19 Mars 2025
The Hunting Party // Saison 1. Episode 7. Mark Marsden.
L’épisode 7 de The Hunting Party fait un pas de plus dans l’exploration du Pit et des expériences qui s’y sont déroulées. L’idée d’une opération bien plus vaste que ce qui était imaginé prend de l’ampleur. Entre conspiration et manipulation, plusieurs éléments laissent penser que certains employés du Pit ont pu collaborer avec les détenus pour orchestrer leur évasion. L’enquête du jour met en scène un tueur au profil particulier : Mark Marsden, surnommé "The Widower". Ce criminel, obsédé par l’image du mariage parfait, tue systématiquement ses épouses avant qu’elles ne puissent le rejeter.
Son retour dans la nature soulève une question importante : cherche-t-il simplement une nouvelle victime ou a-t-il changé de méthode ? Cet épisode s’écarte des schémas vus précédemment en apportant une dimension psychologique plus marquée. Il met aussi en lumière la fascination morbide que certains peuvent avoir pour les criminels, à travers le personnage de Carol Miller. Ancienne employée du Pit, elle est persuadée d’avoir sauvé Marsden et refuse de voir la réalité en face. Mais au-delà de cette intrigue, d’autres éléments intrigants émergent.
L’accès de Shane à certaines informations classées remet en question ce que l’on sait sur lui. Les révélations sur son passé restent parcellaires, mais elles suggèrent une implication plus profonde qu’il ne veut bien l’admettre. L’histoire de Mark Marsden s’éloigne des figures classiques de tueurs en série. Contrairement à ceux qui agissent par pur plaisir de tuer ou pour des motivations symboliques, Marsden tue ses épouses par peur d’être rejeté. Sa manière d’opérer est aussi troublante que méthodique : un mariage soigneusement préparé, une nuit de noces où tout semble idyllique, avant que la jeune mariée ne succombe à un poison versé dans son champagne.
Il termine ensuite par une noyade dans une baignoire, dans une mise en scène aussi glaçante que calculée. Ce besoin maladif de contrôle et cette peur du rejet trouvent leur origine dans une rupture amoureuse à l’adolescence. Mais cette explication ne suffit pas. Tout le monde traverse des déceptions sentimentales sans pour autant devenir un meurtrier. Ce qui différencie Marsden, c’est son incapacité à envisager une relation qui ne soit pas totalement figée dans un idéal romantique absolu. Ce qui rend cet épisode plus intéressant, c’est l’évolution de son profil criminel.
Son retour à la liberté aurait pu signifier une répétition de son schéma habituel, mais sa nouvelle cible, Carol Miller, ne correspond pas aux précédentes. Elle est plus âgée et surtout, elle n’est pas une inconnue. Elle a travaillé au Pit et a été directement impliquée dans son traitement. Le cas de Carol Miller ajoute une dimension troublante à cet épisode. Plutôt que d’être une cible comme les autres, elle représente une illustration de l’obsession que certains développent pour les criminels. Le phénomène de hybristophilie, qui pousse certaines personnes à être attirées par des tueurs, est bien documenté.
Des figures comme Ted Bundy ou Charles Manson ont reçu des lettres d’amour en prison. Carol ne fait pas exception : persuadée que Marsden a changé, elle refuse d’accepter qu’elle n’a été qu’une étape de plus dans son schéma destructeur. Les enregistrements de ses séances de thérapie au Pit révèlent une réalité encore plus dérangeante. Plutôt que de guérir Marsden, le traitement a renforcé ses tendances. L’exposition répétée à des mises en scène de mariages n’a fait qu’ancrer son comportement. Et Carol, plutôt que de voir ces séances comme un moyen de l’aider à se contrôler, est tombée amoureuse de lui.
