Critique Ciné : May December (2024)

Critique Ciné : May December (2024)

May December // De Todd Haynes. Avec Natalie Portman, Julianne Moore et Charles Melton.

 

Pour tout français, la musique de Michel Legrand c’est Les Moulins de mon Coeur et aussi le générique de Faites entrer l’accusé (qui est ici repris dans la bande originale de May December sous une forme plus moderne). Todd Haynes (Carol, I’m Not There) nous plonge avec May December dans une histoire assez sinistre : celle d’une actrice qui doit préparer un rôle sur une femme dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale 20 ans plus tôt. L’actrice va incarner une femme qui a eu (et toujours) une relation avec un garçon mineur. Il y a quelque chose de particulièrement prenant dan cette histoire alors que plus Elizabeth s’imprègne de la vie de Gracie, plus elle semble devenir Gracie. C’est un portrait troublant de femmes qui rappelle certains thrillers psychologiques des années 80 et 90. La musique de Michel Legrand appuie d’ailleurs très bien sur ces instants que le film questionne : le déni, le consentement, etc. 

 

Pour préparer son nouveau rôle, une actrice célèbre vient rencontrer celle qu’elle va incarner à l’écran, dont la vie sentimentale a enflammé la presse à scandale et passionné le pays 20 ans plus tôt.

 

May December est un retour aux sources pour le réalisateur alors qu’il prend le soin et le temps de développer ses personnages afin d’en faire ressortir quelque chose. Pour autant, May December n’est pas parfait non plus. Si j’ai adoré la bande originale et le talent de Natalie Portman et Julianne Moore qui offrent ce qu’elles font de mieux, je trouve que l’histoire en elle-même manque parfois de consistance. L’histoire de base de May December a de quoi questionner et offrir un récit profond sur une thématique pas toujours exploitée. Pour autant, l’exécution n’est pas forcément aussi bonne que la forme du film peut le suggérer. On sent que le scénario erre parfois et a du mal à accrocher pleinement. Peut-être car la fin est un brin bâclée à mon goût. Todd Haynes de son côté parvient tout de même a donner un peu d’envergure au récit avec sa mise en scène. Le manque de direction de l’histoire et de son évolution ne permet pas toujours de voir où May December veut réellement en venir. 

 

Au delà de ça, May December reste concentré sur ses deux personnages féminins. D’un côté l’actrice qui se rapproche de celle qu’elle va incarner et de l’autre la femme, responsable du crime, qui est mise face à son propre jugement. C’est un film sur des émotions cachées, notamment à travers le personnage de Joe Yoo qui s’avère être le véritable coeur de cette histoire. Charles Melton est assez touchant (bien que son jeu ne soit pas toujours à la hauteur) et l’évolution de son personnage au fil du film est justement ce qui fait tout l’intérêt de celui-ci. La lenteur d’un tel récit n’est pas une mauvaise chose car le réalisateur peut prendre le temps d’installer un climat et une ambiance pesante mais je m’attendais tout de même à quelque chose d’un peu plus mémorable à bien des égards. Surtout quand May December a fait parti de la sélection officielle du Festival de Cannes 2023.  

 

Note : 6/10. En bref, le film se repose sur ses actrices (qui se donnent assez bien), son ambiance de thriller et sa bande son qui marquera forcément les esprits français (Michel Legrand). 

Sorti le 24 janvier 2024 au cinéma

 

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