18 Mars 2025
The Irrational // Saison 2. Episode 16. The Overview Effect.
L’un des points forts de The Irrational réside dans sa capacité à proposer des enquêtes sortant des sentiers battus. L’épisode 16 de la saison 2 en est un bon exemple avec une intrigue qui, sur le papier, promettait d’être captivante : Alec intervient en tant que consultant pour la NASA afin d’évaluer si un couple d’astronautes est réellement prêt à travailler ensemble sur une mission critique. Ce point de départ change agréablement des affaires criminelles classiques et aurait pu suffire à porter l’épisode. Mais, en milieu de parcours, un meurtre vient s’ajouter à l’équation, et c’est là que l’ensemble perd en impact.
L’idée d’une simulation spatiale utilisée pour tester la solidité d’un couple d’astronautes est intéressante, mais dès que l’intrigue bascule dans l’enquête criminelle, l’ensemble devient inutilement alambiqué. Le meurtre survient à la vingtième minute, et même si l’effet de surprise fonctionne, la résolution de l’affaire est bien trop évidente. Shel, le responsable resté sur Terre, est rapidement identifié comme coupable, et il devient vite clair qu’il était le seul ayant le pouvoir de manipuler la simulation et de dissimuler des informations. Sa motivation, en revanche, est plus difficile à prendre au sérieux.
L’idée qu’il aurait orchestré tout cela par simple frustration d’être célibataire face à un couple qui semblait parfait est bancale. Ce genre de mobile manque de profondeur et ne rend pas le personnage particulièrement marquant. L’épisode aurait gagné à se concentrer sur la dynamique du couple d’astronautes, sur les pressions psychologiques des missions spatiales et sur les dilemmes éthiques liés aux tests de compatibilité. En l’état, la partie enquête, bien que divertissante, semble artificiellement greffée à une intrigue initialement plus prometteuse.
Au-delà de l’enquête, l’épisode s’inscrit dans une continuité thématique bien établie cette saison : l’importance de saisir les opportunités avant qu’il ne soit trop tard. Cette idée se reflète dans plusieurs arcs narratifs comme Selena et Andre, le couple d’astronautes, qui sont confrontés à des épreuves qui mettent leur relation à l’épreuve, mais ils démontrent que l’engagement véritable repose sur la capacité à affronter ensemble les bons et les mauvais moments. Il y a aussi Phoebe, qui a passé une bonne partie de la saison à chercher un équilibre entre prudence et audace, continue d’apprendre à surmonter ses craintes.
Et enfin, Alec, dont le parcours oscille entre prise de risque et quête de sens, doit encore une fois naviguer entre son expertise théorique et ses contradictions personnelles. Ce fil rouge fonctionne bien dans la série, mais il devient prévisible à force d’être réutilisé à chaque épisode. L’épisode met aussi en avant la relation entre Phoebe et Simon, qui en sont encore au stade des maladresses et des non-dits. Un élément clé est leur gêne liée à un baiser passé, qui semble avoir été oublié par beaucoup (y compris certains spectateurs !). L’idée d’une romance hésitante entre eux est plutôt sympathique, mais la mise en scène manque de naturel.
Leurs interactions auraient peut-être gagné à être plus subtiles, plutôt que de tourner autour d’un quiproquo sur un événement dont même les personnages ne semblent pas se souvenir clairement. Par ailleurs, Rizwan montre quelques signes de jalousie vis-à-vis de Simon, ce qui ajoute une dynamique supplémentaire à cette sous-intrigue. Espérons que la série ne tombe pas dans le piège des complications artificielles et permette à cette relation d’évoluer sans trop de détours forcés. Comme souvent, l’épisode s’ouvre sur un cours donné par Alec, cette fois-ci sur le pouvoir du marketing et les conséquences imprévues des messages émotionnels.
Ces introductions sont habituellement bien intégrées à l’intrigue principale, servant de clé de lecture pour l’enquête qui suit. Ici, en revanche, le lien avec l’affaire du jour est plus flou. Si la conférence en elle-même est intéressante, elle donne l’impression d’être un aparté sans réel impact sur le reste de l’épisode. L’épisode se conclut sur un geste fort d’Alec : un voyage impulsif en Australie pour rejoindre Rose. Si l’idée correspond bien à la thématique de la saison, elle manque de crédibilité. Non seulement il semble avoir du mal à comprendre les fuseaux horaires (ce qui, pour quelqu’un d’aussi brillant, est un peu surprenant), mais en plus, la logistique d’un tel voyage de dernière minute est peu réaliste.
Cela dit, la scène finale reste cohérente avec le message général de l’épisode : écouter son cœur et prendre des risques au bon moment. En résumé, l’épisode 16 de la saison 2 de The Irrational avait une idée de départ originale qui aurait pu suffire à elle seule. Mais en y ajoutant une intrigue criminelle prévisible et des motivations peu convaincantes, l’épisode perd une partie de son impact. L’exploration des relations et de la prise de risque reste fidèle à l’esprit de la série, mais la répétition de ces thèmes commence à enlever toute surprise aux épisodes. Un divertissement agréable, certes, mais qui aurait pu être bien plus marquant avec une exécution plus soignée.
Note : 5/10. En bref, l’épisode 16 de la saison 2 de The Irrational avait une idée de départ originale qui aurait pu suffire à elle seule. Mais en y ajoutant une intrigue criminelle prévisible et des motivations peu convaincantes, l’épisode perd une partie de son impact.
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