La confrontation entre eux est difficile à regarder. Carol comprend trop tard qu’elle n’a jamais été spéciale à ses yeux. Il lui récite les mêmes vœux qu’à ses anciennes épouses, preuve qu’elle n’a été qu’un outil de plus dans son illusion. L’impact émotionnel est fort, non pas parce que son sort est inattendu, mais parce qu’il met en lumière la manière dont certaines personnes se persuadent qu’elles peuvent "réparer" les monstres. L’autre point fort de cet épisode est l’évolution du personnage de Shane. Jusqu’ici présenté comme le membre le plus fiable du groupe, il devient de plus en plus évident qu’il cache quelque chose.
Sa visite à Henry Dulles dans l’épisode précédent a soulevé de nombreuses questions. Il a laissé entendre qu’il avait un lien familial avec lui, mais Sarah Dulles a affirmé être la seule fille du médecin. Alors, pourquoi cet intérêt pour Dulles ? Que cherche vraiment Shane ? Son comportement face à Carol est aussi révélateur. Il semble étrangement concerné par son sort, au point de faire passer cette mission en priorité. Son attachement est trop marqué pour être une simple implication professionnelle. L’épisode ne donne pas de réponse claire, mais les indices s’accumulent.
Shane a prouvé à plusieurs reprises qu’il savait manipuler les autres quand la situation l’exigeait. Son échange avec Sarah Dulles, où il élude les questions trop précises, confirme qu’il n’est pas totalement honnête. Son rôle exact dans cette affaire reste flou, mais il devient évident qu’il n’est pas qu’un simple enquêteur dans cette histoire. Malgré ces tensions sous-jacentes, l’équipe de The Hunting Party fonctionne de mieux en mieux. Là où d’autres séries policières misent tout sur les enquêtes, celle-ci construit progressivement des dynamiques relationnelles qui donnent du relief aux personnages.
L’interaction entre Oliver et Morales est un bon exemple. Leur manière de travailler est efficace, mais elle repose sur un langage codé qui exclut les autres. Hassani, souvent habitué à tout comprendre avant tout le monde, se retrouve cette fois à l’écart et doit s’adapter à leur manière de fonctionner. De son côté, Bex joue un rôle de médiatrice. Son insistance à faire collaborer Oliver et Hassani est l’un des moments intéressants de l’épisode. Plutôt que de laisser leurs tensions s’installer, elle les pousse à mettre leurs egos de côté pour se concentrer sur l’enquête. Une approche pragmatique qui montre bien son rôle central dans l’équipe.
Mais c’est surtout la découverte dans le Silo 12 qui fait basculer l’épisode dans une nouvelle direction. Ce qu’ils trouvent remet en cause tout ce qu’ils pensaient savoir sur le Pit. L’exploration du Silo 12 ouvre une nouvelle piste sur ce que le gouvernement faisait réellement dans le Pit. La quantité de sang retrouvée sur place ne laisse aucun doute : un massacre a eu lieu. Depuis le début, l’idée que les expériences menées dans le Pit ont aggravé les instincts des détenus est sous-entendue. Mais cet épisode va plus loin en suggérant que ces expériences n’avaient peut-être jamais eu pour but de les "soigner".
Quel était l’objectif réel du Pit ? Pourquoi certains détenus ont-ils été libérés alors que d’autres ont disparu ? L’idée d’un programme gouvernemental plus vaste commence à prendre forme, et les implications sont potentiellement bien plus sombres que prévu. Avec seulement trois épisodes restants, la série doit maintenant répondre à ces questions. L’intrigue prend une tournure plus large, et le mystère qui entoure le Pit devient le véritable enjeu. Si les prochains épisodes exploitent bien ces éléments, The Hunting Party pourrait enfin donner un sens à toutes les pièces du puzzle qui se mettent en place depuis le début.
Note : 6/10. En bref, la série se réveille enfin et il était temps à trois épisodes de la fin de la saison.
Prochainement en France
Retrouvez sur mon blog des critiques de cinéma et de séries télé du monde entier tous les jours
Voir le profil de delromainzika sur le portail Overblog