Critiques Séries : Task. Mini-series. Episode 7 (final part)

Critiques Séries : Task. Mini-series. Episode 7 (final part)

Task // Mini-series. Episode 7. A Still Small Voice.

FINAL PART

 

L’épisode 7 de Task clôture une saison dense et complexe, et il se distingue par son approche plus introspective que les épisodes précédents. Contrairement à certains épisodes plus musclés, où l’action et la violence tenaient presque lieu de langage, ce final privilégie le temps de réflexion, la confrontation avec les choix et la responsabilité des personnages. La mini-série, centrée sur le duo Tom Brandis et Robbie Prendergrast et sur le gang des Dark Hearts, a suivi un équilibre fragile entre crimes, trahisons et relations familiales. Dans ce dernier épisode, ces fils se croisent pour offrir un panorama de ce que la série a construit jusque-là, tout en laissant place à un certain apaisement, une tentative de réparation et à la possibilité d’un futur différent pour certains personnages.

 

Sept épisodes ont été choisis pour cette première saison. Ce choix est à la fois surprenant et compréhensible. D’un côté, cela permet à la narration de rester concentrée, d’aller droit au but, sans digressions inutiles. Mais de l’autre, certains arcs semblent comprimés, comme si la série avait dû sacrifier du développement de personnages secondaires ou de passages narratifs pour tenir ce rythme. Par exemple, la famille Brandis apparaît souvent en arrière-plan, et quelques flashbacks laissent entrevoir des enjeux plus vastes que la série n’explore pas complètement. De même, l’histoire de Grasso, agent infiltré et personnage central dans la tension avec les Dark Hearts, pourrait avoir bénéficié d’un traitement plus long. 

Pourtant, cette densité a aussi un effet particulier : tout se concentre sur l’essentiel, sur les choix des personnages et les conséquences de leurs actes. Le titre de l’épisode, A Still Small Voice, évoque une voix intérieure, cette conscience qui pousse à affronter ses propres erreurs. Plusieurs personnages sont confrontés à ce moment de vérité. Maeve, par exemple, doit décider si elle garde l’argent laissé par Robbie ou si elle renonce à ce gain pour ne pas mettre en danger les enfants dont elle a la charge. C’est un dilemme moral simple en apparence, mais lourd de conséquences pour elle et son entourage. Grasso traverse un chemin similaire. 

 

Après la mort de Lizzie, il réalise que continuer à mentir ou à fuir n’est plus possible. Ses choix le poussent à confesser ses agissements à sa famille et à prévenir Maeve des dangers imminents. C’est une étape de rédemption qui le sort progressivement de la zone grise morale où il évoluait jusque-là. Même Tom Brandis se retrouve face à ses responsabilités. La situation de son fils Ethan, confronté à la justice après un acte violent, le force à reconnaître ses limites passées en tant que père et à se montrer plus humain. Son intervention à l’audience est un moment clé : il choisit de dire la vérité, d’accepter l’histoire de son fils et de lui offrir un futur possible, malgré le poids de la faute et de la tragédie familiale.

Le gang des Dark Hearts est un moteur constant de tension dans Task. Dans cet épisode final, il se fragmente et se disperse, laissant transparaître la fragilité de toute organisation criminelle construite sur la peur et le pouvoir. Les rivalités internes et la succession d’actes violents créent un effet de cercle qui se referme sur certains de ses membres, notamment Perry et Jayson. Perry paie ses erreurs et ses choix impulsifs, tandis que Jayson, manipulé par son mentor et dépassé par les événements, finit par rencontrer un sort similaire. Maeve, par contraste, est protégée par la chance et par l’intervention des autres personnages, mais aussi par ses propres décisions, comme cacher l’argent dans le poulailler, un geste pragmatique et calculé qui reflète sa capacité à s’adapter et à survivre.

 

L’épisode jongle entre des scènes d’action tendues et des moments plus calmes, où les dialogues et les regards suffisent à transmettre des émotions complexes. La confrontation finale entre Maeve et Jayson dans le poulailler est techniquement impressionnante et tendue, mais elle gagne en intensité grâce à la psychologie des personnages et aux enjeux personnels. En parallèle, des scènes plus tranquilles, comme les interactions entre Tom et Sam, permettent de prendre le temps de respirer et de mesurer les conséquences de tous ces actes. Ces contrastes montrent que Task ne se limite pas à une série d’événements violents, mais qu’elle s’intéresse autant à l’impact émotionnel qu’à l’action elle-même.

