Critiques Séries : The Hunting Party. Saison 1. Episode 10 (season finale)

Critiques Séries : The Hunting Party. Saison 1. Episode 10 (season finale)

The Hunting Party // Saison 1. Episode 10. Jenna Wells.

SEASON FINALE

 

La saison 1 de The Hunting Party se termine sur un épisode qui coche toutes les cases du final de série policière moderne. Cliffhanger, révélations, menaces sur les personnages principaux, affrontements tendus… tout y est. Et si l’ensemble fonctionne bien dans le rythme et l’exécution, le sentiment persistant reste celui d’un épisode déjà vu ailleurs. Pas mauvais, loin de là. Mais pas inoubliable non plus. J’attendais peut-être quelque chose de plus audacieux, surtout après une saison qui a su installer progressivement un univers troublant et des personnages qui, sans être révolutionnaires, ont su trouver leur place. 

 

Ce dernier épisode reste correct, avec des choix narratifs qui tiennent debout, mais qui manquent de surprise réelle. L’un des points les plus convaincants de ce final, c’est sans doute le profil du tueur de l’épisode. Un personnage perturbé, lié au passé trouble du Pit, et incarné avec une vraie froideur. Ce n’est pas tant l’originalité de son parcours qui fait mouche, mais plutôt la manière dont elle se fond dans l’univers de la série. Il y a une cohérence bienvenue, une continuité avec les expérimentations évoquées tout au long de la saison.

L’idée de cette tueuse qui se glisse dans la vie de ses victimes, jusqu’à se convaincre qu’elle est l’une d’elles, crée une tension différente. Moins brutale, plus insidieuse. Son lien avec James Whitmore renforce aussi l’impact de cette intrigue. Ce n’est pas juste une psychopathe isolée, c’est une conséquence directe des agissements d’un système perverti. Le fait qu’elle cherche à se venger donne une tournure presque tragique à son destin. Elle n’est pas là pour tuer au hasard, elle suit un fil logique, même s’il est totalement déformé par ce qu’elle a subi. 

 

Ce n’est pas la première fois que The Hunting Party exploite la folie provoquée par le Pit, mais ici, c’est peut-être la première fois que cela résonne aussi fortement avec le reste de la saison. Pendant longtemps, James Whitmore a été une menace en arrière-plan. Son ombre planait sur le Pit, sur les expériences, sur les cicatrices mentales des victimes. Le voir enfin exposé, dans toute sa monstruosité clinique, était une bonne chose. Son contrôle sur les cobayes, son influence sur le programme de la GWB-45, son usage du pouvoir et de la manipulation mentale… tout cela confirme qu’il a été l’un des plus dangereux personnages de la saison.

Le problème, c’est que ce face-à-face arrive presque trop tard. L’homme est présenté comme une entité diabolique, mais il est introduit vraiment dans l’urgence. Il manquait peut-être un épisode de plus, ou une vraie montée en tension autour de lui pour rendre sa chute plus percutante. Cela dit, l’affrontement avec Jenna dans la soirée mondaine avait une belle intensité. Le contraste entre l’ambiance feutrée et la violence sous-jacente donnait une scène marquante, probablement l’un des meilleurs moments de l’épisode. L’équipe centrale reste le moteur de la série, même dans un épisode final qui cherche à brasser un peu trop d’enjeux en même temps. 

 

Ce que j’ai apprécié, c’est la manière dont leurs liens sont mis à l’épreuve sans basculer dans le mélodrame forcé. Bex reste fidèle à elle-même. Elle avance, porte les responsabilités, doute parfois, mais ne flanche pas. Voir Hassani blessé la pousse dans ses retranchements émotionnels, et c’est sans doute l’un des rares moments où l’on ressent réellement la fatigue accumulée depuis le début de la saison. Sa réaction face au danger montre aussi l’attachement profond qu’elle a pour ses coéquipiers, même si elle le cache derrière une façade plus dure. Quant à Oliver, il prend enfin position de manière plus affirmée. Ce n’est plus le type indécis du début de la saison, tiraillé entre ses loyautés. 

