Critique Ciné : High Rollers (2025, direct to SVOD)

Critique Ciné : High Rollers (2025, direct to SVOD)

High Rollers // De Randall Emmett. Avec John Travolta, Gina Gershon et Lukas Haas.

 

Certaines suites prolongent un univers, approfondissent leurs personnages et apportent de nouveaux enjeux. D’autres, comme High Rollers, semblent exister uniquement parce qu’un premier volet a rencontré un succès relatif. Ce film, censé être la suite de Cash Out, donne l’impression de se reposer sur un héritage fragile sans jamais chercher à le solidifier. Il ne prend pas le temps de replonger le spectateur dans son univers ni de donner une véritable raison d’exister à cette nouvelle intrigue.

 

Mason Goddard est contraint de planifier un casse au Scarlet Pearl après l'enlèvement de sa partenaire. Pour réussir leur coup, Mason et son équipe doivent faire face à des gardes armés, des coffres-forts verrouillés et d'autres mesures de sécurité.

 

Dès les premières minutes, High Rollers jette son public dans l’action, mais pas de la meilleure manière. Il ne s’agit pas d’un démarrage haletant ou d’une scène qui capte immédiatement l’attention. Non, ici, tout semble précipité et sans construction. Ceux qui n’ont pas vu Cash Out n’auront aucune clé pour comprendre qui sont les personnages ni pourquoi leurs relations comptent, et même ceux qui ont suivi le premier film risquent de chercher désespérément un fil narratif à suivre. L’un des éléments essentiels d’un bon film d’action, au-delà des scènes spectaculaires, repose sur des personnages solides. 

 

Même si le scénario est classique, il faut des figures marquantes, des interactions crédibles, un minimum d’enjeu émotionnel. Ici, tout cela manque cruellement. John Travolta reprend son rôle de Mason, mais son personnage semble vidé de toute substance. Il crie, il gesticule, mais rien ne semble réellement peser sur lui. Les autres protagonistes ne sont pas mieux lotis. Gina Gershon remplace Kristin Davis dans le rôle d’Amelia, l’intérêt amoureux de Mason, mais son personnage est réduit à une simple présence décorative. Elle est là sans jamais avoir une véritable influence sur l’histoire. 

 

Plus largement, aucune dynamique entre les personnages ne parvient à exister pleinement. Les liens passés sont évoqués sans être approfondis, et ceux qui devraient se nouer dans ce film ne se développent jamais. Il devient donc difficile de s’investir émotionnellement ou même de comprendre pourquoi ces individus agissent comme ils le font. Le film tente de nous faire croire qu’il se déroule dans un environnement luxueux, un casino opulent de La Nouvelle-Orléans, où les enjeux sont élevés et les fortunes se jouent en un instant. 

 

Pourtant, tout sonne faux. Les décors manquent de richesse visuelle et ne dégagent aucune atmosphère immersive. Cela ressemble davantage à un plateau de série télévisée à petit budget qu’à un lieu où se jouent des parties à haut risque. Ce manque d’investissement dans la mise en scène est d’autant plus visible dans les scènes d’action. Un bon film de braquage ou de thriller sait jouer avec la tension, le timing et l’intensité dramatique. Ici, tout est plat. Les confrontations manquent de rythme, les poursuites sont sans énergie, et même les rares explosions semblent dépourvues d’impact. 

 

High Rollers tente de suivre les codes du genre, mais sans jamais leur donner la force nécessaire pour captiver. Le problème majeur du film réside dans son intrigue. Un bon film de braquage repose sur un plan ingénieux, des retournements de situation et des moments de tension où l’on se demande si les personnages vont s’en sortir. Ici, rien de tout cela ne fonctionne vraiment. L’histoire semble avancer sans véritable logique, enchaînant les scènes sans donner une vraie direction au récit. Certains moments tentent d’introduire des enjeux personnels, des conflits internes ou des trahisons, mais tout est traité de manière trop superficielle pour avoir un réel impact. 

 

Les dialogues, censés porter ces tensions, sonnent souvent forcés, comme s’ils avaient été écrits en dernière minute sans réel souci de cohérence. Si High Rollers échoue autant, c’est parce qu’il ne donne jamais l’impression d’avoir quelque chose à raconter. Il tente de capitaliser sur un premier film sans en comprendre les éléments qui avaient pu fonctionner. Il ne suffit pas de rassembler quelques acteurs connus et de les placer dans un décor pseudo-luxueux pour créer un film prenant. L’action n’est pas assez palpitante pour divertir, les personnages ne sont pas assez construits pour susciter l’empathie, et l’intrigue ne propose aucun moment marquant. 

 

Ce n’est pas un film catastrophique au point d’être mémorable pour de mauvaises raisons, mais plutôt un de ces films qui passent sans laisser la moindre trace. Dans un genre où tant de productions réussissent à captiver avec des budgets bien plus modestes, High Rollers donne surtout l’impression d’un projet fait sans conviction. Une suite qui aurait pu ne jamais voir le jour sans que cela ne change grand-chose pour le public.

 

Note : 1/10. En bref, une suite sans relief qui laisse indifférent. 

Prochainement en VOD en France

High Rollers est la suite de Cash Out sorti en 2024 directement en SVOD en France

 

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