Critiques Séries : The Irrational. Saison 2. Episode 10.

Critiques Séries : The Irrational. Saison 2. Episode 10.

The Irrational // Saison 2. Episode 10. Now You Don’t.

 

L’épisode 10 de la saison 2 de The Irrational apporte une bouffée d’air frais après deux épisodes plutôt décevants. Centré sur un spectacle de magie et une enquête autour d’un meurtre mystérieux, cet épisode opte pour une approche plus légère et divertissante. Bien qu’il souffre de quelques incohérences et d’un final un peu tiré par les cheveux, il parvient à captiver grâce à son ambiance ludique et ses personnages intrigants. L’épisode s’articule autour d’un spectacle de magie, où l’illusionniste Helene devient la principale suspecte après qu’un meurtre survient en plein show. Le choix du décor — un théâtre où se mêlent prestidigitation et tension dramatique — donne une saveur particulière à l’intrigue. 

 

Ce cadre permet de jouer avec l’idée que la magie repose sur la manipulation de l’attention, un concept qui trouve un écho naturel dans les compétences analytiques d’Alec. Dès le début, l’épisode établit un parallèle intéressant entre les mécanismes de la magie et les principes neuro-scientifiques. Alec met en avant l’idée que les tours de magie exploitent les biais cognitifs, comme la distraction. Ce fil conducteur enrichit le récit tout en restant cohérent avec le thème de la série, où l’analyse comportementale occupe une place centrale. Cependant, le meurtre lui-même, bien qu’intrigant, souffre d’un certain manque de plausibilité. 

Le déroulé des événements, notamment le moment où le tueur parvient à agir sans être vu ni entendu, demande au spectateur de suspendre son incrédulité. Cette faiblesse scénaristique n’empêche pas l’épisode d’être divertissant, mais elle atténue l’impact de l’enquête. L’un des points forts de cet épisode réside dans les interactions entre Alec, Rose et les différents magiciens impliqués dans l’affaire. Les personnages secondaires apportent une dose bienvenue d’excentricité et de comédie, rendant l’ensemble plus léger que les épisodes précédents. En particulier, les confrontations entre Alec et Charles, un magicien chevronné aux intentions douteuses, sont un régal à regarder.

 

Toutefois, la performance de Charles, interprété par un invité de renom, trahit rapidement son rôle dans l’intrigue. Dès son apparition, il devient évident qu’il est plus qu’un simple personnage secondaire. Si cette prévisibilité n’enlève pas tout le plaisir de l’enquête, elle réduit l’effet de surprise, surtout pour les spectateurs habitués aux codes des séries policières. Le cœur de l’épisode repose sur un meurtre commis en plein spectacle, au cours d’un numéro de disparition dans une boîte magique. Ce dispositif narratif est à la fois ingénieux et problématique. D’un côté, il permet d’introduire une tension immédiate et un mystère captivant : comment un meurtre a-t-il pu se produire sous les yeux du public ? 

De l’autre, certaines incohérences viennent ternir l’ensemble. Par exemple, l’idée qu’Helene ait choisi une spectatrice aléatoire, Adelaide, pour participer à son numéro de magie est difficile à croire. Un tel choix ajoute certes une dose de réalisme et permet d’illustrer le concept d’« architecture du choix » évoqué par Alec, mais il soulève aussi des questions. Comment garantir que la personne choisie comprendra instinctivement comment se comporter pendant le tour ? La moindre erreur aurait pu ruiner le spectacle, voire révéler les coulisses du trucage. De même, la scène où la boîte magique s’évapore dans un nuage de fumée violette pour empêcher une enquête approfondie frôle le ridicule. 

 

Si l’on peut accepter certaines exagérations au nom du divertissement, ce moment dépasse les limites de la crédibilité. En parallèle de l’enquête principale, l’épisode explore les relations personnelles des personnages, notamment celles de Kylie et Alec. La sous-intrigue de Kylie, bien que sympathique, semble légèrement décalée par rapport au ton général de l’épisode. Son insistance pour retrouver un téléphone volé et renouer avec une partenaire distante paraît disproportionnée, voire caricaturale. Cependant, elle offre une opportunité d’aborder des thèmes plus profonds, comme l’insécurité émotionnelle et la communication dans les relations.

Quant à Alec, son développement reste l’un des points les plus solides de l’épisode. Sa relation avec Rose progresse de manière touchante, notamment dans une scène où il dévoile ses réticences à cause de ses cicatrices physiques. Cette vulnérabilité ajoute une dimension humaine à son personnage, souvent perçu comme distant ou infaillible. La réaction de Rose, empreinte de douceur et de compréhension, renforce la dynamique entre les deux personnages et laisse entrevoir un futur prometteur pour leur couple. Si l’épisode parvient à maintenir l’attention du spectateur tout au long de l’enquête, son dénouement laisse un goût mitigé. L’arrestation précipitée d’Helene repose sur des preuves fragiles, et la tentative d’évasion de Charles frôle l’absurde. 

 

Ces choix scénaristiques affaiblissent un récit qui, jusque-là, tenait la route malgré ses petites imperfections. Néanmoins, l’épisode réussit à se démarquer par son ton plus léger et ses moments d’humour, offrant une pause bienvenue dans une série qui peut parfois se prendre trop au sérieux. L’épisode 10 de la saison 2 de The Irrational est une expérience en demi-teinte. S’il propose une enquête divertissante et des personnages attachants, il est également entaché par des incohérences et des moments peu crédibles. Malgré cela, son ambiance plus légère et ses interactions pleines d’esprit rappellent ce que la série fait de mieux : mêler mystère, réflexion et humanité. Un épisode imparfait, mais qui reste agréable à suivre pour les amateurs de magie et d’énigmes.

 

Note : 5.5/10. En bref, un épisode léger et bienvenu après deux épisodes ratés. 

Prochainement sur M6 et M6+

 

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