1 Avril 2025
Suits L.A. // Saison 1. Episode 6. Dester.
Après plusieurs épisodes à piétiner, Suits : L.A semble enfin enclencher une dynamique plus engageante avec son sixième épisode. Le récit tente de se recentrer en mettant un terme à certaines intrigues secondaires qui traînaient en longueur, ce qui aurait dû être fait bien plus tôt dans la saison. Pourtant, si cette accélération narrative est la bienvenue, son exécution laisse à désirer. L’affaire Lester Thompson, qui sert de fil rouge à la série, progresse de façon plus nette. La révélation de sa culpabilité dans l’épisode précédent a redistribué les cartes, et la tension autour de son procès s’intensifie.
Ted Black, fidèle à lui-même, s’acharne à défendre son client contre vents et marées, même si les éléments à charge s’accumulent dangereusement. Pendant ce temps, en coulisses, les jeux d’influence et les manipulations entre les personnages secondaires continuent de façon plus ou moins convaincante. Malgré cette avancée, la mise en scène et l’écriture continuent d’handicaper la série. Les dialogues sonnent artificiels, les retournements de situation manquent de finesse, et la gestion du tribunal frôle parfois l’amateurisme. L’épisode tente de donner un second souffle à Suits : L.A, mais le résultat peine à convaincre.
Dès l’ouverture, l’épisode met en avant le procès de Lester. Ted, fidèle à son rôle d’avocat acharné, prononce un plaidoyer passionné pour défendre son client. Mais ce qui pourrait être un moment fort se transforme rapidement en scène embarrassante, tant les incohérences s’accumulent. Ted s’obstine à croire en l’innocence de Lester alors même que le spectateur sait pertinemment qu’il a tué son associé. Cette dissonance entre ce que la série montre et ce que son protagoniste défend crée un décalage peu crédible.
Les échanges entre les avocats et les témoins manquent de mordant et de réalisme. On peine à croire que la cour puisse être aussi désorganisée, et certaines interventions frisent la caricature. L’introduction d’un témoin surprise en dernière minute, un procédé scénaristique usé jusqu’à la corde, achève de décrédibiliser l’ensemble. L’épisode tente de jouer sur l’effet dramatique, mais la mise en scène précipitée empêche toute montée en tension efficace. Depuis le début de la série, Ted Black est présenté comme un homme hanté par son passé et ses erreurs.
Pourtant, plutôt que de nuancer son évolution, l’épisode le maintient dans une posture rigide et bornée. Son obsession pour l’affaire Lester l’aveugle, et son comportement frôle parfois l’irresponsabilité. Lorsqu’il découvre qu’il a été manipulé, son indignation semble forcée, comme si la série tentait maladroitement de racheter un personnage qui s’enferme dans ses propres travers. Les autres personnages ne sont pas en reste. Stuart continue d’incarner le rival opportuniste sans réelle profondeur, multipliant les manœuvres pour saper l’équipe de Ted. Erica et Amanda, pourtant dotées d’un potentiel narratif intéressant, sont reléguées à des rôles secondaires sans grand impact.
Leur confrontation avec le district attorney apporte un semblant d’intensité, mais reste sous-exploitée. Seule Samantha bénéficie d’un traitement un peu plus développé. Ses interactions avec Ted, notamment à travers les flashbacks, apportent un éclairage sur leur relation passée et sur les raisons de leur éloignement. Néanmoins, le retour de la romance entre les deux personnages apparaît artificiel, comme si la série peinait à lui trouver un rôle en dehors de son lien avec Ted.
Si l’épisode tente de dynamiser l’intrigue, il reste plombé par une écriture maladroite. Les dialogues manquent de naturel, les personnages répètent des informations déjà établies, et certaines scènes semblent s’étirer inutilement. La série peine à équilibrer ses différents tons : tantôt dramatique, tantôt comique, parfois même flirtant avec le soap, sans jamais trouver une cohérence globale. La gestion du tribunal est particulièrement problématique. Les audiences manquent de réalisme, les stratégies juridiques sont simplifiées à l’extrême, et les coups de théâtre paraissent souvent forcés.
L’idée d’exploiter un élément déjà présenté plus tôt pour modifier la défense de Lester est habile sur le papier, mais l’exécution est trop précipitée pour être réellement efficace. Enfin, la série continue de se disperser en sous-intrigues qui ne trouvent pas toujours leur place. Les jeux de pouvoir entre les avocats, les tensions entre collègues et les conflits internes à l’équipe de Ted manquent de consistance. Plutôt que de renforcer la dynamique du récit, ces éléments donnent l’impression d’un scénario qui tâtonne, cherchant encore sa direction.
En tentant enfin d’avancer, cet épisode 6 amorce un tournant qui aurait dû se produire bien plus tôt dans la saison. La série montre des signes d’amélioration, notamment en recentrant l’intrigue sur le procès et en réduisant les digressions inutiles. Mais ces ajustements arrivent tardivement et ne suffisent pas à compenser les maladresses accumulées. Suits : L.A donne l’impression de chercher encore son identité, oscillant entre le thriller judiciaire, la comédie dramatique et le soap, sans jamais trouver un équilibre satisfaisant. Si la suite de la saison parvient à mieux structurer son récit et à affiner l’écriture de ses personnages, la série pourrait encore se rattraper. Mais pour l’instant, elle peine à convaincre.
Note : 5/10. En bref, cet épisode 6 amorce un tournant qui aurait dû se produire bien plus tôt dans la saison. La série montre des signes d’amélioration, notamment en recentrant l’intrigue sur le procès et en réduisant les digressions inutiles.
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