Critiques Séries : Chicago Med (Saison 10, épisode 13), Chicago Fire (Saison 13, épisode 13), Chicago PD (Saison 12, épisode 13)

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 10, épisode 13), Chicago Fire (Saison 13, épisode 13), Chicago PD (Saison 12, épisode 13)

Chicago Med // Saison 10. Episode 13. Take a Look in the Mirror.

 

L’épisode 13 de la saison 10 de Chicago Med met en avant plusieurs thématiques fortes, dont l’affirmation de soi et la gestion des conflits. Entre Naomi qui défend ses convictions malgré l’opposition de Lenox, Ripley qui fait face aux conséquences de ses actes, et une intrigue touchante autour d’un patient transgenre atteint de démence, l’épisode construit un ensemble cohérent, même si certaines intrigues auraient mérité plus de développement. Depuis son arrivée, Lenox est un personnage qui divise. Son attitude souvent tranchante et sa manière d’imposer ses opinions la rendent difficile à cerner. 

 

Cet épisode illustre bien cette dynamique, notamment dans son rapport avec Naomi. Naomi a appris aux côtés de Lenox à ne pas se laisser écraser et à défendre ses décisions. Pourtant, lorsqu’elle applique ce principe face à elle, Lenox semble mal le vivre. Ce paradoxe rend leur relation d’autant plus intéressante. Elle admire ceux qui osent tenir tête aux autres, mais se trouve déstabilisée lorsqu’elle en fait l’expérience directe. L’opposition entre les deux tourne autour d’une intervention chirurgicale risquée. Naomi décide d’aller au bout de l’opération malgré les avertissements de Lenox. 

Il aurait été facile pour elle de céder face à la pression, mais elle choisit de s’affirmer, démontrant une force de caractère qui la fera grandir en tant que médecin. Ce conflit met en lumière une autre facette de Lenox : sa difficulté à gérer ses émotions. Elle fonctionne avec des faits et des probabilités, mais peine à naviguer dans l’incertitude émotionnelle. Son refus initial de soutenir Naomi pouvait laisser penser à une forme de jalousie ou de manipulation, mais en réalité, c’est plutôt une manifestation de son propre vécu. Elle a déjà connu des échecs similaires et, à travers Naomi, elle redoutait de voir l’histoire se répéter.

 

L’attitude autodestructrice de Ripley était un problème latent depuis plusieurs épisodes, et il était temps que cela éclate. Après s’être battu dans un bar et avoir gravement blessé un homme, il se retrouve pris au piège de ses propres actions. Plutôt que de garder le silence, il se précipite dans la salle d’opération et s’implique dans les soins de sa propre victime, jusqu’à lâcher maladroitement qu’il est responsable des blessures du patient. Cette confession impromptue lui vaut une suspension, et Sharon Goodwin n’hésite pas à évoquer la possibilité de le licencier définitivement.

Cependant, Chicago Med a tendance à jouer avec ce genre de fausses menaces. Il y a fort à parier que Ripley ne disparaîtra pas si facilement. L’évolution de son personnage sera intéressante à suivre, surtout s’il est contraint d’affronter enfin ses démons. L’épisode propose également une histoire plus intime et sociale avec Loretta, une femme transgenre atteinte de démence. Ce type de récit reste rare à la télévision, et Chicago Med choisit une approche sensible et humaine. Loin de se concentrer uniquement sur l’identité de genre de Loretta, l’intrigue met en avant son vécu et ses difficultés face à sa maladie. 

 

Le regard qu’elle porte sur son reflet, où elle ne reconnaît plus la femme qu’elle est, illustre une double souffrance : celle liée à la perte de repères due à la démence, et celle de voir son identité remise en question par la maladie. Ce traitement nuancé de son histoire rappelle que la représentation ne doit pas être forcée ou caricaturale, mais intégrée avec intelligence dans les récits. Loin des discours didactiques, l’épisode choisit de parler avant tout d’un être humain avec ses angoisses et ses émotions, rendant le message d’autant plus fort.

