25 Mars 2025
Les premières images d’Empathie installent immédiatement une atmosphère singulière. Cette série québécoise s’intéresse aux méandres de la psychologie, explorant à la fois le monde médical et les réalités des troubles mentaux à travers le parcours de Suzanne, une ancienne criminologue devenue psychiatre. Dès son arrivée à l’Institut psychiatrique Mont-Royal, elle se confronte à une réalité bien différente de celle qu’elle imaginait. C’est aussi là qu’elle rencontre Mortimer, un agent d’intervention à la présence intrigante, qui va rapidement prendre une place importante dans son quotidien.
Suzanne, ancienne criminologue désormais psychiatre, atterrit à l’Institut psychiatrique Mont-Royal où elle rencontre Mortimer, un intrigant agent d’intervention avec qui elle se lie d’amitié, et des patients qui ne laissent personne indifférent.
Dès le premier épisode, Empathie met en avant un cadre pesant, entre les murs de cet institut psychiatrique où chaque patient semble porter une histoire lourde. La série ne cherche pas à dresser un simple portrait clinique des troubles mentaux, mais plutôt à plonger dans l’humain, dans ces interactions subtiles qui définissent le rapport entre soignants et patients. Suzanne, qui arrive avec son propre bagage émotionnel, doit apprendre à naviguer dans ce nouvel univers, où les frontières entre le professionnel et le personnel deviennent parfois floues.
Loin d’une vision idéalisée du soin psychiatrique, la série met en lumière les tensions, les doutes et les réalités souvent inconfortables d’un tel environnement. Ce qui frappe rapidement, c’est la façon dont la caméra capte les regards, les silences, les hésitations. Loin d’un simple enchaînement de dialogues explicatifs, c’est dans l’implicite que la série trouve sa force. Si l’exploration psychologique est au cœur de Empathie, c’est surtout la relation entre Suzanne et Mortimer qui retient l’attention dans ces deux premiers épisodes.
Leur première interaction ne laisse pas présager l’évolution qui suivra, et pourtant, une dynamique intéressante s’installe progressivement. Mortimer est un personnage qui, dès le départ, suscite la curiosité. Contrairement aux figures d’autorité classiques souvent dépeintes dans les récits se déroulant en milieu psychiatrique, il ne se place pas dans une posture rigide. Il observe, il écoute, il agit parfois à contre-courant des attentes. Ce n’est pas un simple collègue pour Suzanne, et c’est bien là que réside l’un des éléments les plus captivants du début de la série.
L’un des moments forts des débuts d’Empathie se déroule dans l’épisode 2, à l’intérieur d’une voiture. Un cadre réduit, une conversation simple en apparence, mais qui en dit long sur la manière dont ces deux personnages se perçoivent. Cet échange donne une nouvelle dimension à leur relation et permet de mieux saisir la complexité de leurs parcours respectifs. Ce type de scène apporte une respiration bienvenue dans l’univers pesant de l’institut.
Dans ce huis clos temporaire, loin des couloirs froids et des tensions quotidiennes, Suzanne et Mortimer montrent une autre facette d’eux-mêmes. Ce moment suggère d’ailleurs que la série gagnerait à multiplier ce genre d’instants, où les liens se construisent naturellement, sans artifices. Thomas Ngijol incarne Mortimer avec une nuance qui surprend. Son interprétation ne tombe jamais dans l’excès, et c’est peut-être ce qui la rend aussi efficace. Il apporte une présence singulière, évitant les clichés souvent associés aux rôles de figures d’autorité dans des institutions fermées.
Cette performance marque un contraste intéressant avec celle de Suzanne, plus mesurée, plus intérieure. Leur dynamique repose en grande partie sur ce jeu d’équilibre, où l’un semble constamment tester les limites de l’autre, sans jamais forcer le trait. Les deux premiers épisodes d’Empathie posent ainsi des bases solides. Si la série semble vouloir explorer la complexité des troubles psychologiques, c’est avant tout dans ses interactions humaines qu’elle trouve sa véritable force. L’évolution de la relation entre Suzanne et Mortimer, ainsi que la manière dont leurs échanges sont construits, apportent une authenticité précieuse.
La suite de la saison devra confirmer cette direction, en continuant à privilégier ces moments de connexion qui font toute la différence. Car au-delà de la mise en scène et de l’ambiance, c’est bien dans ces instants suspendus que Empathie trouve sa justesse.
Note : 6/10. En bref, une série qui trouve son potentiel dans ses relations humaines et la façon de dépeindre la psychologie. Le second épisode est bien meilleur que le premier.
Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025
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