Critique Ciné : Desert Dawn (2025, direct to SVOD)

Critique Ciné : Desert Dawn (2025, direct to SVOD)

Desert Dawn // De Marty Murray. Avec Cam Gigandet, Kellan Lutz et Chad Michael Collins.

 

Le cinéma aime les histoires de retour aux sources, de ces figures torturées qui reviennent dans leur ville natale pour y affronter les fantômes du passé. Desert Dawn, réalisé par Marty Murray, s'inscrit dans cette tradition. Malheureusement, ce polar sous le soleil brûlant du Nouveau-Mexique peine à trouver sa voie. Si le point de départ offrait un potentiel intéressant, le résultat final déçoit sur bien des aspects. Luke Easton (Kellan Lutz) incarne le shérif fraîchement nommé d'une petite bourgade désertique, un rôle qu'il endosse avec une gravité parfois forcée. Ancien enfant du pays, il revient après des années d'absence, tiraillé entre le deuil de ses parents, la disparition non résolue de sa sœur et une lutte intérieure contre l'alcoolisme. 

 

Un shérif, nouvellement nommé d'une petite ville, et son adjoint enquêtent sur le meurtre d'une femme mystérieuse.

 

Sur le papier, tout est là pour un drame humain solide mêlé à un thriller criminel tendu. Mais à l'écran, les bonnes intentions se diluent dans un récit confus et un enchaînement de scènes mal maîtrisées. L'intrigue débute avec la découverte d'un corps sans vie dans un SUV, apparent suicide qui cache évidemment autre chose. Le mort, un comptable de Phoenix, transportait une mallette pleine de cash et une photo intrigante d'une femme mystérieuse. Ce point de départ aurait pu donner lieu à une montée progressive en tension, un jeu de piste savamment orchestré. Au lieu de cela, le film accumule les incohérences. Des éléments clés de l'enquête apparaissent au bon moment, sans réel travail d'investigation, comme si le scénario avançait par coups de baguette magique.

 

Luke se retrouve malgré lui plongé dans une affaire mêlant blanchiment d'argent, réseau criminel et vieilles rancunes locales. Mais tout sonne artificiel. La galerie de personnages secondaires – un ancien ami devenu adjoint amer (Cam Gigandet), une ex petite amie désormais médecin (Helena Haro), ou encore les méchants caricaturaux de service – manque d'épaisseur. Personne ne semble véritablement croire à ce qu'il joue. Je ne vais pas nier que Desert Dawn tente d'explorer des thématiques lourdes : le poids des blessures passées, la rédemption, les violences domestiques. Mais ces sujets sont abordés avec une maladresse désarmante. Un exemple frappant : une sous-intrigue sur les violences conjugales est traitée avec une légèreté qui frise l'irresponsabilité. 

 

Aucune crédibilité dans les dialogues, aucune justesse dans les situations. Le film réduit un sujet grave à un simple ressort narratif sans profondeur. Sur le plan visuel, quelques images tirent leur épingle du jeu. Les paysages désertiques, baignant sous un ciel implacable, posent une atmosphère digne d'un western moderne. Mais là encore, la mise en scène manque de souffle. Le rythme est haché, les scènes coupées brutalement, comme si chaque séquence devait rentrer dans le moule d'un épisode télévisé sans ambition cinématographique. Le résultat donne une impression de patchwork bâclé. La mécanique du scénario, quant à elle, repose sur des ficelles usées : un "bad guy" identifiable dès sa première apparition, des rebondissements prévisibles et une révélation finale qui tombe à plat, faute d'avoir été suffisamment préparée en amont. 

 

Le spectateur voit venir les coups d'avance et, surtout, ne ressent jamais vraiment d'urgence ou de menace réelle. Je dois le reconnaître : le film n'est pas totalement dénué d'intérêt. La relation conflictuelle entre Luke et son adjoint laissait espérer quelques étincelles dramatiques. La question de l'identité de la femme mystérieuse aurait pu servir de fil rouge captivant. Mais ces pistes restent inabouties, sacrifiées sur l'autel d'une écriture paresseuse. Même les scènes d'action, censées relancer l'attention, manquent de nerf. Les fusillades et affrontements se succèdent sans originalité ni tension palpable. On a la sensation que chaque séquence est là pour cocher une case plutôt que pour véritablement nourrir le récit ou développer les personnages.

 

Du côté des performances, difficile de sauver grand-chose. Kellan Lutz peine à insuffler de la profondeur à son personnage, tandis que les rôles secondaires oscillent entre le surjeu et le désintérêt manifeste. On est loin de ce qui fait la force des bons thrillers où chaque regard, chaque silence compte. Desert Dawn souffre surtout d'un défaut majeur : il n'arrive jamais à trouver le bon ton. Trop sombre pour un divertissement sans prétention, trop maladroit pour un drame poignant, le film reste coincé entre plusieurs intentions contradictoires. Résultat : un long-métrage qui peine à captiver et qui laisse un arrière-goût d'inachevé. Pour ceux qui apprécient les décors désertiques et les ambiances de petites villes gangrenées par les secrets, il y avait matière à un film plus abouti. 

 

Malheureusement, le traitement scénaristique et la mise en scène trop téléphonée font de Desert Dawn une occasion manquée. L'ensemble laisse une impression de déjà-vu, sans véritable valeur ajoutée. En résumé, Desert Dawn s'avance comme un polar poussiéreux qui ne parvient jamais à se hisser au niveau de ses ambitions initiales. Faute d'écriture solide et de choix de réalisation convaincants, le film s'enlise dans ses propres faiblesses et peine à laisser une empreinte durable.

 

Note : 1/10. En bref, un thriller poussiéreux qui rate sa cible.

Prochainement en France directement en SVOD

 

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