Critique Ciné : Captain America: Brave New World (2025)

Critique Ciné : Captain America: Brave New World (2025)

Captain America: Brave New World // De Julius Onah. Avec Anthony Mackie, Harrison Ford et Danny Ramirez.

 

Et j’ai enfin vu Captain America: Brave New World. J’ai attendu la dernière séance de mon cinéma et pris mon courage à deux mains. Les derniers films Marvel n’ont pas été de grandes réussites ni d’immenses succès comme fût un temps. Pour les toutes nouvelles aventures du nouveau Captain America, Disney a fait appel à Julius Onah à qui l’on doit le très sympathique The Cloverfield Paradox. Je ne sais pas ce que ce réalisateur a été faire dans cette galère balisée qui ne lui permet clairement pas d’exprimer quoi que ce soit à l’écran si ce n’est reproduire la même tambouille que Marvel et Disney nous servent depuis des années (à quelques exceptions près). 

 

Peu après avoir fait la connaissance du nouveau président des Etats-Unis Thaddeus Ross, Sam Wilson se retrouve plongé au coeur d'un gigantesque incident international. Dans une lutte acharnée contre la montre, il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…

 

Avec l’arrivée de Captain America: Brave New World, l’univers cinématographique Marvel poursuit son expansion post-Endgame. Ce nouvel opus marque une étape importante : celle de l’affirmation de Sam Wilson dans le costume iconique de Captain America. Pourtant, malgré un potentiel intéressant, le film semble avoir du mal à trouver sa propre voie. Plus qu’une aventure centrée sur son héros principal, le long-métrage ressemble davantage à une passerelle vers d'autres projets. Et cette direction laisse un goût d’inachevé.

 

Dès les premières minutes, un sentiment de confusion s’installe. Le film peine à établir une ligne narrative claire. Entre références à L’Incroyable Hulk de 2008, clins d'œil à la série Falcon et le Soldat de l’Hiver, et amorces de nouveaux arcs (comme l’apparition de Red Hulk ou l’introduction d’une mystérieuse combattante israélienne), le récit donne l’impression de vouloir en faire trop, sans réellement approfondir quoi que ce soit. Les éléments narratifs s’empilent les uns sur les autres sans réelle cohérence, ce qui rend l’ensemble difficile à suivre. Certains personnages semblent surgir sans véritable introduction ni développement. D'autres, pourtant prometteurs, sont relégués en arrière-plan. 

 

Le résultat est un film où les enjeux paraissent peu importants, et les menaces, assez impersonnelles. Sam Wilson devait être au cœur de cette nouvelle ère. Pourtant, Brave New World n’apporte rien de vraiment nouveau à son sujet. Pour ceux ayant vu la série Disney+, le film n’offre pas de réelle progression dans l’évolution du personnage. Le scénario n’explore ni ses doutes, ni son positionnement moral, ni son adaptation à son nouveau rôle. Une occasion manquée, surtout quand on considère la richesse potentielle d’un tel passage de relais. Anthony Mackie, malgré tout, livre une performance sincère. Son investissement est évident et donne un peu d’âme à un rôle qui mériterait une écriture plus consistante. 

 

Son duo avec Joaquin Torres, incarné par Danny Ramírez, fonctionne bien à l’écran, laissant entrevoir une dynamique intéressante pour l’avenir. Parmi les nouveaux visages, peu parviennent à marquer durablement. La plupart manquent d’épaisseur, et certains semblent même avoir été ajoutés à la dernière minute. Le personnage de Sidewinder, par exemple, fait une apparition tardive et peu justifiée, ce qui donne l’impression d’un ajout de dernière minute mal intégré. Harrison Ford, dans le rôle de Thunderbolt Ross, offre une performance qui divise. Si sa présence à l’écran apporte un certain poids, on sent qu’il n’est pas totalement à l’aise dans un rôle aussi physique. 

 

Le personnage du Red Hulk, pourtant riche en possibilités narratives, est à peine effleuré. Là encore, on sent une volonté de garder des cartes pour de futurs films, sans vraiment offrir de matière dans celui-ci. Quant à Ruth Bat-Seraph, interprétée par Shira Haas, le personnage semble caricatural, presque forcé. L’idée d’une femme forte n’est pas le problème, mais le traitement manque de crédibilité et d’équilibre. Résultat : une performance qui sonne faux, non pas à cause de l’actrice, mais plutôt en raison d’un personnage mal écrit.