La saison semble suivre une logique quasi karmique : certains personnages paient pour leur ambition ou leurs choix irréfléchis, tandis que d’autres obtiennent une forme de rédemption. Cliff, Tom, et Eryn perdent la vie en raison d’actions motivées par la vengeance ou l’avidité. Grasso, en revanche, survit malgré ses blessures et trouve une voie de réparation. Maeve, protégée et déterminée, réussit à conserver une partie de ce que Robbie a laissé pour elle et ses proches. La mort de Lizzie reste toutefois une note plus sombre. Elle apparaît presque instrumentale, servant à catalyser le changement chez Grasso plutôt que comme un développement autonome de son personnage. 

 

Cela souligne une limite du scénario : certains personnages secondaires n’ont pas la place de s’épanouir pleinement avant que la conclusion ne se fasse sentir. Le rôle de la famille Brandis est central dans ce final. L’arrivée de Sam, jeune orphelin, agit comme un catalyseur pour réévaluer les relations au sein de la famille. Emily et Sara, malgré des débuts conflictuels, trouvent des points communs et participent activement à l’accueil et à l’intégration de Sam. Ces moments simples, comme décorer une chambre ou faire une sortie au Dairy Queen, offrent un contrepoint humain et chaleureux à la violence et aux trahisons qui jalonnent l’épisode.

La scène où Tom lit la déclaration familiale à l’audience est particulièrement marquante. Il assume ses échecs, reconnaît les difficultés de son fils et choisit la bienveillance et la présence plutôt que le jugement ou la colère. Ce geste représente un véritable point d’ancrage émotionnel pour la série, où la parole et la sincérité deviennent des outils de réparation et de réconciliation. Le dernier plan de l’épisode, où Tom repeint la chambre d’Ethan en attendant son retour, est lourd de sens. Il illustre l’idée d’un nouveau départ, la possibilité de tourner la page tout en gardant en mémoire le passé. Maeve, elle, capture le moment à travers une photo de Harper devant la maison familiale, rappelant que la mémoire et l’histoire personnelle font partie de l’identité de chacun, même lorsqu’on cherche à avancer.

 

Ces éléments montrent que Task s’intéresse autant à la notion de rédemption qu’aux conséquences des choix passés. La série explore la complexité des relations familiales, la fragilité de la justice et le rôle du hasard dans la survie et le changement. Même si la série est centrée sur des figures masculines en conflit avec leur passé et leur environnement criminel, les personnages féminins jouent un rôle crucial. Kathleen, Sara et Emily offrent une profondeur narrative et un contrepoids émotionnel à l’intensité de la violence. Leur capacité à agir, à pardonner ou à protéger les autres enrichit le récit et montre que le monde de Task n’est pas uniquement celui des décisions impulsives ou des crimes.

Maeve, en particulier, incarne à la fois la vulnérabilité et la force, en protégeant les enfants, en prenant des décisions difficiles et en gérant l’argent laissé par Robbie. Ces choix la placent au centre d’une réflexion sur l’autonomie et la responsabilité, deux thèmes constants de la série. L’épisode 7 de Task réussit à fermer la saison sur une note qui mêle tension, introspection et émotions humaines. Les choix des personnages, qu’ils soient dictés par le danger, la culpabilité ou l’amour familial, trouvent une conclusion cohérente avec le reste de la série. Même si certains arcs secondaires semblent précipités ou moins développés, la densité narrative et la complexité morale de l’ensemble compensent largement ces petites imperfections.

 

En fin de compte, ce dernier épisode illustre bien ce qui fait la singularité de Task : une histoire où la violence et le crime servent de toile de fond à l’exploration des relations humaines, des choix et des conséquences. La série propose un regard nuancé sur la rédemption, la responsabilité et l’importance de dire la vérité, même lorsque cela implique de faire face à des réalités inconfortables.

 

Note : 8/10. En bref, avec cette conclusion, la mini-série laisse la porte ouverte à l’avenir de ses personnages, tout en offrant une saison qui, malgré ses choix narratifs audacieux et ses moments compressés, parvient à rester humaine et réfléchie jusqu’à la dernière minute.

Disponible sur HBO max

 

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G
coucou toi<br /> ah je connais pas la serie<br /> a découvrir quand j'aurais moin de boulot :OP<br /> bonne journée
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