Critiques Séries : The Chair Company. Saison 1. Episode 4.

Critiques Séries : The Chair Company. Saison 1. Episode 4.

The Chair Company // Saison 1. Episode 4. Bahld Harmon birthplace (disputed).

 

L’épisode 4 de The Chair Company, intitulé “Bahld Harmon Birthplace (Disputed)”, offre un regard plus profond sur Ron Trosper. Loin d’être simplement un enquêteur d’entreprise ou un homme un peu maladroit, Ron est un personnage dont les obsessions dictent presque chaque action. Sa propension à imaginer des complots, à chercher des connexions là où il n’y en a peut-être pas, et à laisser libre cours à son imagination explosive constitue le moteur de la série. Cette fois-ci, l’intrigue se concentre autant sur sa psychologie que sur le mystère autour des chaises Tecca. 

 

L’épisode alterne entre passé et présent, revenant sur le moment où Ron et sa femme Barb ont quitté leurs emplois pour suivre leurs rêves respectifs. Ces flashbacks permettent de mieux comprendre l’ampleur des échecs et des frustrations de Ron. Alors que Barb semble avoir trouvé sa voie avec son projet de tire-lait design, Ron voit son entreprise de Jeep tours s’effondrer de façon spectaculaire. Ces scènes du passé ne servent pas seulement à illustrer l’histoire ; elles mettent en lumière son besoin de contrôle, son désir de reconnaissance et sa manière unique de gérer l’échec. Le parallèle entre sa carrière passée et son obsession actuelle pour Tecca est clair. 

L’épisode montre à quel point son obsession pour comprendre et démasquer les mécanismes de l’entreprise prend toute la place dans sa vie. Les tentatives de Ron pour assembler un tableau de type « Pepe Silvia » sur Tecca, avec cartes, notes et liens imaginaires, reflètent autant sa personnalité que ses méthodes d’investigation. Il cherche l’ordre dans le chaos, mais le chaos est souvent une extension de lui-même. Les événements du présent amplifient cette tension. Ron est confronté à une série d’usurpations d’identité en ligne, toutes orchestrées par Tecca selon lui, allant de fausses annonces eBay à des candidatures pour des agences de mannequinat. 

 

Chaque incident est minime pris individuellement, mais leur accumulation crée un stress croissant et déclenche des réactions disproportionnées. Ce traitement de la paranoïa quotidienne fait partie du charme particulier de la série : le comique naît autant des petites absurdités que de la gravité que Ron leur accorde. Parallèlement, ses relations personnelles sont mises à l’épreuve. Les tensions avec Barb et son fils Seth montrent combien ses obsessions envahissent son quotidien. Lorsqu’il utilise la préoccupation de Seth pour cacher ses propres activités, il devient évident que ses efforts pour protéger son image et son enquête affectent sa famille. 

L’épisode illustre parfaitement le conflit entre l’homme que Ron veut être — impliqué, rationnel, protecteur — et l’homme qu’il devient sous l’effet de ses obsessions : instable, parfois déraisonnable et absorbé par ses enquêtes. L’épisode brille aussi par ses touches d’absurde et de comédie. Les situations farfelues s’enchaînent, comme l’intervention des forces de l’ordre qui s’avèrent être là pour collecter un barbecue à des fins caritatives, ou la perspective ridicule d’un collègue en attente pour un projet mystérieux dans le bureau. Ces digressions ne sont jamais gratuites : elles mettent en relief l’écart entre la perception de Ron et la réalité, tout en offrant une respiration humoristique au spectateur.

 

L’enquête autour des chaises Tecca progresse également. Ron et Mike réussissent à se procurer un exemplaire pour le démonter, ce qui ouvre la voie à de nouvelles découvertes. Les soupçons de Ron concernant l’introduction d’opioïdes dans les chaises, bien que farfelus, témoignent de sa manière unique de connecter des points souvent invisibles aux yeux des autres. La série continue d’explorer cette dynamique entre enquête sérieuse et comédie absurde, où la tension et le ridicule coexistent sur le même plan. L’épisode prend également le temps d’établir des liens générationnels intéressants. Ron se soucie profondément de sa fille Natalie et de son rôle dans la dynamique familiale. 

Il critique certaines attitudes de sa future belle-fille, mais se rend compte que son propre comportement envers Barb a parfois été similaire. Ces parallèles offrent une perspective subtile sur la manière dont Ron perçoit l’autorité et le contrôle, tout en ajoutant une dimension humaine à ses excès. Les flashbacks sont particulièrement efficaces pour donner de la profondeur au personnage. On comprend mieux ses décisions, ses échecs passés et les motivations derrière sa recherche obsessionnelle de la vérité. L’épisode montre que ses crises actuelles ne sont pas isolées : elles s’inscrivent dans une longue série d’épisodes où Ron a tenté de faire de sa vie quelque chose de grand, tout en luttant contre ses propres limites.

 

Enfin, l’épisode culmine sur un mélange de soutien familial et de tension narrative. Natalie offre un soutien inconditionnel à son père, validant sa quête et renforçant l’idée que malgré ses excès, Ron est aimé et compris par sa famille. Cette note de compassion contraste avec le stress et la paranoïa qu’il vit au quotidien, et équilibre habilement la série entre comédie, drame et intrigue. “Bahld Harmon Birthplace (Disputed)” illustre à quel point The Chair Company est autant une analyse psychologique du héros qu’une comédie absurde. La série ne se contente pas de suivre un récit linéaire autour de chaises mystérieuses ou de conspirations : elle examine la psyché de Ron, ses obsessions, ses échecs et ses relations, tout en continuant à injecter un humour souvent inattendu. 

L’épisode parvient à maintenir l’équilibre délicat entre le comique et la tension, offrant à la fois des moments de rire et des scènes où le spectateur sent que le monde de Ron est réellement instable. Au bout du compte, cet épisode confirme que Ron Trosper n’est pas simplement un personnage excentrique plongé dans des intrigues absurdes. Il est un homme en quête de contrôle, de reconnaissance et d’un sens dans sa vie, avec toutes les contradictions et imperfections que cela implique. La série gagne ainsi en profondeur, rendant le spectateur autant intrigué par l’enquête que par la psychologie de son protagoniste. 

 

L’épisode laisse entrevoir que, malgré toutes ses excentricités, Ron reste profondément humain, et que ses aventures — absurdes et parfois inquiétantes — sont toujours guidées par son besoin de comprendre et de protéger ceux qu’il aime.

 

Note : 9/10. En bref, “Bahld Harmon Birthplace (Disputed)” illustre à quel point The Chair Company est autant une analyse psychologique du héros qu’une comédie absurde.

Disponible sur HBO max

 

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