Loin des rebondissements spectaculaires ou des enjeux dramatiques démesurés, cet épisode joue sur des conflits plus subtils et personnels. L’évolution de Naomi face à Lenox, la descente aux enfers de Ripley et l’histoire de Loretta forment un ensemble équilibré, même si certains arcs auraient pu être approfondis. Avec Chicago Med, les tensions entre personnages et les dilemmes éthiques sont toujours au cœur du récit. Ici, l’affirmation de soi se décline sous plusieurs formes : savoir dire non, prendre des décisions risquées, ou encore exister pleinement malgré le regard des autres. L’épisode ne révolutionne pas la série, mais il s’inscrit bien dans sa continuité en proposant des trajectoires humaines et nuancées.

 

Note : 5.5/10. En bref, j’aime quand Chicago Med développe des histoires humaines et attachantes. 

 

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 10, épisode 13), Chicago Fire (Saison 13, épisode 13), Chicago PD (Saison 12, épisode 13)

Chicago Fire // Saison 13. Episode 13. Born of Fire.

 

La saison 13 de Chicago Fire avançait jusqu’ici avec une dynamique intéressante, notamment autour de l’évolution de Stella Kidd et Kelly Severide. Mais cet épisode 13, intitulé « Born of Fire », marque un sérieux coup de mou dans la narration. Loin d’être une avancée marquante pour les personnages, il donne surtout l’impression d’un remplissage sans véritable enjeu. Entre des intrigues qui peinent à captiver et des dialogues qui tournent en rond, il devient difficile de ne pas voir cet épisode comme une parenthèse creuse dans une saison qui, pourtant, avait réussi à maintenir un certain rythme.

 

L’une des intrigues principales de l’épisode tourne autour de Stella Kidd et de son hésitation à pleinement assumer son désir de fonder une famille avec Kelly. Ce développement aurait pu être intéressant s’il apportait quelque chose de nouveau. Malheureusement, on a déjà vu ces mêmes questionnements dans les épisodes précédents. Stella se confie cette fois à Violet, officialisant ainsi son envie de devenir mère. Mais au lieu d’être un moment marquant, cette scène sonne creux. La série nous avait déjà montré Stella et Kelly évoquer ce sujet, et cette nouvelle discussion n’apporte rien de plus. 

Pire encore, elle ralentit le rythme de l’intrigue principale en s’éparpillant sur des détails déjà abordés. Le problème ne vient pas du personnage en lui-même, mais plutôt de la façon dont la série gère son évolution. On sent que Chicago Fire essaie d’étirer ce fil narratif au maximum sans réellement avancer. Résultat : un sentiment de stagnation et une impression de déjà-vu qui rendent cette partie de l’épisode frustrante à regarder. L’autre arc narratif de l’épisode concerne Sam Carver et sa lutte intérieure. Il s’agit de l’une des rares nouveautés de cet épisode, mais là encore, l’exécution laisse à désirer. 

 

Carver, personnage qui avait encore un certain potentiel inexploité, se retrouve propulsé dans une intrigue sur sa sobriété. Le problème ? Tout est beaucoup trop attendu. On comprend immédiatement où la série veut en venir et, au lieu d’un développement progressif et nuancé, on assiste à une suite de scènes convenues, sans surprise. Carver est « forcé » à parler de ses difficultés, ce qui le pousse à reconnaître qu’il doit affronter ses démons. Ce schéma narratif a déjà été utilisé à de nombreuses reprises dans la série, rendant cette évolution prévisible et sans réelle émotion.

Ce qui aurait pu être une plongée intéressante dans la complexité du personnage devient une intrigue trop linéaire, sans relief. Plutôt que de nous montrer les luttes internes de Carver avec subtilité, la série choisit une approche directe et simpliste qui manque cruellement de profondeur. Là où Chicago Fire a su, par le passé, alterner entre action et développement des personnages, cet épisode 13 souffre d’un sérieux problème de rythme. Il ne se passe rien de réellement marquant. Les échanges entre les personnages traînent en longueur, les scènes s’enchaînent sans intensité, et l’ensemble donne l’impression d’un épisode bouche-trou. 

