Critiques Séries : The Irrational. Saison 2. Episode 14.

Critiques Séries : The Irrational. Saison 2. Episode 14.

The Irrational // Saison 2. Episode 14. The Milgram Experiment.

 

L’épisode 14 de la saison 2 de The Irrational s’attaque à un sujet fascinant : l’expérience de Milgram. Ce célèbre test en psychologie sociale a mis en lumière la facilité avec laquelle des individus ordinaires peuvent obéir à une autorité, même lorsque cela implique de nuire à autrui. En intégrant cette expérience à une intrigue mêlant deepfakes et corruption politique, l’épisode trouve un équilibre intéressant entre théorie et fiction. Il soulève des questions pertinentes sans être moralisateur, tout en offrant un développement solide des personnages. 

 

L’histoire principale tourne autour d’une vidéo deepfake qui expose une fausse affaire compromettante, mais qui finit par révéler un vrai scandale. Olivia, la fille d’un sénateur, en est à l’origine. Son but n’était pas de manipuler l’opinion publique à grande échelle, mais simplement de convaincre son père de renoncer à sa carrière politique. Son erreur ? Ne pas avoir pris conscience des conséquences potentielles de son acte. Ce qui est intéressant ici, c’est la façon dont l’épisode met en parallèle ce cas de désinformation avec l’expérience de Milgram. Dans l’étude originale, les participants obéissaient aveuglément aux ordres d’une autorité, pensant qu’ils n’avaient pas réellement le choix. 

Olivia, elle, agit sans anticiper l’ampleur de son geste, persuadée que son action reste sous contrôle. Le parallèle est bien amené et fait écho à des problématiques contemporaines : la facilité avec laquelle de fausses informations circulent, l’impact des nouvelles technologies sur la perception de la vérité, et surtout, la responsabilité individuelle face à ces outils. L’un des moments marquants de l’épisode est l’expérience qu’Alec demande à ses étudiants de recréer, mais de manière éthique. Dès cet instant, il devient évident qu’il mène en réalité une expérience sur eux.

 

Ce n’est pas la première fois qu’Alec utilise des stratégies basées sur des "mensonges éthiques" pour démontrer un point. Il est convaincu que certaines vérités ne peuvent être comprises qu’en les expérimentant directement. L’expérience de Milgram est particulièrement troublante parce qu’elle prouve que la plupart des gens surestiment leur capacité à résister à l’autorité. Personne ne pense qu’il suivra des ordres injustes… jusqu’à ce qu’il le fasse. L’épisode illustre cette dynamique de manière habile en montrant comment la discussion et l’échange peuvent être une solution.

Alec tire une conclusion simple mais puissante : lorsque les individus communiquent entre eux, ils sont moins enclins à se soumettre à des ordres arbitraires. C’est l’opposé de "l’effet spectateur", où tout le monde attend que quelqu’un d’autre intervienne. Ici, voir quelqu’un prendre position encourage les autres à en faire de même. Cette réflexion s’intègre subtilement à l’histoire, sans tomber dans un discours trop didactique ou pesant. Si l’intrigue principale est captivante, les relations entre les personnages apportent une dimension supplémentaire.

 

La dynamique entre Olivia et Kylie est particulièrement intéressante. Contrairement à Alec, qui fonctionne par démonstration, Kylie adopte une approche plus humaine et de mentor. Elle encourage Olivia à parler directement à son père au lieu de passer par des moyens détournés. Cependant, Kylie ne suit pas toujours ses propres conseils. Elle passe une grande partie de l’épisode à éviter les appels d’Angelica, tout en se plaignant d’être contactée. Alec lui fait remarquer que si elle ne veut pas renouer avec cette personne, elle devrait simplement bloquer son numéro plutôt que d’entretenir une situation ambiguë.

Finalement, Kylie choisit la voie du pardon, mais cela soulève une question intéressante : faut-il toujours pardonner et laisser une personne revenir dans notre vie, ou est-ce possible de tourner la page sans renouer le lien ? L’épisode n’impose pas de réponse tranchée, laissant place à l’interprétation du spectateur. Une autre tension importante se joue entre Alec et Rose. Cette dernière se sent manipulée lorsqu’elle réalise qu’Alec a utilisé l’expérience de Milgram pour lui prouver un point sur l’obéissance aveugle. Ce malentendu amène une rupture temporaire entre eux. 

 

Rose ne supporte pas l’idée d’avoir été influencée, et Alec, pourtant habitué à analyser le comportement humain, ne sait pas comment réparer la situation. Son conseil à Kylie s’applique aussi à lui-même : s’il veut arranger les choses, il doit parler directement avec Rose. Encore une fois, l’épisode insiste sur l’importance de la communication dans la résolution des conflits, qu’ils soient personnels ou sociétaux. L’épisode 14 de The Irrational réussit à mêler psychologie, enquête et développement des personnages avec efficacité. Il aborde des sujets complexes sans les simplifier à l’extrême, tout en offrant une intrigue prenante autour d’un scandale politique et des dangers des deepfakes.

Les parallèles entre l’expérience de Milgram et les événements de l’épisode sont bien amenés et soulignent des problématiques contemporaines : jusqu’où sommes-nous prêts à obéir ? Comment se prémunir contre la manipulation ? Et surtout, comment la communication et le sens critique peuvent-ils nous aider à y résister ? Avec cet épisode, The Irrational prouve une fois de plus qu’elle sait allier réflexion et divertissement, sans donner de leçons, mais en poussant à la réflexion.

 

Note : 6/10. En bref, un regard intéressant sur l’expérience de Milgram et ses implications. 

Prochainement sur M6 et M6+

 

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