Critiques Séries : The Chair Company. Saison 1. Episode 1.

Critiques Séries : The Chair Company. Saison 1. Episode 1.

The Chair Company // Saison 1. Episode 1. Life Goes By Too F**king Fast, It Really Does.

 

Dès les premières minutes de l’épisode 1 de The Chair Company, intitulé « Life Goes By Too F**king Fast, It Really Does », j’ai senti que j’allais suivre un chemin qui mélange humour grinçant et malaise discret. La série semble conçue pour explorer ce qui se passe quand les petites humiliations quotidiennes deviennent des obsessions, et ce mélange de comédie et d’angoisse fonctionne immédiatement. Ron Trosper, le personnage central, se présente comme un homme de la moyenne, un chef de projet apparemment compétent et un père de famille modèle. Pourtant, une simple chaise qui cède sous lui après une présentation en public déclenche une réaction en chaîne qui transforme chaque geste, chaque rencontre en une mini-catastrophe personnelle. 

 

Après un incident embarrassant au travail, un homme se retrouve à enquêter sur une conspiration de grande envergure.

Ce que j’ai trouvé fascinant, c’est la manière dont la série prend le point de vue de Ron pour construire sa tension. Chaque plan, chaque cadrage renforce son état d’esprit nerveux et paranoïaque. La séquence où il découvre le site du futur Canton Marketplace, filmée avec des longueurs focales et des mouvements presque surveillants, transforme un décor banal en territoire inquiétant. On ressent son mélange de détermination et de fragilité, et cette approche donne à l’humour une texture particulière : ce n’est jamais juste une chute ridicule, c’est le début d’un déraillement psychologique. L’humour naît beaucoup de cette incapacité de Ron à laisser passer quoi que ce soit. Il s’énerve pour des détails qui, pour un observateur extérieur, sembleraient insignifiants. 

 

Un coéquipier qui l’embête, un objet mal placé, ou même une interaction banale avec un serveur deviennent des points de fixation qui le font basculer. Ces petits conflits, combinés à ses tentatives maladroites pour rétablir sa dignité, m’ont rappelé certains sketches de Tim Robinson, mais ici, la durée et le développement permettent d’explorer plus profondément ce que ces frustrations provoquent sur un individu. L’épisode s’amuse aussi à jouer avec les codes du thriller de conspiration. La quête de Ron pour comprendre ce qui se cache derrière les chaises défectueuses de Tecca, le mystérieux fabricant, prend des airs de mystère inquiétant. Les appels sans réponse, les emails ignorés, les visites infructueuses sur place, tout cela construit une tension presque palpable. 

À plusieurs reprises, j’ai senti la frustration de Ron se transformer en un vrai suspense : on veut savoir s’il arrivera à découvrir quelque chose ou s’il est condamné à tourner en rond. J’ai aussi remarqué que la série ne cherche pas à nous inonder d’informations sur la famille Trosper. Sa femme, Barb, et ses enfants apparaissent surtout comme des repères stables, des éléments qui soulignent le contraste entre la stabilité apparente de sa vie privée et le chaos grandissant de son monde professionnel. Cela me paraît être un choix judicieux : la série choisit de s’attarder sur la descente de Ron dans l’obsession, plutôt que de disperser l’attention sur des intrigues secondaires.

 

Les petites touches comiques sont nombreuses et discrètes. L’agent de nettoyage qui se dispute sur le « charriot intérieur », le collègue qui souffle des bulles au bureau, ou encore l’absurde confrontation avec un serveur deviennent des moments où l’humour se glisse dans la vie quotidienne sans être forcé. Ce mélange de réalisme et de bizarrerie m’a souvent fait sourire, parfois grimacer. Chaque gag est enraciné dans la psychologie de Ron, et c’est ce qui rend l’humour plus subtil et durable. La tension culmine quand Ron se retrouve confronté à une attaque dans le parking, un moment qui m’a surpris par sa gravité inattendue. Plutôt que de se transformer en héros d’action, Ron est dépassé, pris au dépourvu, et son comportement met en lumière sa vulnérabilité. 

Cette approche m’a semblé cohérente avec la série : ce n’est pas une comédie d’action, mais une étude de caractère où chaque incident, même absurde, a un impact réel sur le protagoniste. Ce premier épisode montre clairement que The Chair Company a la volonté de construire son propre univers comique. La série s’inspire des codes du sketch de Tim Robinson, mais elle les adapte pour un récit plus long, plus exploratoire, où le personnage principal devient le fil conducteur de toutes les absurdités. La manière dont le scénario mélange crainte, frustration et moments absurdes rend la série à la fois drôle et légèrement inquiétante, un équilibre que j’ai trouvé réussi.

 

Au final, je suis curieux de voir où cette obsession pour les chaises et les micro-conflits va mener Ron. Chaque incident, chaque interaction est une pierre ajoutée à l’édifice de son malaise, et la série semble prendre le temps nécessaire pour les développer. La première impression est celle d’un humour qui ne se contente pas du gag immédiat, mais cherche à creuser le malaise humain et les petites humiliations qui, accumulées, deviennent presque tragiques. En regardant ce premier épisode, j’ai eu l’impression que The Chair Company propose une nouvelle manière de raconter la comédie contemporaine : centrée sur un personnage imparfait, obsédé par le contrôle et la dignité, et prête à explorer les conséquences de chaque humiliation, grande ou petite. 

 

C’est ce mélange de réalisme, de bizarrerie et de suspense qui donne envie de continuer l’aventure et de voir jusqu’où Ron est prêt à aller pour résoudre son problème de chaise… et peut-être pour comprendre ce qui ne va pas dans son monde.

 

Note : 7/10. En bref, le premier épisode de The Chair Company plonge dans le chaos comique et paranoïaque de Ron Trosper, mêlant humiliations quotidiennes, absurdités subtiles et suspense inattendu pour explorer l’obsession et la fragilité d’un personnage imparfait.

Disponible sur HBO max

 

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