26 Juin 2024
I Saw the TV Glow // De Jane Schoenbrun. Avec Justice Smith, Brigette Lundy-Paine et Ian Foreman.
Justice Smith (Genera+ion, The Get Down) et Brigette Lundy-Paine (Bill et Ted sauvent l’Univers) nous plongent dans un univers qui, pour son visuel, reste assez étonnant. Ce que je trouve dommage derrière cette allégorie de l’identité transgenre, c’est que le film n’arrive pas à construire quelque chose. On navigue d’images en images (très belles d’ailleurs) mais pas grand chose de plus. Les dialogues ne sont pas spécialement travaillés et le casting ne peut pas incarner grand chose de surprenant. I Saw the TV Glow se concentre donc sur sa propre esthétique, très jolie, rien de plus. Il y a tout de même quelque chose de triste et touchant dans l’histoire que l’on nous raconte, mélangeant tout un tas de références nostalgiques années 90 (et ce que la télévision incarnait à cette époque). Il y a clairement la volonté de parler dans I Saw the TV Glow de la génération télé des années 90 qui a grandi dans des familles dysfonctionnelles.
Deux adolescents marginaux voient leur émission de télé favorite être annulée subitement. La frontière entre ce qui est réel et ce qui est de la fiction commence peu à peu à s'estomper.
C’est cette même génération (dont je fais partie) qui a eu le plus de liens avec ces univers fantasmagoriques assez sombres. Le mélange entre la réalité et la fiction est ici intéressant par le visuel. L’esthétique de I Saw the TV Glow créée quelque chose qui donne envie de se plonger de scènes en scènes dans cet univers étonnant. Jane Schoenbrun (We’re All Going to the World’s Fair) a des idées. On sent que ça fourmille dans son esprit afin de créer des plans qui ressemblent à de vraies photographies de rêves. Mais l’esthétique d’un film n’est pas suffisant pour faire de I Saw the TV Glow un bon film. Il y a alors un enchaînement de tableaux, d’idées griffonnées, pas grand chose de plus. Certains effets d’horreur et monstres fonctionnent très bien (et son même impressionnants). Cela permet de créer un angle léger et en même temps terrifiant. C’est un élément qui nous rapproche là aussi des années 90.
Brigette Lundy-Paine et Justice Smith font clairement tout ce qu’ils peuvent pour donner un peu d’âme à un scénario qui en manque cruellement. Certaines scènes donnent l’impression de voir des références Lynch-ienne ou encore Lovecraft-ienne. C’est intéressant mais pas suffisamment remarquable d’un point de vue narratif pour marquer les esprits. Finalement, I Saw the TV Glow se contente bien souvent de sa propre esthétique travaillée mais en oublie le fond de son récit. Les dialogues sont assez fades, le scénario a du mal à créer une aventure cohérente et le résultat est alors forcément décevant. Quand on mise tout sur le visuel cela ne peut pas vraiment faire un bon film. Je salue l’aventure car il y a une vraie identité visuelle mais c’est tout.
Note : 3.5/10. En bref, il y a une esthétique travaillée qui a son charme. Le scénario et les dialogues sont cependant trop fades pour marquer les esprits.
Prochainement en France
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