 

On aurait pu espérer que l’un des arcs narratifs prenne le dessus et vienne relever l’intérêt général, mais rien de tout cela ne se produit. Même la relation entre Stella et Kelly, pourtant l’un des piliers émotionnels de la série, semble tourner à vide ici. Kelly est content que Stella ait parlé à Violet, et… c’est à peu près tout. Où est le véritable enjeu ? Où est le conflit, l’évolution, la tension dramatique ? Tout est plat et sans saveur. Ce qui rend cet épisode encore plus frustrant, c’est la stagnation des personnages. Depuis plusieurs saisons, Chicago Fire a réussi à faire évoluer ses protagonistes de manière naturelle, en leur donnant des arcs narratifs cohérents et progressifs. Ici, tout semble figé.

Stella réfléchit encore et encore sur sa volonté de devenir mère, comme si elle était bloquée dans une boucle sans fin. Carver, qui aurait pu bénéficier d’un traitement plus fin, est enfermé dans une intrigue cousue de fil blanc. Même les interactions entre les autres membres de la caserne manquent de dynamisme. La série a pourtant prouvé qu’elle pouvait offrir de beaux moments de construction de personnages, mais cet épisode est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire : recycler des idées déjà exploitées sans les renouveler.

 

Un autre problème de cet épisode réside dans sa mise en scène. Visuellement, Chicago Fire nous a habitués à des scènes d’action bien rythmées et des moments de tension bien amenés. Ici, tout est fade. Les scènes de caserne sont statiques, sans réelle dynamique. Même les moments plus intimes, qui auraient pu être touchants, sont filmés sans inspiration. Il n’y a aucune tension, aucun vrai enjeu qui pourrait maintenir l’attention du spectateur. On en vient à se demander si cet épisode n’a pas simplement été conçu pour remplir un quota, tant il semble manquer d’ambition.

En fin de compte, « Born of Fire » est un épisode qui ne laisse aucune trace. Il ne fait pas avancer l’intrigue de manière significative, n’apporte rien de nouveau aux personnages et souffre d’un rythme lent qui le rend pénible à regarder. Si Chicago Fire nous a prouvé une chose par le passé, c’est qu’elle est capable de bien mieux. Certains épisodes précédents avaient su jongler entre émotions et action, proposant des moments forts et mémorables. Ici, on assiste plutôt à un épisode de transition qui ne parvient ni à capter l’attention ni à susciter de réelles émotions.

 

Espérons que la suite de la saison retrouve l’énergie et l’intensité qui font habituellement la force de la série, car si elle continue sur cette lancée, Chicago Fire risque de perdre ce qui la rendait intéressante. En attendant, cet épisode 13 restera probablement comme l’un des plus oubliables de la saison.

 

Note : 2/10. En bref, un épisode creux et prévisible. 

Critiques Séries : Chicago Med (Saison 10, épisode 13), Chicago Fire (Saison 13, épisode 13), Chicago PD (Saison 12, épisode 13)

Chicago PD // Saison 12. Episode 13. Street Jesus.

 

L’épisode 13 de la saison 12 de Chicago PD, intitulé "Street Jesus", met Kevin Atwater sous les projecteurs, et c’est une bonne chose. Ce personnage a souvent été sous-exploité dans la série, malgré son importance au sein de l’unité Intelligence. Ici, non seulement on explore davantage sa personnalité et ses dilemmes, mais on retrouve aussi une dynamique d’équipe qui avait parfois tendance à disparaître ces dernières saisons. Ce qui frappe d’emblée dans cet épisode, c’est l’équilibre entre l’intrigue policière et les relations entre les personnages. 

 

Chicago PD a parfois tendance à s’enfermer dans des épisodes très centrés sur un membre du groupe, au point d’oublier les autres. Ici, bien que Kevin soit au centre du récit, l’équipe est bien présente, et cela apporte une dimension plus riche à l’histoire. Kevin Atwater est un personnage qui, malgré son charisme et son importance dans l’unité, a souvent été mis de côté au profit d’autres figures de la série. Lorsqu’il a enfin droit à un épisode centré sur lui, on a souvent l’impression que son rôle est réduit à des thématiques attendues. Pourtant, dans "Street Jesus", on perçoit une tentative de nuance. Son évolution est crédible, et on sent un vrai effort d’écriture pour le rendre plus complexe.

