31 Mai 2024
Comme un Prince // De Ali Marhyar. Avec Ahmed Sylla, Mallory Wanecque et Julia Piaton.
Comme un Prince cherche clairement à assembler tous les poncifs de la comédie française populaire mais encore faut-il que ceux-ci fonctionnent réellement. On ne peut pas dire que Comme un Prince sorte du lot tant il reprend tout ce que l’on a déjà vu ailleurs, dans une ambiance mise en scène comme un téléfilm du lundi soir. Ahmed Sylla (Inséparables, Un petit frère) est plutôt touchant dans ce rôle de boxeur qui voit son rêve passé sous ses yeux à cause d’une bêtise mais il ne parvient pas non plus à tenir la totalité du film sur ses épaules. Comme un Prince parle de beaucoup de choses, comme de l’idée de s’en sortir quand on n’a pas eu une vie facile, mais ne parvient jamais à apporter quoi que ce soit de surprenant ou intéressant. Cela manque cruellement de charme et pour un premier long métrage, je suis plus que moyennement convaincu du talent de Ali Marhyar.
Souleyman, 27 ans, champion de boxe en pleine préparation des J.O. avec l’Équipe de France, voit son avenir s’écrouler lorsqu’il se fissure les os de la main, suite à une bagarre dans un bar. Souleyman se fait exclure de l’équipe et est envoyé au Château de Chambord, où il doit effectuer ses 400 heures de travaux d’intérêt général (T.I.G.) à ramasser les déchets dans les jardins. D’abord insensible au lieu, Souleyman finit par s’intéresser au château, à ceux qui y travaillent, et notamment à Eddy, la responsable événementiel, qui va l’embarquer dans un autre univers. Mais sa rencontre avec Mélissa, une jeune ado au talent exceptionnel pour la boxe, va remettre en question ses projets…
Pourtant, Comme un Prince se repose sur une idée intéressante qui est celle d’un jeune homme qui, suite à une bêtise, va apprendre de sa vie et apprendre des choses à la jeunesse. Il y a un côté filiation, transmission de patrimoine, etc qui a de quoi être touchant. Encore faut-il avoir les moyens de ses ambitions. Le film ne réserve alors pas vraiment de surprises et l’on retrouve tous les poncifs de la comédie dramatique française sur la transmission. Il y a bien évidemment quelques situations amusantes pour détendre l’atmosphère et d’autres plus touchantes terriblement balisées et engoncées dans le pathos habituel. Les seconds rôles sont plutôt convaincants ce qui permet de relever le niveau d’un scénario un peu trop faible à mon goût.
Mais quand on veut faire un film sur l’ascenseur social, autant le faire avec un vrai punch, un vrai uppercut. On ne peut pas dire que Comme un Prince cherche réellement cette chose là. Les dialogues manquent d’envergure, les situations sont pour certaines prévisibles et finalement on ne retient pas grand chose de tout ça. Le scénario tente aussi de faire exister certains personnages comme ceux incarnés par Julia Piaton et Jonathan Cohen en vain. Cela ne prend pas comme on aurait pu l’espérer et finalement, Comme un Prince passe aussi à côté de son sujet : le mentor et son élève. Derrière cette allure de téléfilm du lundi soir, Comme un Prince a beau avoir de belles valeurs, aucune n’imprime réellement dans l’esprit du spectateur.
Note : 3/10. En bref, un casting réussi ne suffit pas à Comme un Prince pour délivrer autre chose que tous les poncifs visuels et narratifs de la comédie dramatique sociale française.
Sorti le 17 janvier 2024 au cinéma - Disponible en VOD
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