24 Février 2024
Master Gardener // De Paul Schrader. Avec Joel Edgerton, Sigourney Weaver et Quintessa Swindell.
Paul Schrader adore les hommes torturés qui cherchent la rédemption. C’est clairement devenu une thématique répétitive chez lui. Si The Card Counter était réussi, Master Gardener est sacrément ennuyeux. La déception est grande car l’idée de départ me rendait curieux et pouvait être originale. Paul Schrader noie rapidement son suspense dans quelque chose de lent et ennuyeux tout en usant de grosses ficelles. Forcément que notre horticulteur de luxe a un passé torturé et peu avouable qui va le rattraper à un moment donné mais ce passé en question n’est pas vraiment engageant. La faute notamment à une sorte de répétition de ce que le réalisateur et scénariste a déjà pu faire ailleurs. Par rapport à cette histoire de rédemption, le film se cherche constamment et finit par devenir brouillon. Comme si Paul Schrader n’avait clairement plus rien à raconter sur ce sujet et se retrouvait à faire un film pour dire de faire un film.
Narvel est un horticulteur dévoué aux jardins de la très raffinée Mme Haverhill. Mais lorsque son employeuse l'oblige à prendre sa petite-nièce Maya comme apprentie, le chaos s’installe, révélant ainsi les sombres secrets du passé de Narvel…
Joel Edgerton est plutôt convaincant mais son personnage n’est pas suffisamment nuancé pour que l’acteur apporte quoi que ce soit de surprenant. Il fait le job pour lequel il a été engagé, rien de plus. Sigourney Weaver a quelque chose de fascinant mais elle n’apporte rien elle non plus. Son personnage sent la naphtaline, comme la maison dans laquelle elle vit qui pourrait tout droit sortir du 19ème siècle. Au début, Master Gardener donne l’impression d’être hors du temps, dans quelque chose d’onirique qui pourrait bien faire voyager le spectateur. Mais rapidement, Master Gardener se transforme en une sorte de drame à suspense sans inspiration, sans originalité et sans surprise. Une fois passé ce début présentant une métaphore horticole sur la renaissance d’un être (ici Narvel), le film se sent clairement plus confortable dans le domaine que Schrader use jusqu’à la corde sans parvenir à se renouveler. Il est peut-être temps pour lui de prendre sa retraite.
Schrader concentre donc chez Narvel toutes les contradictions de l’Amérique contemporaine en proie à ses propres démons. J’aurais aimé que la mise en scène soit moins poussiéreuse et plus originale, que la bande son soit plus élancée et moins ennuyeuse, que le récit soit plus original et moins répétitif de tout ce que l’on a déjà vu de lui mais il n’en est rien. Même le casting ne parvient pas à sauver ce film des abysses.
Note : 3/10. En bref, si le début est intéressant, Master Gardener tombe rapidement dans la répétition de tout ce que Schrader a déjà pu faire par le passé. Cela commence à devenir ennuyeux.
Sorti le 5 juillet 2023 au cinéma - Disponible en VOD et Blu-ray
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