On le voit naviguer entre ses responsabilités professionnelles et personnelles, jonglant avec des choix qui ne sont jamais évidents. Cet épisode montre un Atwater humain, tiraillé entre son désir de bien faire et les réalités d’un métier où la frontière entre le légal et le moral est parfois floue. Depuis plusieurs saisons, Chicago PD a pris l’habitude de traiter ses intrigues comme des parcours individuels, oubliant que ce qui faisait la force du show à ses débuts, c’était la dynamique entre les membres de l’équipe. Dans "Street Jesus", on retrouve enfin ces petits moments qui rappellent que ces policiers forment un vrai groupe, avec des liens qui dépassent le simple cadre professionnel.

 

L’épisode s’ouvre sur un événement en apparence anodin : Adam et Dante qui soutiennent Kevin lors de son événement caritatif. Un détail ? Peut-être. Mais c’est justement ce genre de moments qui manquent souvent à la série et qui rendent ces personnages plus humains. On voit également Kim épauler Kevin, plaisanter avec lui malgré la pression du travail. Il y a aussi cet échange entre Kevin et Adam, où l’amitié prend le pas sur le protocole, Adam gardant un secret pour lui par respect pour son ami. Ces interactions donnent du relief à la série, en rappelant que ces personnages existent en dehors des enquêtes qu’ils mènent.

Même Voight, souvent distant et imprévisible, a un rôle intéressant dans cet épisode. Son avertissement à Kevin – "Ne me mens pas, laisse-moi mentir à ta place" – est révélateur de son mode de fonctionnement, mais aussi de la manière dont il perçoit Atwater. Ce type de dialogues permet de mieux comprendre la hiérarchie implicite de l’équipe, et la manière dont chacun évolue au sein de cette dynamique parfois tendue. Comme souvent dans Chicago PD, l’enquête finit par occuper la majorité de l’épisode, au risque d’éclipser le développement des personnages. Ce n’est pas forcément un problème en soi, mais lorsque la série parvient à équilibrer action et introspection, elle gagne en profondeur. 

 

Ici, on aurait aimé que l’intrigue laisse encore plus de place aux relations entre les membres de l’équipe, surtout quand on voit à quel point les moments partagés entre eux sont efficaces. Cela dit, l’épisode a le mérite d’introduire une nouvelle relation pour Atwater, avec Val. La série a souvent du mal à gérer les intrigues romantiques de ses personnages, surtout lorsque les relations ne sont pas au cœur de l’histoire. Mais ici, le peu que l’on voit entre Kevin et Val fonctionne bien. 

Leur échange, où elle lui conseille de ne pas essayer d’être “tout pour tout le monde”, est un bon moyen d’explorer la manière dont Atwater perçoit son rôle au sein de son équipe et de sa communauté. L’épisode "Street Jesus" prouve que Chicago PD est capable de donner plus de profondeur à ses personnages et de retrouver l’esprit d’équipe qui a longtemps été sa force. Mais cela soulève aussi une question : pourquoi est-ce que la série ne le fait pas plus souvent ? À chaque fois qu’un épisode comme celui-ci montre ce que Chicago PD pourrait être, il y a toujours cette inquiétude que ce soit une exception plutôt qu’un nouveau standard.

 

Ce qui fonctionne ici, ce sont les interactions humaines, les choix difficiles et les petits moments qui rappellent que ces personnages sont plus que des simples figures d’un show policier. Mais il reste à voir si la série continuera dans cette direction ou si elle retombera dans ses travers habituels. En attendant, cet épisode reste un bon moment de télévision, et surtout, un bon épisode pour Kevin Atwater. Reste à espérer que ce ne soit pas juste un coup d’éclat, mais le signe d’un véritable changement dans la manière dont Chicago PD raconte ses histoires.

 

Note : 5/10. En bref, la série délivre un épisode plutôt correct qui permet surtout de faire évoluer intelligemment Atwater. 

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