Vargasommar (Saison 1, épisode 6) : je pense que c’est Elin

Vargasommar (Saison 1, épisode 6) : je pense que c’est Elin

L’épisode 6 de Vargasommar marque la fin de cette première saison, clôturant avec finesse une intrigue complexe où les drames familiaux s’entrelacent avec des meurtres glaçants et une enquête haletante. Cet épisode final n’est pas seulement une résolution d’intrigue, mais également une exploration plus profonde des thèmes sous-jacents de la série : l’identité, le deuil, et les liens familiaux. La série, tout au long de cette saison, a su jongler entre tension palpable, moments d’introspection, et éclats de violence brute. Ce dernier épisode ne fait pas exception, offrant des réponses, mais aussi des zones d’ombre qui résonnent longtemps après que l’écran s’éteint.

 

Une partie majeure de cet épisode repose sur la véritable identité de Kat. Dès le début de la série, ce personnage a été entouré d’un mystère presque insoutenable. Sa froideur et son efficacité mortelle masquaient des blessures profondes, que cet épisode met enfin à nu. L’idée que Kat puisse être la fille disparue d’Hannah, Elin, est explorée de manière poignante. Hannah est convaincue que Kat est bien sa fille, malgré les doutes et les dénégations de Thomas, le père d’Elin. Ce dilemme familial devient le cœur émotionnel de l’épisode, surpassant même l’intrigue autour du vol de drogue et des meurtres.

Le twist final, où l’on apprend qu’Elin est bel et bien morte, ajoute une couche tragique à cette histoire. Kat, qui commence elle-même à douter de son passé et à remettre en question son propre rôle, est poussée dans une spirale d’auto-destruction. Ce moment où elle tue Thomas est une bascule dans l’épisode, marquant à la fois une rupture émotionnelle et une escalade de la violence. L’affrontement final entre Kat et Hannah est chargé d’émotion. Le geste d’Hannah, qui tire sur Kat sans la tuer, est à la fois une tentative de survie et une forme de compassion implicite. Ce face-à-face est aussi symbolique : deux femmes brisées par la perte, confrontées à des vérités impossibles à supporter.

 

Dans cet épisode, le retour de Greger, le chef de gang local, apporte une touche de contraste. Malgré sa position de "vilain", il se révèle être un personnage à la fois inquiétant et presque comique. Sa tentative de manipuler les événements à son avantage est vouée à l’échec face à Kat, dont la froide détermination dépasse tout ce qu’il peut concevoir. La scène où Kat tue Greger en l’éventrant est marquante, non seulement pour sa violence, mais aussi pour sa mise en scène maîtrisée. La série choisit de ne pas trop en montrer, préférant suggérer l’horreur plutôt que de l’exposer de manière frontale. Cette subtilité renforce l’impact émotionnel de la scène, laissant le spectateur avec un sentiment d’effroi et de fascination.

Ce mélange de tragédie et d’absurde rappelle les meilleurs moments de Fargo, un parallèle qui semble intentionnel. Vargasommar, malgré ses racines nordiques très marquées, emprunte clairement certains codes du film culte des frères Coen. Greger, en particulier, incarne cette dualité entre danger réel et ridicule latent, ce qui le rend mémorable, même dans ses derniers instants. L’histoire des voleurs, bien qu’elle soit reléguée au second plan dans cet épisode, trouve également sa conclusion. Ce groupe de personnages, souvent impulsifs et maladroits, apporte une touche d’humanité et, parfois, d’humour involontaire à une série par ailleurs sombre et intense.

 

Leurs efforts pour tirer profit de la drogue volée les conduisent à des situations de plus en plus périlleuses. La mort de UV, l’un des membres du groupe, ajoute une note tragique à leur parcours. Sa disparition est brutale, mais elle reflète parfaitement l’univers impitoyable de Vargasommar, où chaque choix a des conséquences irréversibles. Pour les survivants, cette aventure criminelle laisse des marques profondes. Si certains d’entre eux parviennent à s’en sortir, ils le font au prix de pertes irréparables. Cette dualité entre la quête de survie et le poids de la culpabilité est une thématique récurrente de la série, qui trouve ici une expression particulièrement poignante.

L’un des aspects les plus remarquables de Vargasommar est sa capacité à mêler des moments d’action brutale à une profondeur émotionnelle rare. Cet épisode final illustre parfaitement cette dualité, alternant entre des scènes de confrontation intense et des moments de réflexion silencieuse. Le vol de drogue, qui semblait initialement être le moteur principal de l’intrigue, devient presque secondaire face aux drames humains qui se jouent. L’histoire d’Hannah et Kat, en particulier, domine l’épisode, transformant ce qui aurait pu être une simple enquête policière en une exploration intime des liens familiaux et du poids du passé.

 

Les paysages nordiques, froids et austères, servent de toile de fond parfaite à cette histoire. Ils amplifient le sentiment d’isolement des personnages et reflètent leur état émotionnel. Cette symbiose entre l’environnement et la narration est l’une des grandes forces de la série. Malgré les nombreuses réponses apportées dans cet épisode, Vargasommar laisse certaines questions en suspens. Ce choix est délibéré, et il ajoute une dimension réaliste à l’histoire : dans la vie, toutes les énigmes ne trouvent pas de solution claire. Hannah, bien qu’elle ait enfin affronté son passé et trouvé une forme de résolution, reste marquée par les événements. 

Sa décision de tirer sur Kat, tout en lui laissant la vie sauve, est un acte qui témoigne à la fois de sa force et de ses doutes. Pour Kat, l’avenir est tout aussi incertain. Sa quête d’identité, bien qu’elle ait conduit à des révélations douloureuses, semble loin d’être terminée. Son statut de survivante, malgré tout ce qu’elle a traversé, en fait un personnage fascinant et complexe, dont l’histoire pourrait encore être explorée. Cet épisode final est une conclusion puissante à une saison riche en tensions et en émotions. J’ai particulièrement apprécié la manière dont la série a su rester fidèle à son ton, en évitant les résolutions faciles ou les retournements de situation trop spectaculaires.

 

Eliot Summer livre une performance remarquable dans le rôle de Kat, capturant parfaitement la complexité et l’ambiguïté de ce personnage. Son affrontement avec Hannah est l’un des moments les plus mémorables de la série, à la fois intense et profondément humain. La série se distingue également par sa capacité à équilibrer plusieurs intrigues, tout en leur donnant une conclusion satisfaisante. Que ce soit l’histoire des voleurs, l’enquête policière ou le drame familial, chaque élément trouve sa place dans ce dernier épisode, contribuant à une impression de cohérence et de profondeur.

Vargasommar n’est pas une série qui se consomme rapidement ou qui se repose sur des effets de choc pour captiver. Elle prend son temps pour développer ses personnages et ses intrigues, offrant une expérience immersive et réfléchie. Ce dernier épisode est un parfait exemple de cette approche, combinant tension narrative, exploration émotionnelle et une mise en scène soignée. En refermant le chapitre de cette première saison, Vargasommar laisse une impression durable, celle d’une série qui ose sortir des sentiers battus pour raconter une histoire profondément humaine, sur fond de mystères et de drames nordiques.

 

Note : 9/10. En bref, fin puissante et riche pour Vargasommar. C’est une série que je recommande vivement à ceux qui recherchent une expérience riche et nuancée, et j’attends avec intérêt de voir si une éventuelle seconde saison viendra prolonger cette aventure.

Prochainement en France

 

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