Critique Ciné : Dragonkeeper (2024)

Critique Ciné : Dragonkeeper (2024)

Dragonkeeper // De Salvador Simo et Li Jianping. Avec la voix VO de Mayalinee Griffiths, Bill Nighy et Anthony Howell.

 

Le film Dragonkeeper est une adaptation ambitieuse du roman fantastique de Carole Wilkinson, pourtant le résultat final laisse une impression mitigée. Si l’histoire suit les grandes lignes du premier roman de la série, l'adaptation animée souffre de quelques faiblesses notables, tant sur le plan narratif que sur le développement des personnages. Voici mon avis sur cette œuvre, qui mêle à la fois émerveillement et frustration. L’intrigue de Dragonkeeper se déroule dans la Chine antique, sous l’Empire Han, où les dragons, autrefois puissants et respectés, sont au bord de l’extinction. Nous suivons Ping, une orpheline réduite à l’esclavage par un maître cruel, qui découvre qu’elle est destinée à devenir la gardienne des derniers dragons. Accompagnée par son ami dragon Danzi et sa fidèle souris Hua Hua, Ping doit protéger un œuf de dragon précieux, seul espoir pour la survie de l’espèce.

 

Dans la Chine ancienne, les dragons étaient les amis des humains avant d'être chassés. Des années plus tard, dans une forteresse isolée, une jeune esclave, Ping, noue une amitié improbable.

 

Le cadre historique et mythologique du film est sans aucun doute l’un de ses points forts. Les dragons y sont représentés en accord avec les traditions chinoises, où ces créatures majestueuses sont associées à l’eau et aux forces de la nature, loin des représentations occidentales de monstres destructeurs. Cependant, Dragonkeeper prend certaines libertés avec la culture chinoise, notamment avec la manière dont le film aborde le concept du chi, ou énergie vitale, ce qui peut dérouter les spectateurs familiers avec cette notion. Bien que cette approche ne soit pas nouvelle dans les adaptations hollywoodiennes (comme dans Mulan 2020), elle peut donner l’impression d’une simplification maladroite de la culture chinoise. Si le monde dans lequel évoluent les personnages est captivant, le film peine à insuffler une réelle profondeur à ses protagonistes. Ping, bien qu'attachante en tant qu’héroïne courageuse, manque parfois de relief. Son parcours initiatique, bien que classique dans les récits de fantasy, aurait mérité plus de nuances. 

 

La relation entre Ping et Danzi, son mentor dragon, manque également d’une certaine alchimie émotionnelle qui aurait pu renforcer leur dynamique. Le personnage de Diao, le principal antagoniste, est l’un des plus décevants. Présenté au départ comme un homme motivé par le désespoir de sauver sa mère mourante, il tombe rapidement dans les clichés du "méchant de service". Sa quête d’immortalité par l’exploitation des dragons, bien qu’intéressante, n’est pas assez exploitée pour offrir une véritable complexité morale. Ainsi, au lieu d’un antagoniste nuancé, nous avons droit à un vilain sans profondeur, ce qui réduit l’impact de l’intrigue. Sur le plan visuel, Dragonkeeper oscille entre des moments de beauté saisissante et des scènes d’action mal exécutées. Certains paysages et séquences, notamment celles impliquant les dragons et la nature, sont magnifiquement animés et témoignent d’un soin particulier porté à la direction artistique. Cependant, d’autres passages semblent inachevés, voire bâclés, ce qui donne au film une qualité inégale.

 

Le plus frustrant reste sans doute le manque de cohérence dans la narration. À plusieurs reprises, l’histoire semble précipitée ou floue, comme si des éléments clés avaient été coupés ou laissés en suspens. La fin, en particulier, laisse beaucoup trop de questions sans réponse, ce qui donne l’impression que le film n’est que la première partie d’une histoire plus vaste. Si un potentiel de suite est sous-entendu, il n’est jamais explicitement confirmé, laissant les spectateurs sur leur faim. Malgré ses défauts, Dragonkeeper reste un film que j’ai apprécié, notamment grâce à son univers et à ses thématiques captivantes. Il y a une certaine magie dans cette quête pour protéger la dernière génération de dragons, et Ping, avec son courage et sa détermination, est une héroïne qui mérite d’être développée davantage. Si une suite est envisagée, j’espère qu’elle pourra répondre aux questions laissées en suspens et approfondir les relations entre les personnages.

 

En conclusion, Dragonkeeper est une œuvre qui, bien qu’imparfaite, possède un charme indéniable. Pour les amateurs d’aventures fantastiques et de mythologie chinoise, c’est un film qui vaut le détour, même s’il ne tient pas toutes ses promesses. En espérant que cette adaptation trouvera sa voie dans de futurs volets et donnera à ses personnages et son intrigue la richesse qu’ils méritent.

 

Note : 5/10. En bref, prometteur mais inabouti. Reste l’animation, très mignonne. 

Prochainement en France

 

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Z
a voir si il est sortie ici au quebec :O)
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