 

Côté action, Brave New World fait le minimum attendu. Les séquences sont bien chorégraphiées, parfois spectaculaires, mais rarement surprenantes. Le final propose un affrontement correct, même s’il peine à générer un véritable suspense ou une montée en tension marquante. L’ensemble reste efficace, sans toutefois atteindre l’intensité d’un Soldat de l’Hiver ou même d’un Civil War. Le montage, lui, pose davantage problème. Plusieurs scènes semblent avoir été recollées sans fluidité, ce qui nuit à la lisibilité de certaines séquences. Un défaut qui pourrait s’expliquer par les nombreuses rumeurs de reshoots et de réécritures tardives.

 

Le sentiment général en sortant de la salle est celui d’un film qui sert davantage à préparer le terrain qu’à raconter une histoire autonome. Brave New World paraît être un épisode de transition entre la phase actuelle du MCU et les projets futurs comme Thunderbolts. Dans cette logique, les éléments importants pour le développement de Sam Wilson passent en second plan. Ce choix de privilégier la mise en place de futurs arcs narratifs au détriment du présent n’est pas nouveau chez Marvel, mais ici, il devient particulièrement flagrant. 

 

À force de bâtir des ponts vers demain, le studio semble oublier de construire quelque chose de solide pour aujourd’hui. Malgré ses défauts, Captain America: Brave New World n’est pas un film désagréable. Il reste regardable, surtout si l’on accepte de le prendre pour ce qu’il est : un film d’action moyen, avec quelques scènes réussies et une performance honnête de son acteur principal. Mais pour ceux qui espéraient un nouveau souffle pour la franchise Captain America, la déception est réelle. 

 

Les attentes étaient peut-être trop élevées, surtout après des films comme Le Soldat de l’Hiver ou Civil War, qui avaient su allier enjeux politiques, tensions narratives et scènes d’action mémorables. Captain America: Brave New World illustre les difficultés que Marvel rencontre depuis la fin d’Endgame. L’univers étendu ne semble plus savoir quelle direction prendre, et chaque nouvelle sortie donne l’impression de chercher une boussole. Le film n’est ni un désastre, ni une réussite. Il occupe simplement un espace, sans vraiment y laisser sa marque.

 

Note : 5/10. En bref, malgré l'attachement au personnage de Sam Wilson et la bonne volonté de ses interprètes, Brave New World ne parvient pas à s’imposer comme un chapitre marquant de l’univers Marvel. Pour l’instant, il reste un film de transition, agréable par moments, mais vite oublié une fois les lumières rallumées. Il reste à espérer que les prochaines productions offriront une vision plus claire et plus audacieuse.

Sorti le 12 février 2025 au cinéma

 

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delromainzika

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T
Tout à fait d'accord avec toi. J'ai vu le film il y a deux jours et ce que j'en retiens c'est... rien. Très vite oublié. Mais je ne suis pas déçu car je m'attendais à un film moyen (c'est à dire bien en dessous des films de la saga infinity war) dans la ligné des films marvel post endgame et c'est exactement ce que j'ai eu. Pas nul mais pas extraordinaire. Dire le contraire serait se voiler la face, car il est clair que marvel nous a déjà servi beaucoup mieux.
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D
Merci beaucoup, c'est exactement ce que je dis dans ma critique mais que certains n'ont pas l'air d'avoir compris. Je me sens moins seul. C'est pas horrible mais pas extraordinaire. J'ai l'impression que certains se complaisent de ces films moyens en tant que nouveau standard alors que l'on avait déjà eu d'excellents films.
2
Tu ne dis rien de bon. Critique inutile et gratuite. Je ne sais pas ce que vous voulez mais vous n'attendez rien du cinéma. Vous êtes ni acteur ni réalisateur ni investisseur. Vous déblatérer juste pour plaire. Ce film reste dans la logique des comics il n'est pas là pour vous plaire mais pour exister. Je ne sais pas ce que vous les critiques voulez mais vu que vous êtes humain, Personne ne cherche à vous satisfaire. Arrêtez de critiquer si vous ne pouvez pas faire mieux. Votre note est inutile. Pour des enfants, de grands enfants, ça reste un bon film. Je ne sais pas combien vous êtes attaché au MCU mais vous ne faites que preuve d'inculture. Bref critique mes f**ses.
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D
Ah voilà, le fan de Marvel qui vient me vilipender. A ce que je sache, j'ai adoré Deadpool & Wolverine l'an dernier. Allez lire ma critique, vous verrez. J'ai encore le droit d'avoir trouvé ce film très moyen. Grand bien vous fasse de vous satisfaire d'un film moyen vu que c'est le niveau actuellement chez Marvel depuis la fin de Endgame à de rares exceptions. Mais tant mieux si le film est aimé, vous avez bien le droit de l'aimer et moi de ne pas avoir totalement aimé. A ce que je sache je ne suis pas aussi virulent ici que d'autres Marvel précédemment sorti. Mais s'attarder sur un avis sur un film, quelle bassesse !