Critique Ciné : Veneciafrenia (2024, Amazon Prime Video)

Critique Ciné : Veneciafrenia (2024, Amazon Prime Video)

Veneciafrenia // De Alex de la Iglesia. Avec Ingrid Garcia-Jonsson, Silvia Alonso et Goize Blanco.

 

J’ai toujours aimé le rapport que Alex de la Iglesia a avec la mort. Sa filmographie fourmille de films sur cette thématiques (Mes chers voisins, Le crime farpait, pour ne citer qu’eux) et à chaque fois il tente de nouvelles choses tout en gardant son cynisme. Veneciafrenia n’est pas son meilleur film mais en revenant au genre horrifique (qu’il n’avait pas utilisé depuis le sympathique Les Sorcières de Zugarramurdi), il vient rendre ici un vibrant hommage au genre en convoquant de multiples références au cinéma d’horreur des années 80. Le réalisateur et scénariste prend un sujet moderne : les vénitiens n’en peuvent plus des touristes qui saccagent tout et sont irrespectueux (cela pourrait être transposé dans de nombreuses villes du monde entier). Avec Veneciafrenia il propose une critique du touriste tout en ajoutant une dimension sur notre rapport au smartphone (une scène de meurtre pendant que tout le monde est sur son smartphone vient démontrer avec cynisme que les gens ne profitent plus de ce qu’ils viennent visiter). 

 

Un groupe de touristes espagnols visitent la belle ville de Venise. Ils ne savent pas encore que leur survie est en jeu. En effet, les vénitiens, las des touristes, s'en prennent aux vacanciers...

 

Mais Veneciafrenia convoque surtout le giallo de Dario Argento ou encore Mario Bava à travers cette histoire de meurtres sordides commis pendant le célèbre carnaval de Venise. Alex de la Iglesia s’offre sa propre vision du genre avec un cynisme constant et appuyé. Car si Veneciafrenia reste un film d’horreur, il sait aussi être drôle. Le casting ne joue pas toujours super bien ce qui permet justement d’appuyer toutes les références que le réalisateur convoque. On peut facilement penser à Vendredi 13 ou Halloween même si c’est clairement le cinéma d’horreur italien qui a ici la part belle. Une citation à la fin du film sur les touristes, devenus la plaie du siècle qui fourmillent comme des rats avec leurs croisières qui polluent et détruisent à petit feu la ville de Venise. Veneciafrenia n’est pas totalement là pour être l’électrochoc que l’on pourrait attendre sur le tourisme et la façon dont ces derniers devraient respecter les habitants d’une ville mais on peut tout de même le penser comme ça. 

 

Les meurtres ne sont pas tous réussis mais savent épouser le genre avec sympathie. Alex de la Iglesia ne cherche pas nécessairement à tuer les gens de façon originale mais le décor et le personnage vêtu d’une tenue du carnaval de Venise apportent forcément des accessoires intéressants et originaux. Veneciafrenia n’est pas le meilleur film du réalisateur ni mon film d’horreur préféré de ces dernières années mais il y a tellement d’idées et de trouvailles qui viennent appuyer le propos de départ que le voyage d’une heure et demie file à toute vitesse sans jamais prendre le temps d’ennuyer son spectateur. 

 

Note : 6/10. En bref, un film d’horreur qui convoque des références au giallo et critique avec cynisme le touriste de base. Plutôt réussi. 

Sorti le 3 mars 2024 directement sur Amazon Prime Video

 

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