7 Janvier 2025
La série Rivals, diffusée sur Disney+, offre une adaptation flamboyante et captivante du célèbre roman des années 80 signé Jilly Cooper. Avec ses personnages excentriques, son mélange d’intrigues sulfureuses et son portrait satirique des élites britanniques, cette première saison de huit épisodes marque un tournant dans le paysage télévisuel contemporain. Elle allie nostalgie et modernité, tout en livrant une expérience télévisuelle audacieuse et intelligente. Dès les premières minutes, Rivals nous plonge dans un univers où les excès sont la norme. La série parvient à capturer l'esprit des années 80 avec une bande-son nostalgique parfaitement calibrée, des costumes flamboyants et des décors somptueux qui évoquent l'opulence d'une époque fascinée par le pouvoir et le luxe.
En 1986, dans le comté de Rutshire, une rivalité de longue date oppose deux puissants hommes d'affaires du milieu impitoyable de la télévision : Rupert Campbell-Black, ex-champion Olympique, membre du Parlement avec une réputation de coureur de jupons, et Tony Baddingham, à la tête de l'empire Corinium Television. Au fur et à mesure que les tensions s’intensifient, impactant épouses, maîtresses, collègues, amis et famille, des secrets sont dévoilés, et des alliances sont forgées.
Chaque scène semble vibrer au rythme d’une époque où tout était permis : les scandales éclatent, les flûtes de champagne s'entrechoquent, et les personnages jouent à un jeu dangereux de pouvoir et de séduction. Au cœur de cette saga, Rupert Campbell-Black, incarné avec brio par Alex Hassell, est un personnage à la fois magnétique et odieux. Ce mélange d’arrogance, de charme ravageur et de vulnérabilité fait de lui un anti-héros fascinant. Hassell réussit à rendre crédible ce rôle complexe et imposant, une tâche presque impossible compte tenu de l'image mythique que le roman avait imprimée chez les lecteurs. À ses côtés, Taggie O’Hara, jouée par Bella Maclean, offre un contraste saisissant. Son jeu subtil et émouvant incarne la douceur et la résilience, créant un équilibre avec les autres protagonistes plus flamboyants.
Les performances d’ensemble brillent également : David Tennant, dans le rôle de Lord Tony Baddingham, livre une prestation nuancée, oscillant entre mépris glacial et ambition dévorante. Quant à Katherine Parkinson, dans le rôle de Lizzie, elle se démarque par son humour pince-sans-rire et sa capacité à insuffler de la profondeur à un personnage qui pourrait facilement sombrer dans la caricature. Mention spéciale à Danny Dyer, qui brille dans le rôle de Freddie Jones malgré une perruque discutable. Là où Rivals excelle, c'est dans sa narration. La série tisse un réseau complexe d’intrigues mêlant rivalités professionnelles, tensions sociales et relations amoureuses tumultueuses.
Chaque épisode apporte son lot de révélations, tout en approfondissant les dynamiques entre les personnages. Le duel entre Declan O’Hara (Aidan Turner), un journaliste idéaliste, et Cameron Cook (Nafessa Williams), une productrice ambitieuse, illustre à merveille les conflits entre intégrité et quête de pouvoir. Leurs échanges, souvent empreints de sarcasme et de tension sexuelle, ajoutent une couche de complexité à une série déjà riche en émotions. Si Rivals est souvent drôle et frivole, elle n’hésite pas à explorer des thèmes plus sérieux. La série offre une satire sociale piquante, examinant les privilèges des élites, les dynamiques de pouvoir et les hypocrisies de la société. Ce mélange de légèreté et de profondeur élève la série au-delà du simple soap opéra, tout en préservant l'esprit pétillant et provocateur du roman original.
La réussite de Rivals tient également à sa réalisation soignée. Chaque détail, qu'il s'agisse des dialogues incisifs ou des scènes de fête extravagantes, contribue à capturer l’essence du livre de Cooper tout en modernisant son contenu pour un public contemporain. Les ajustements apportés à l’histoire d’origine respectent le matériau de base tout en apportant une touche de fraîcheur. Les moments emblématiques, comme la fameuse scène de tennis nu, sont traités avec audace sans tomber dans le ridicule. Ce qui distingue Rivals, c'est son ton assumé et sa capacité à embrasser pleinement l’excès. La série célèbre les désirs humains – qu’ils soient pour le pouvoir, l’amour ou le plaisir – sans jugement.
Elle invite les spectateurs à se laisser emporter dans un tourbillon de passions et de scandales, tout en leur offrant une échappatoire délicieusement exagérée à la monotonie du quotidien. Enfin, la série est un véritable hommage à la culture des années 80. Les références culturelles, qu’il s’agisse de la musique, des modes ou des attitudes, ajoutent une richesse supplémentaire à l’expérience de visionnage. Les créateurs ont trouvé le juste équilibre entre fidélité historique et pertinence contemporaine, permettant à la série de séduire aussi bien les nostalgiques que les nouveaux venus. Avec son casting impressionnant, sa narration captivante et sa réalisation impeccable, Rivals est une série qui mérite d’être vue. Elle offre bien plus qu’un simple divertissement : c’est une exploration jubilatoire des excès humains et une célébration du storytelling dans sa forme la plus audacieuse.
Que l’on soit attiré par le drame, l’humour ou les intrigues pleines de rebondissements, cette première saison ne déçoit pas. Le succès de Rivals laisse espérer une suite tout aussi prometteuse. Si les créateurs parviennent à maintenir ce niveau de qualité, nous pourrions bien assister à la naissance d’un nouvel univers culte à la télévision. Champagne pour tout le monde, et vivement la saison 2 !
Note : 7.5/10. En bref, une série savoureuse de bout en bout.
Disponible sur Disney+
Rivals n’a pas encore été renouvelée pour une saison 2 par Disney+ à l’heure où j’écris ces lignes.
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