21 Octobre 2025
Watson // Saison 2. Episode 2. Back from the Dead.
L’épisode 2 de la saison 2 de Watson, intitulé « Back from the Dead », s’ouvre sur un événement que la série semblait préparer depuis longtemps : le retour de Sherlock Holmes. Ce face-à-face attendu entre les deux anciens partenaires aurait pu offrir un véritable tournant narratif. Pourtant, ce retour se révèle à la fois fascinant et frustrant. Sherlock réapparaît sans réelle explication, comme s’il avait simplement traversé la mort par commodité scénaristique. Sa présence ramène immédiatement Watson à ses vieux réflexes d’enquêteur, mais aussi à un passé qu’il semblait avoir dépassé. Ces retrouvailles, chargées d’un poids émotionnel évident, manquent pourtant de sincérité.
Leurs échanges ressemblent davantage à une conversation inachevée qu’à une confrontation authentique. Le plus déroutant, c’est la rapidité avec laquelle Watson semble pardonner à son ancien ami. Sherlock a simulé sa mort, disparu pendant des années, et le médecin ne lui en tient rigueur que l’espace d’une scène. Ce manque de tension dramatique retire une grande partie du relief que cette rencontre aurait pu offrir. Le duo reprend sa dynamique d’autrefois, mais cette fois, les rôles semblent inversés. Watson est devenu le cerveau de ses propres enquêtes, tandis que Sherlock, en spectateur amusé, se contente de commenter. Ce décalage illustre la difficulté de la série à trouver l’équilibre entre hommage et indépendance.
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L’intrigue médicale de l’épisode prend place en parallèle, à travers le récit que Watson fait à Sherlock. Une scientifique, convaincue d’avoir contracté un virus préhistorique libéré lors de la fouille d’un mammouth, contamine accidentellement ses collègues. L’affaire prend rapidement des allures de menace pandémique, mais la tension s’éteint presque aussitôt. Le scénario s’appuie sur un dispositif de flashbacks qui fragmente le rythme. Chaque avancée du diagnostic est entrecoupée d’un dialogue avec Sherlock, ce qui donne l’impression que l’épisode hésite entre deux genres : la reconstitution clinique et le drame psychologique.
L’idée de départ — une possible infection venue de l’âge de glace — aurait pu permettre à la série d’explorer des enjeux scientifiques et éthiques plus larges. Au lieu de cela, l’enquête se résout de manière abrupte : les malades ne souffrent pas d’un virus ancien, mais d’un empoisonnement au bicarbonate de soude, dissimulant en réalité une contamination délibérée à la fièvre typhoïde. L’explication, bien que cohérente sur le plan médical, arrive sans véritable crescendo narratif. Ce qui frappe le plus dans cet épisode, c’est la façon dont Sherlock monopolise la conclusion. Alors que Watson et son équipe semblaient sur le point de résoudre le puzzle, Holmes intervient et trouve la réponse presque instantanément.
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Ce procédé prive le médecin de sa légitimité et annule les efforts construits depuis la saison précédente pour le positionner comme un protagoniste autonome. Le concept même de la série repose sur la transformation de Watson : un praticien qui apprend à mener des enquêtes complexes sans l’ombre du célèbre détective. Le retour de Sherlock, traité ici comme un deus ex machina, ramène tout à zéro. Cela crée une sorte de redémarrage déguisé, comme si la série doutait encore de sa propre identité. Malgré tout, l’épisode offre quelques respirations intéressantes. Ingrid, encore en thérapie pour ses troubles de personnalité, commence à réapparaître dans le paysage du cabinet.
Sa réintégration soulève autant de questions morales que professionnelles. Le fait qu’elle soit prête à affronter son passé, malgré les tensions qu’elle a causées, ajoute un brin d’humanité au récit. Parallèlement à l’affaire principale, la série accorde un peu d’attention à Sasha, dont la quête d’identité se précise. Sa recherche de sa famille biologique la mène à un oncle qu’elle ne connaissait pas. Ces moments, plus discrets, apportent une respiration bienvenue et rappellent que Watson fonctionne mieux quand elle explore la fragilité de ses personnages plutôt que leurs exploits intellectuels. L’épisode suggère aussi que Sherlock n’est pas revenu par simple nostalgie.
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Son discours laisse entrevoir un objectif plus vaste : lutter contre la montée des oligarchies et des manipulations de pouvoir. Ce fil rouge pourrait donner un sens à son retour, à condition que la série ose l’exploiter autrement que par allusions. Pour l’instant, cela reste flou, presque anecdotique. Ce deuxième épisode donne l’impression d’une reconstruction partielle, comme si Watson cherchait encore la bonne formule entre drame médical et polar métaphorique. L’arrivée de Sherlock réveille la série, mais pas toujours dans le bon sens. L’attention se déplace vers la mythologie du duo au lieu de s’enraciner dans le présent du personnage principal.
Ce mélange d’anciens fantômes et de nouveaux départs laisse une impression mitigée : celle d’une série qui se regarde encore trop dans le miroir de son héritage. Pourtant, derrière la confusion narrative, perce une volonté de réaffirmer le lien entre science, morale et humanité.
Note : 5.5/10. En bref, ce deuxième épisode donne l’impression d’une reconstruction partielle, comme si Watson cherchait encore la bonne formule entre drame médical et polar métaphorique. L’arrivée de Sherlock réveille la série, mais pas toujours dans le bon sens.
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