Critique Ciné : Y2K (2025)

Critique Ciné : Y2K (2025)

Y2K // De Kyle Mooney. Avec Jaeden Martell, Rachel Zegler et Julian Dennison.

 

Le film Y2K avait tout pour attirer l’attention : un concept intrigant basé sur le chaos annoncé du passage à l’an 2000, une bande-annonce promettant une comédie décalée et une esthétique qui joue sur la nostalgie des années 90. Pourtant, en tant que spectateur, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine frustration face au produit final. Dès les premières minutes, Y2K s’ouvre sur une frénésie captivante : une fête apocalyptique qui capture parfaitement l’esprit exagéré de l’époque et les inquiétudes irrationnelles liées au fameux "bug de l’an 2000". L’ambiance, le décor et la bande-son plongent instantanément dans une nostalgie réconfortante. Cependant, une fois cette effervescence initiale passée, le film perd rapidement de sa vigueur. 

 

Le soir du Nouvel An 1999, deux lycéens décident de s'incruster dans la dernière grande fête avant le nouveau millénaire. A minuit, la nuit devient plus folle qu'ils n'auraient jamais pu l'imaginer.

 

Le scénario semble hésiter sur la direction à prendre, alternant maladroitement entre comédie, drame et horreur sans jamais réussir à trouver un équilibre. L’un des points faibles majeurs de Y2K réside dans ses personnages. Beaucoup d’entre eux se limitent à des clichés grossiers, agrémentés de détails farfelus censés leur donner de la profondeur. Malheureusement, ces efforts tombent souvent à plat. Le protagoniste manque cruellement de charisme, et sa quête romantique avec Laura, une figure tout aussi insipide, échoue à susciter l’empathie. Bien que certains personnages secondaires apportent un peu de dynamisme, ils sont rapidement évincés de manière inexplicable. Deux des figures les plus drôles et attachantes sont éliminées en moins de trente minutes, laissant un vide que les autres personnages n’arrivent pas à combler. 

 

Cette décision scénaristique donne l’impression que le film gaspille ses meilleures cartes avant même d’avoir atteint son rythme de croisière. Y2K aspire clairement à évoquer des émotions fortes, mais ces moments tombent à plat, principalement à cause d’une mauvaise gestion du ton. Lorsque le film tente de jouer sur la corde sensible, il s’appuie sur une musique et une mise en scène si insistantes qu’elles finissent par aliéner le spectateur. Au lieu de ressentir la tristesse ou la nostalgie qu’il cherche à évoquer, je suis resté détaché, incapable de me connecter aux enjeux émotionnels. Cette maladresse est exacerbée par un montage qui semble parfois incohérent, comme si certaines scènes avaient été tournées à des mois d’écart et collées ensemble sans véritable souci de continuité. 

 

Ce défaut nuit à l’immersion et renforce l’impression générale d’un film bâclé. La comédie est censée être l’un des points forts de Y2K, mais le résultat est mitigé. Si certaines blagues font mouche, notamment grâce à la complicité palpable entre les deux personnages principaux, une grande partie de l’humour semble forcée ou manque simplement de mordant. Comparé aux films cultes des années 90 et 2000 auxquels il rend hommage, comme Superbad, le film souffre d’un sérieux manque d’audace et d’originalité. Un autre problème réside dans le timing comique. Les pauses laissées après certaines blagues, comme pour attendre un rire qui ne vient pas, brisent le rythme et rendent l’ensemble encore plus laborieux. 

 

De plus, les références culturelles des années 90, bien que souvent pertinentes, sont parfois si obscures qu’elles risquent de perdre une partie du public. Il serait injuste de ne pas reconnaître certains mérites à Y2K. L’esthétique du film, notamment les costumes, les décors et la bande-son, est un véritable point fort. En tant que personne ayant grandi à cette époque, j’ai apprécié la précision avec laquelle l’atmosphère des années 90 a été recréée. Les fans de cette décennie pourraient y trouver un certain plaisir nostalgique. De même, la dynamique entre les deux personnages principaux, qui rappelle des duos emblématiques comme ceux de Superbad, fonctionne par moments. Ces rares instants de chimie et d’humour offrent des éclairs de ce que le film aurait pu être s’il avait été mieux écrit et dirigé.

 

Malheureusement, ces points positifs ne suffisent pas à compenser les nombreux défauts du film. La seconde moitié de Y2K s’enlise dans un chaos narratif où les enjeux deviennent flous et les personnages perdent encore plus de leur intérêt. Une apparition surprise vers la fin, qui aurait pu être un moment mémorable, est sous-exploitée et finit par être un autre élément décevant dans un film déjà fragile. Le film conclut sur une note fade, laissant une impression de gâchis. Ce qui aurait pu être une exploration nostalgique et amusante de l’angoisse millénaire se transforme en un produit générique, dépourvu d’âme et de personnalité.

 

Y2K avait toutes les cartes en main pour devenir un film culte, mais son incapacité à équilibrer ses ambitions comiques, émotionnelles et horrifiques l’empêche de réellement briller. Bien qu’il ne soit pas totalement désagréable à regarder, il laisse une impression d’inachevé, comme si le projet avait été précipité avant d’avoir été correctement peaufiné. Ce film n’est pas une catastrophe totale, mais il reste loin de ce qu’il aurait pu être. Si vous êtes nostalgique des années 90 ou curieux de voir ce qu’un bug de l’an 2000 cinématographique peut donner, Y2K pourrait valoir un visionnage. Mais ne vous attendez pas à une expérience mémorable.

 

Note : 4/10. En bref, une expérience prometteuse qui échoue à équilibrer ses ambitions. 

Prochainement en France

 

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