31 Mars 2025
Le 15 août 2021, Kaboul bascule. La capitale afghane, jusqu’alors sous contrôle du gouvernement, tombe aux mains des talibans alors que les troupes américaines finalisent leur retrait. Ce moment historique, marqué par la panique et l’urgence, est au cœur de la série Kaboul, une fiction qui se nourrit du réel pour plonger au cœur des événements. À travers les deux premiers épisodes, le spectateur est immédiatement pris dans une tension constante, où chaque personnage lutte pour sa survie dans un engrenage politique et humain qui le dépasse.
Kaboul, 15 août 2021. À l’heure du retrait des troupes américaines, les talibans entrent dans Kaboul. La famille Nazany doit se résoudre à quitter le pays. Dans cette situation désespérée et chaotique, sur laquelle plane la menace d’un attentat par l’État islamique, policiers français, diplomates italiens, militaires allemands ou services secrets américains doivent tant bien que mal réussir à se coordonner pour gérer l’afflux de civils. Comment chacun va-t-il réussir à sauver sa vie ? Le compte à rebours est lancé.
Dès les premières minutes, l’atmosphère est posée. Loin d’un simple décor de guerre, Kaboul devient un personnage à part entière, un espace saturé d’incertitude où la vie peut basculer à tout moment. Les rues se vident ou s’encombrent d’une foule paniquée, les ambassades s’organisent en urgence, les avions militaires attendent sur le tarmac. Pour la famille Nazany, l’avenir se rétrécit à une fuite nécessaire. Quitter le pays n’est plus un choix, mais une obligation. Autour d’eux gravitent d’autres protagonistes, chacun pris dans un dilemme propre à sa position.
Policiers français, diplomates italiens, soldats allemands et agents américains sont contraints de collaborer, non sans tensions. Dans ce chaos où l’urgence prime, les protocoles diplomatiques deviennent des obstacles et la survie impose ses propres règles. La force des premiers épisodes repose sur une narration fragmentée qui suit plusieurs personnages aux intérêts divergents. Certains tentent de protéger leurs proches, d’autres sont animés par un devoir professionnel ou un engagement plus personnel. Ce choix de mise en scène permet d’aborder la complexité de la situation sous plusieurs angles, évitant ainsi une lecture simpliste du drame en cours.
Le spectateur passe d’un poste de contrôle militaire aux couloirs d’une ambassade, puis se retrouve dans la foule angoissée qui tente d’accéder à l’aéroport. Ce rythme, soutenu par un montage efficace, renforce le sentiment d’urgence et d’impuissance. Chaque personnage est confronté à un choix crucial, souvent dicté par la peur et l’incertitude. Même si Kaboul est une fiction, l’inspiration puisée dans l’histoire récente est évidente. Sans chercher à proposer une reconstitution documentaire, la série s’appuie sur des événements bien réels pour structurer son récit.
Ce réalisme se retrouve dans les dialogues, les situations de crise et la manière dont les différents acteurs internationaux interagissent. Les tensions entre les forces en présence sont particulièrement bien retranscrites. Entre diplomates et militaires, entre services de renseignement et organisations humanitaires, chacun tente de tirer son épingle du jeu sans savoir si, au final, ses efforts aboutiront à autre chose qu’un échec amer. La menace terroriste en arrière-plan vient encore alourdir un climat déjà saturé d’angoisse.
L’un des points forts de la série réside dans son casting international. Des visages connus du cinéma et des séries télévisées donnent vie à ces personnages pris au piège de l’Histoire. Parmi eux, Eric Dane, habitué aux rôles marqués par la tension et le drame, ou encore Jonathan Zaccai, dont la prestation apporte une intensité particulière à certaines scènes. Loin d’un casting simplement décoratif, chaque acteur apporte une dimension humaine à son rôle. Dans une série où l’action et la tension sont omniprésentes, ce sont les moments de vulnérabilité et d’hésitation qui rendent ces personnages crédibles.
La réalisation des deux premiers épisodes mise sur l’immersion. Caméra à l’épaule, plans resserrés, bruit de fond constant : tout est pensé pour que le spectateur ressente l’oppression ambiante. La bande-son, discrète mais pesante, accentue l’atmosphère anxiogène sans tomber dans l’excès dramatique. La lumière, souvent naturelle, et les décors minutieusement reconstitués renforcent encore l’impression d’authenticité. Rien ne semble surfait ou exagéré, ce qui donne à l’ensemble une crédibilité qui ne fait que renforcer l’impact émotionnel du récit.
Avec ces deux premiers épisodes, Kaboul pose les bases d’une série qui ne cherche pas à embellir la réalité. Chaque décision prise par les personnages a des conséquences immédiates, et aucun d’entre eux ne semble à l’abri d’un destin tragique. En s’appuyant sur une écriture maîtrisée et une mise en scène efficace, la série parvient à capturer l’urgence et le désespoir d’un moment historique où chaque seconde comptait. La suite promet d’être tout aussi intense, avec des enjeux qui ne cesseront de se resserrer autour de ces destins liés par le chaos.
Note : 7.5/10. En bref, avec ces deux premiers épisodes, Kaboul pose les bases d’une série qui ne cherche pas à embellir la réalité. Chaque décision prise par les personnages a des conséquences immédiates, et aucun d’entre eux ne semble à l’abri d’un destin tragique.
Présentée dans le cadre du Festival Séries Mania 2025
Disponible sur France.tv, diffusée sur France 2 à partir du lundi 31 mars 2025
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