario. C’est ici une véritable tragédie à laquelle le film nous invite sur la colère et la guerre. Athena fait des choix visuels surprenants qui viennent nous prendre aux tripes. L’avantage c’est que Athena n’a pas de limites à proprement parler. Le film sort du cadre par sa volonté d’aborder tous les sujets possibles. La photographie est magnifique, ne serait-ce que pour ce plan séquence qui servait de bande annonce au film au début de celui-ci. Tous les plans séquences sont percutants et nous invitent dans un spectacle intimiste et grand en même temps. Grâce à une série d’effets de style, Athena mérite bien le coup d’oeil. C’est dans cette façon de gérer l’espace, la foule, la pyrotechnie et d’autres choses que le récit s’avère bien plus percutant.

 

Rappelé du front à la suite de la mort de son plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police, Abdel retrouve sa famille déchirée. Entre le désir de vengeance de son petit frère Karim et le business en péril de son grand frère dealer Moktar, il essaye de calmer les tensions. Minute après minute, la cité Athena se transforme en château fort, théâtre d’une tragédie familiale et collective à venir. Au moment où chacun pense avoir trouvé la vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos…

 

Pour autant, le scénario d’Athena est en lui-même assez médiocre. Co-écrit avec Ladj Ly (à qui l’on doit Les Misérables), le scénario ne creuse jamais vraiment ce que cette cité vit. Tout est raconté à travers le prisme même de l’embrasement d’une cité française (qui va d’ailleurs conduire d’autres cités à faire de même en France compte tenu des informations qui par moment viennent en fond sonore nous informer). Tout part d’une bavure policière, la deuxième en peu de temps, conduisant ainsi Karim, frère d’Abdel, à vouloir créer une rébellion contre la police. Ces derniers ne veulent pas dire qui sont les responsables ? Alors l’embrasement peut commencer. Athena a beau avoir quelque chose de fort à raconter (notamment avec le twist final prévisible depuis le début), ce n’est pas fait de la façon la plus soignée. Les dialogues sont assez pauvres et ne permettent pas d’être l’égal de ce que Athena veut faire visuellement. Je m’attendais à un film surprenant par ce qu’il raconte et finalement en dehors du visuel il ne raconte pas quelque chose d’aussi malin et fort.

 

Note : 6/10. En bref, en dehors d’une mise en scène, bande son et photographe de virtuose, le scénario n’est pas à la hauteur.

Disponible sur Netflix

 

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