Critiques Séries : Suits LA. Saison 1. Episode 5.

Critiques Séries : Suits LA. Saison 1. Episode 5.

Suits LA. // Saison 1. Episode 5. You’re on Your Own.

 

Depuis son lancement, Suits : L.A. peine à convaincre. Ce spin-off, qui devait s’affranchir de l’ombre de son prédécesseur, continue d’accumuler les maladresses et de s’enfoncer dans un rythme décousu. L’épisode 5 en est un parfait exemple : mal construit, poussif, et incapable d’exploiter son propre potentiel. Alors que la série tente de développer ses personnages et de donner plus d’épaisseur aux intrigues, elle semble toujours hésiter sur la direction à prendre. Plutôt que d’installer un fil rouge efficace, cet épisode illustre une fois de plus les failles narratives qui freinent toute possibilité d’engagement du spectateur.

 

Dès les premières minutes, l’épisode donne le ton avec une scène qui laisse perplexe. Plutôt que de plonger immédiatement dans l’intrigue principale, il s’ouvre sur un rêve de Ted Black, oscillant entre confusion et gêne. Ce choix narratif, qui aurait pu apporter quelque chose à la construction du personnage, tombe complètement à plat. Non seulement cette introduction ne sert à rien, mais elle renforce une image de Ted qui devient de plus en plus problématique. Depuis le début de la série, Suits : L.A. peine à faire de Ted Black un protagoniste intéressant. 

Ce cinquième épisode ne fait qu’aggraver la situation : il le présente comme un homme perdu entre ses désirs, ses regrets et sa frustration, sans jamais réellement approfondir ce qui pourrait le rendre attachant. Le contraste avec Harvey Specter (Suits) devient flagrant : là où ce dernier imposait naturellement sa présence, Ted donne l’impression d’être un poids mort dans sa propre série. L’épisode repose en grande partie sur le procès de Lester, producteur hollywoodien accusé de meurtre. Sur le papier, ce type d’intrigue aurait pu redonner un peu de souffle à la série en ramenant l’attention sur les enjeux juridiques. Mais dans l’exécution, tout est trop mécanique.

 

Le principal problème vient du manque de tension. L’accusation semble avoir des éléments solides contre Lester : une liaison de sa femme avec la victime, des preuves compromettantes et une ligne de défense fragile. Pourtant, au lieu de proposer un affrontement captivant entre avocats, la série se contente d’une succession de coups bas sans réel impact. Ted et Amanda tentent de trouver des failles dans l’approche de la procureure, mais leurs efforts paraissent désordonnés. 

Plutôt que de montrer de véritables prouesses juridiques, l’épisode préfère insister sur des rebondissements artificiels, qui donnent plus l’impression de combler du temps d’antenne que de raconter une histoire cohérente. Si Suits : L.A. parvient encore à maintenir un semblant d’intérêt, c’est grâce à ses personnages secondaires. Amanda se démarque particulièrement dans cet épisode. Contrairement à Ted, elle possède une véritable motivation : elle veut faire tomber la procureure qu’elle tient responsable de la mort d’un ancien client. Cette dynamique aurait pu être bien mieux exploitée, mais elle a au moins le mérite d’être claire.

 

Rick et Erica, de leur côté, continuent de se démarquer. Leur relation, bien que parfois forcée, apporte un peu plus de nuance au récit. Rick commence à regretter son choix d’avoir quitté Black & Associates, tandis qu’Erica garde un pied dans les deux mondes, essayant tant bien que mal de gérer sa position. Ces interactions sont souvent plus intéressantes que celles de Ted, qui peine à créer des liens crédibles avec le reste du casting. Même Kevin, malgré son rôle ingrat d’exécutant des basses œuvres de Ted, offre quelques moments intrigants. 

Son côté pragmatique et désabusé tranche avec le reste du casting, et il aurait mérité un développement plus poussé. L’un des aspects les plus frustrants de cet épisode, et de la série en général, est son incapacité à équilibrer ses intrigues. L’histoire principale – le procès – aurait dû être au cœur du récit, mais elle est constamment interrompue par des flashbacks et des sous-intrigues inutiles. Les retours en arrière sur la relation entre Ted et Samantha n’apportent rien de nouveau. Ils sont censés approfondir leur histoire, mais ils ne font que ralentir le rythme déjà laborieux de l’épisode. 

 

À aucun moment ces scènes ne permettent de mieux comprendre les personnages ou d’ajouter un enjeu pertinent à l’histoire en cours. D’un point de vue scénaristique, Suits : L.A. semble incapable de créer une vraie montée en puissance. Chaque conflit se résout de manière précipitée ou artificielle, empêchant toute immersion réelle. L’épisode 5 suit ce schéma en sabotant ses propres tensions : une révélation arrive, semble bouleverser l’intrigue, puis est aussitôt neutralisée sans conséquence.

Cet épisode 5 accentue les défauts déjà présents dans les précédents. À ce stade, il devient difficile de voir où la série veut aller. Elle ne parvient ni à s’émanciper de Suits, ni à proposer quelque chose de suffisamment fort pour exister par elle-même. Le problème principal reste son protagoniste. Ted Black est tout sauf un leader charismatique. Là où Harvey Specter dominait chaque scène, Ted donne l’impression d’être constamment dépassé par les événements. Il n’est ni un génie du droit, ni un stratège redoutable, ni même un personnage particulièrement attachant. Il alterne entre arrogance mal placée et décisions douteuses, ce qui le rend difficile à apprécier.

 

Pire encore, la série ne semble pas savoir quoi faire de lui. Plutôt que d’assumer pleinement ses failles et d’en faire un véritable antihéros, elle tente maladroitement de lui donner des moments de rédemption, qui sonnent faux. Résultat : il devient un personnage incohérent, coincé entre plusieurs directions sans jamais en choisir une. Avec cet épisode 5, Suits : L.A. montre à quel point elle est encore à la recherche de sa propre identité. L’intrigue judiciaire manque d’ampleur, les personnages secondaires tirent leur épingle du jeu sans pour autant rattraper l’ensemble, et le protagoniste continue d’être un poids mort pour la série.

Si elle veut espérer durer, Suits : L.A. devra rapidement revoir sa copie. Il ne suffira pas d’introduire quelques rebondissements ou de jouer sur la nostalgie de la série originale pour captiver les spectateurs. Il faudra proposer de vraies confrontations juridiques, des personnages mieux construits et surtout un héros qui ne donne pas l’impression d’être un simple ersatz raté de son prédécesseur. À ce rythme, la série risque de lasser définitivement son public. L’épisode 5 devait marquer un tournant, mais il s’avère être une nouvelle illustration des problèmes qui plombent Suits : L.A. depuis son lancement. Reste à voir si les prochains épisodes sauront enfin corriger le tir, ou si ce spin-off restera une déception jusqu’au bout.

 

Note : 3.5/10. En bref, Suits : L.A. devra rapidement revoir sa copie. Il ne suffira pas d’introduire quelques rebondissements ou de jouer sur la nostalgie de la série originale pour captiver les spectateurs.

Prochainement en France

 

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