Critiques Séries : Doctor Who (2023). Saison 2. Episode 1.

Critiques Séries : Doctor Who (2023). Saison 2. Episode 1.

Doctor Who (2023) // Saison 2. Episode 1. The Robot Evolution.

 

Avec “The Robot Revolution”, Doctor Who rouvre les portes du TARDIS pour une nouvelle saison — la deuxième depuis le renouveau avec Ncuti Gatwa, mais aussi la 15e de l’ère moderne et la 41e au total. Rien que ça. Un chiffre impressionnant pour une série qui continue d’explorer les confins de l’espace-temps. Ce premier épisode se veut une introduction spectaculaire à cette nouvelle phase, mais derrière le vernis clinquant se cache un épisode qui peine à tenir la route sur le plan narratif. Une reprise en demi-teinte, certes divertissante, mais qui laisse un petit goût d’inachevé.

 

Dès les premières minutes, on comprend que cet épisode ne fera pas dans la demi-mesure. Des robots criards, une planète absurde baptisée d’après le nom d’un personnage, un décor chargé, des effets visuels qui en font parfois un peu trop : Doctor Who opte ici pour un ton résolument pulp, avec des airs de space opera déjanté. L’idée est claire : mettre le paquet, captiver, faire rire. Sur ce plan-là, l’épisode réussit à générer quelques instants de plaisir immédiat, notamment grâce à ses touches d’humour et son esthétique volontairement kitsch. Mais très vite, une question se pose : que raconte réellement cet épisode ? 

L’intrigue, centrée sur l’enlèvement de Belinda par des robots persuadés qu’elle doit épouser une entité suprême, repose sur un twist qui se veut surprenant... mais qui s’effondre dès qu’on y regarde de plus près. La révélation finale — à savoir que le fameux "générateur d’IA" n’est autre qu’un ex maladroit devenu tyran intergalactique — manque de profondeur et ne s’inscrit pas dans une logique émotionnelle ou thématique forte. L’effet de surprise passe, mais ne laisse pas de trace. Heureusement, tout n’est pas à jeter. Ce qui sauve largement l’épisode, c’est l’introduction de Belinda Chandra, incarnée avec justesse par Varada Sethu. On la découvre dans son quotidien de soignante, ancrée dans le réel, puis confrontée à l’absurde. 

 

Et c’est précisément dans cette transition que le personnage prend vie. Contrairement à certaines compagnes récentes qui semblaient suivre le Docteur un peu par fascination ou passivité, Belinda affirme tout de suite sa personnalité. Elle questionne, elle résiste, elle observe avec distance les promesses et les dangers du voyage en TARDIS. Il faut d’ailleurs saluer la manière dont la série justifie la présence de Sethu, déjà vue dans le rôle de Mundy Flynn lors de la saison précédente. Plutôt que de faire semblant, Doctor Who choisit de l’intégrer dans sa logique temporelle : les deux personnages sont apparentées, à des siècles d’intervalle. 

Un clin d’œil malin qui, sans être révolutionnaire, permet d’instaurer une forme de continuité et d’approfondir l’univers. La relation entre Belinda et le Docteur s’annonce déjà plus équilibrée. Leur échange dans la base rebelle, où ils se définissent simplement comme “le Docteur” et “l’infirmière”, donne un ton juste à cette nouvelle dynamique. Il ne s’agit pas d’un rapport maître-élève ou héros-acolyte, mais d’une collaboration entre deux personnes animées par une envie commune : aider les autres, chacun à sa manière. Cette égalité pourrait bien être la clé d’une saison plus centrée sur l’humain que sur le spectaculaire.

 

Cela dit, tout n’est pas encore gagné. L’épisode mise beaucoup sur l’humour et l’extravagance, mais oublie parfois de construire une tension réelle. La mort de Sasha 55, pourtant poignante, n’a pas l’impact qu’elle devrait tant la narration reste en surface. Et si la direction artistique regorge d’inventivité, elle ne compense pas une écriture parfois confuse, voire paresseuse. "The Robot Revolution" donne l’impression d’un épisode pensé comme un feu d’artifice visuel, mais sans véritable cœur. Un peu comme si l’on cherchait à faire du bruit pour masquer le manque de fond. 

Et pourtant, malgré tout, il y a là des éléments qui méritent d’être développés : la trajectoire de Belinda, la dynamique naissante avec le Docteur, et surtout cette idée que leur voyage commun pourrait être plus introspectif que d’habitude, en prenant le "long chemin" pour retourner sur Terre. Le mystère autour des failles temporelles et des obstacles à leur retour laisse entrevoir une trame de fond qui pourrait donner à la saison sa cohérence. Mais encore faudra-t-il que les prochains épisodes prennent le temps d’explorer ces pistes au lieu de simplement accumuler les péripéties. Ce premier épisode de la saison 2 de Doctor Who n’est pas un faux pas, mais plutôt un démarrage hésitant. 

 

Il amuse, surprend parfois, mais peine à émouvoir ou à captiver sur le long terme. On en ressort avec l’impression d’un épisode de transition, un peu brouillon, qui mise tout sur l’énergie de ses interprètes — Ncuti Gatwa est toujours aussi charismatique — et sur la fraîcheur de Belinda. Reste à espérer que la suite donnera à cette nouvelle équipe l’espace nécessaire pour briller. Parce que oui, malgré tout, le voyage ne fait que commencer.

 

Note : 5/10. En bref, ce premier épisode de la saison 2 de Doctor Who n’est pas un faux pas, mais plutôt un démarrage hésitant. Il amuse, surprend parfois, mais peine à émouvoir ou à captiver sur le long terme. 

Disponible sur Disney+

 

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