Il prend des risques, affirme ses choix, et assume ses erreurs passées. Le dialogue entre lui et Bex autour de leur passé apporte un peu de nuance bienvenue à leur relation, même si l’idée d’un triangle amoureux latent avec Shane reste floue. Shane a gagné en intérêt au fil de la saison, mais ce final le replace dans un rôle plus émotionnel. Son lien avec sa mère biologique, les révélations autour de Col. Lazarus, les doutes qu’il porte sur ses origines… tout cela nourrit un arc personnel qui mériterait d’être exploré plus en profondeur, si une deuxième saison voit le jour.

 

Le fait qu’il ne trahisse pas la confiance de Bex pour obtenir ses réponses était un choix judicieux. Cela renforce la loyauté de son personnage, tout en accentuant le mystère. Ce que Col. Lazarus cache sur le Pit, sur Shane, sur son rôle exact… il reste pas mal de zones d’ombre. Du côté de Morales, sa présence reste agréable, même si elle reste en retrait dans cet épisode. Elle apporte un soutien discret mais utile, notamment dans sa complicité naissante avec Shane. Cela donne une touche de fraîcheur bienvenue, qui allège un peu le poids émotionnel de certaines scènes.

Le twist final reste classique. Peut-être trop. Un personnage principal en danger (Oliver), une déclaration d’amour dramatique (Bex), et des secrets encore tapis dans l’ombre. Rien de surprenant, mais cela fonctionne. C’est un choix de narration qui peut frustrer, surtout dans un contexte où la série n’est pas encore renouvelée. Miser sur un cliffhanger fort sans garantie de suite, c’est toujours un pari risqué. Il y avait moyen de clore cette première saison sur une note plus équilibrée : offrir une forme de conclusion tout en gardant quelques pistes ouvertes. Ce n’est pas raté, loin de là. Mais ce n’est pas non plus la fin marquante que j’espérais. 

 

Peut-être que l’habitude de consommer des séries du même genre joue ici. Cette impression d’avoir déjà vu ce type de final une dizaine de fois ces dernières années est tenace. Ce qui sauve ce final, c’est qu’il reste cohérent avec ce qu’a été The Hunting Party depuis le début : une série solide, bien ficelée, mais sans ambition de réinventer quoi que ce soit. Elle fait le job, avec un univers suffisamment dense pour susciter l’intérêt, et des personnages auxquels il est facile de s’attacher. L’épisode 10 conclut cette première saison avec une certaine efficacité, même si tout est un peu trop calibré, un peu trop propre. 

J’aurais aimé un peu plus de folie, une prise de risque narrative, un twist qui ne soit pas juste une promesse de suite mais un vrai choc émotionnel. Cela dit, tout n’est pas à jeter. L'antagoniste du final apporte une vraie tension, la confrontation avec Whitmore a un impact visuel et psychologique, et la révélation sur Col. Lazarus ajoute une couche de mystère supplémentaire. La saison 1 de The Hunting Party se termine sur un épisode qui reste dans la continuité de ce que la série a proposé jusqu’ici : une intrigue maîtrisée, des personnages cohérents, mais une absence de prise de risques marquante.

 

Ce dernier épisode fait le travail, avec un rythme soutenu et une tension bien gérée. Pourtant, il laisse un goût de déjà-vu, comme si la série n’avait pas osé franchir un cap. Tout est en place pour une saison 2, mais encore faut-il qu’elle voie le jour. En attendant, ce final reste un bon divertissement, qui tient debout, même si l’ambition semble avoir été laissée de côté au profit de la sécurité scénaristique. Pas un mauvais choix, mais pas le plus inspirant non plus.

 

Note : 5.5/10. En bref, un final attendu mais qui reste assez efficace. Est-ce suffisant pour motiver une saison 2 ? Pas sûr. 

Prochainement en France

NBC n’a pas encore renouvelé The Hunting Party pour une saison 2 à l’heure où j’écris ces lignes. 

 

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